Les efforts de Google pour nettoyer son moteur de recherche ne sont pas passés inaperçus et ne semblent pas faire plaisir aux hébergeurs concernés.
Nous rapportions la semaine dernière que Google avait supprimé de son index plus de 11 millions de sites Internet jugés malveillants ou de qualité médiocre. Cette initiative s'est notamment traduite par la suppression pure et simple de l'ensemble des sous-domaines rattachés au domaine principal www.co.cc. Rappelons que selon une étude menée par les experts du cabinet Anti-Phishing Working Group, « plus de 40% des attaques utilisant un service de sous-domaine exploiteraient Co.cc ».
Sur les forums officiels de Google Webmaster, un certain James Kim, se présentant comme le directeur général de l'hébergeur Co.cc, explique son mécontentement. Selon ce dernier la société bloquerait régulièrement les sites malveillants rapportés par les sociétés spécialisées comme Trend Micro, Symantec ou Spamhaus. Il ajoute que « la proportion de sites malveillants n'excéderait pas 0,01% ». Si ces chiffres ne peuvent être vérifiés, M. Kim dispose cependant d'arguments relativement intéressants soulevant à nouveau la question de neutralité dans les pratiques opérées par Google.
Ainsi il ajoute que l'hébergeur ne peut être tenu responsable de la qualité des sites Internet de ses clients. En accusant la firme de Mountain View de faire du favoritisme, James Kim affirme : « comme vous le savez, environ 70 à 80% des adresses de type xxx.blogspot.com et facebook.com/xxx ont été abandonnées » et se traduisent donc par des sites de mauvaise qualité. Par ailleurs, l'hébergeur Co.cc, proposant de créer un compte Google Apps, estime que ses clients devraient être prévenus lors de leur inscription à ce programme. Dans la mesure où le domaine a été bloqué, leurs sites Internet s'en trouveront affectés.
Si l'on peut mettre en doute les chiffres annoncés par ce dénommé James Kim (dont l'identité reste à prendre avec des pincettes), l'on peut également s'interroger sur les pratiques réelles de Google. La question du favoritisme n'est pas nouvelle et la firme de Mountain View est déjà en prise avec la justice américaine et européenne. Google est ainsi accusé de privilégier la position de ses services web et de ceux de ses partenaires au sein de son moteur de recherche. De prime abord l'on pourrait penser qu'une société privée ne se doit pas d'afficher une certaine neutralité mais la position largement dominante de Google sur le marché de la recherche pourrait lui porter préjudice.