L'équipementier réseaux Huawei, deuxième acteur de la planète dans ce domaine, a confirmé ses résultats 2012 - dont la version préliminaire avait été divulguée fin janvier. Le chinois a fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 8% à 27 milliards d'euros (220 milliards de yuans). Les profits ont quant à eux décollé de 32% pour atteindre 1,9 milliard d'euros (15,4 milliards de yuans).
Alors que le marché américain s'est un peu plus fermé à l'entreprise chinoise fin mars, lorsque l'opérateur Sprint a interdit Huawei de son cœur de réseau, le p-dg de la firme, Guo Ping, a tenu à rassurer. Sa société ne présente aucun risque a-t-il affirmé. « Il n'y a jamais eu d'incidents sur nos produits menaçant la sécurité informatique des réseaux », a-t-il insisté, brandissant sa position de numéro deux mondial des équipements réseaux comme argument, ainsi que sa présence dans 140 pays.
Le patron de Huawei, qui fait également face à la fronde du Congrès américain - attisée par Cisco -, a aussi fait valoir que sa société n'a encore « jamais vendu d'équipement clé aux réseaux américains », une garantie selon lui qu'« il n'y aucune possibilité que Huawei soit une menace en termes de sécurité pour les Etats-Unis ». Se voulant d'apparence optimiste, Guo Ping a ajouté compter sur « un esprit de sincérité, d'ouverture et de transparence » pour, « un jour », « potentiellement résoudre les défis et les problèmes avec ce pays ».
À l'automne 2012, une enquête d'un an de la Commission du renseignement du Congrès américain avait conclu que Huawei, mais aussi son concurrent et compatriote ZTE, « ne peuvent pas garantir leur indépendance par rapport à l'influence d'un État étranger et cela pose donc en conséquence une menace pour la sécurité des États-Unis ». Le Congrès avait alors décidé de bloquer toute acquisition, prise de participation et fusion sur son sol pour les deux groupes visés. Deux mois après, ZTE obtenait 20 milliards de dollars de l'État chinois.
Pour l'heure, la Chine demeure le premier marché pour Huawei, qui représente plus du tiers de ses ventes. C'est aussi le plus dynamique, puisque son chiffre d'affaires a évolué de 12% l'an dernier, contre 7% dans la région Asie-Pacifique, 6% dans la région Europe-Moyen-Orient-Afrique et enfin 4,3% en Amérique.