C'est dans la froideur d'un automne tenace sévissant sur Madrid que SAP a décidé de tenir son rendez-vous annuel. Dans un immense hangar rassemblant 11 000 professionnels, responsables, clients et journalistes, l'éditeur allemand a ainsi présenté sa stratégie et son nouveau service baptisé SAP 360. Une solution permettant d'agréger les compétences des sociétés récemment acquises (Ariba, Succesfactors, Datango) au sein d'un outil unique.
Après la diffusion de la traditionnelle vidéo d'introduction destinée à montrer en quoi les solutions SAP permettent de mieux couvrir un marché, une activité, un projet et ainsi de mieux accompagner l'activité des professionnels, Bill McDermott, co-pdg de SAP, retenu dans l'Utah pour des raisons personnelles, explique en quoi la structure du marché a été modifiée.
« Le pouvoir est passé de la main des entreprises à celles des consommateurs, il y a 5 milliards de consommateurs dans le monde et chacun veulent acquérir des biens, des services dans le monde digital. Ce nouveau consommateur moyen demande à ce qu'il soit considéré comme unique, il détient le pouvoir économique, les entreprises doivent donc comprendre qu'elles ne sont plus dans le B2B mais dans le B2B to C », explique le dirigeant.
A la manière d'un Salesforce, qui a tenu sa conférence plénière voilà quelques semaines, SAP 360 agrège également les contenus publics présents sur les réseaux sociaux. Une couche sociale désormais devenue incontournable pour qui souhaite apporter une « visibilité totale » aux professionnels en termes de marketing, de vente et d'analyse du marché.
Se lançant dans une critique en règle du marché de la musique, John Hageman Snabe, également co-pdg de SAP confirme la stratégie du groupe et adresse un avertissement aux professionnels : « personnalisez vos offres et ne répétez pas les erreurs de l'industrie musicale. Ces derniers ont regardé l'arrivée du MP3 avec dédain, regardez dans quelle situation ils se trouvent désormais ».
Selon SAP, la technologie oblige donc le marché à se modifier et à embrasser les sujets majeurs que sont le contrôle de la donnée, l'analyse pertinente des réseaux sociaux ou la rapidité d'exécution des applications métier. Reste à convaincre les professionnels du bien-fondé de cette analyse.