Opération séduction chez SAP. Le géant allemand de l'ERP et des progiciels a dépêché Bill McDermott, son PDG, à Paris pour une série de rendez-vous et d'annonces. A l'occasion de l'ouverture du nouveau QG européen du groupe à Levallois-Perret (à la tour So Ouest), le dirigeant a tenu à préciser les directions vers lesquelles le groupe tend.
Alors que SAP a prévu de supprimer pas moins de 2 200 emplois, la société souhaite à présent davantage saisir le créneau de la transformation numérique. « La capacité à gérer la transformation digitale va déterminer les positions des leaders de demain. Il existe un besoin de digitaliser nombres de processus encore compliqués, je pense aux notes de frais par exemple », explique Bill McDermott.
Dans cette logique de « digitaliser nombre de ces processus pour améliorer la vie des travailleurs », le PDG de SAP met en avant ses outils traditionnels que sont les ERP ou encore sa base de données HANA. Mais cet objectif passera également, selon la direction, par les start-up et les étudiants.
Rencontre avec François Hollande et Emmanuel Macron
Autre angle d'attaque de SAP, les start-up. Après un rendez-vous avec François Hollande, Bill McDermott indique s'être entendu avec le chef de l'Etat et Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, sur les moyens de « créer une atmosphère permettant de mettre sur pied une entreprise en France ».Dans ce cadre, une enveloppe de 100 millions d'euros est promise par la direction du groupe allemand. Selon Les Echos, le budget doit s'étaler sur cinq années pour que des structures puissent se développer dans les zones européennes dans lesquelles SAP officie. A l'image de ce que fait déjà SAP avec son Startup Focus Program, les jeunes pousses seront particulièrement sélectionnées dans les domaines de la transformation numérique des industries.
Pour Bill McDermott : « il faudra davantage tisser des liens avec les étudiants et formations de Data Scientist pour construire un écosystème autour des start-up ». SAP va ainsi maintenir sa stratégie de partenariats auprès de certains établissements supérieurs.
SAP tisse ses liens en Europe
Fin 2013, Thierry Breton (PDG d'Atos) avait mené une mission avec Jim Hageman Snabe, le PDG de SAP d'alors. Les dirigeants avaient la tâche « d'aider l'Europe à construire sa vision dans le domaine de l'Open Cloud en termes de régulation d'un marché intérieur des données au sein de l'UE ».A présent Bill McDermott témoigne sa confiance envers les plans de la nouvelle France industrielle et présente SAP comme membre d'un « partenariat renforcé » avec l'Etat. « Les partenariats publics/privés sont un bon moyen d'avancer, de progresser », insiste le dirigeant.
Mises en place par Arnaud Montebourg mais remaniées par Emmanuel Macron, ces mesures (réduites à présent à une dizaine) seront présentées à la fin du mois de mai. L'objectif est, entre autres, de faire la part-belle à la transformation numérique des usines et de certaines entreprises.
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