Le groupe hôtelier Accor, Nike, Uber ou bien encore d'autres sociétés étendent à présent leur spectre sur de nouveaux marchés. Grâce aux services en ligne ou à des méthodes de gestion, ces sociétés abordent un virage en chassant sur de nouvelles terres. Une transition numérique qui doit leur permettre de ne pas se faire dépasser par la concurrence, faute de ne pas avoir su s'adapter aux besoins de leurs clients.
Pour le professeur Geoffrey Parker de l'University Tulane et directeur de recherche au MIT, Nike est un bon exemple de transition réussie. La firme est partie de son produit historique, des chaussures, pour s'attaquer à de nouveaux marchés. « Ils ont commencé avec des baskets puis ont ajouté des capteurs, des applications. Cela représente des opportunités de créer de la valeur car ces dispositifs sont connectés aux réseaux sociaux », explique-t-il.
Face à ces mouvements, les entreprises traditionnelles doivent anticiper les usages et ne pas hésiter à opérer des rachats lorsqu'une proposition se présente. Geoffrey Parker précise : « En 2000, Reed Hastings de Netflix proposait de revendre 49% de la société à Blockbuster. Cette dernière lui a opposé un refus car l'offre de la société n'était pas jugée comme une menace. Mais lorsqu'il s'est lancé dans le streaming, Netflix s'est mis à agréger des données et a permis une monétisation de son service. Son modèle était donc en rupture au regard de la concurrence ».
Uber, l'exemple à suivre ?
Pour les observateurs, Uber représente l'exemple à suivre. La société de VTC a investi un marché jusqu'alors occupé par les taxis pour s'y faire une place. Pour Alexandre Droulers, chargé expansion d'Uber en Europe de l'ouest, une société doit être capable d'aborder rapidement de nouveaux marchés : « Nous sommes présents dans 300 villes, on essaie de fonctionner comme 300 petites entreprises. Nous testons beaucoup. La livraison de produits du quotidien et même de chatons, cela nous permet d'explorer de nouveaux terrains ».Le responsable poursuit : « Nous fonctionnons comme une place de marché. Avant tout nouveau lancement, nous tâchons de savoir quelle sera la demande et notre potentiel d'offre en matière de conducteurs. A Marseille, par exemple, notre service avait été demandé par 100 000 personnes, c'est-à-dire le nombre d'ouvertures de l'application dans la ville correspondant à une demande sur place. Par ce moyen, nous sommes donc en mesure de savoir quand il y a une demande pour notre service ».
Maître de cérémonie de ce rendez-vous, Robert Enslin, président de la division vente de SAP confirme ces préconisations : « Dès 2010, nous avons compris que la majorité des processus devenaient obsolètes, que les clients et les entreprises avaient besoin de temps réel, d'instantané ».
C'est pourquoi le groupe allemand entend miser sur l'Internet des objets. SAP compte connecter davantage d'objets tout en y accolant ses solutions de gestion des données de type HANA. La firme a d'ailleurs signé un partenariat avec Siemens et Intel en vue d'assurer l'interopérabilité des objets connectés avec HANA. L'idée étant alors que SAP puisse servir de plateforme cloud pour les industries.
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