« Suivez l'argent » (Follow the money). Il s'agit du nom du dernier programme révélé par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, sur la base des documents fournis par Edward Snowden. Il est suffisamment évocateur pour comprendre que celui-ci porte sur la surveillance des paiements en lignes, transactions bancaires et des cartes de crédit.
Les données collectées seraient ensuite collectées dans une base de données appelée « Tracfin », soit le même nom que le service à portée internationale créé en 1990 après le sommet du G7, visant à lutter contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Der Spiegel assure ainsi qu'en 2011, la base de données de la NSA contenait pas moins de 180 millions d'enregistrements dont 84% en provenance de cartes de crédit.
La surveillance serait également déployée sur les clients de certains grands groupes de cartes de crédit, comme VISA, l'hebdomadaire évoque en effet une note dans laquelle l'autorité se félicite d'avoir pénétré dans le “réseau complexe de la société” pour exploiter des données. L'objectif affiché portait alors sur l'accès aux transactions financières des clients de VISA en Europe, au Moyen-Orient ainsi qu'en Afrique, ajoute Der Spiegel. VISA a répondu en faisant savoir que la NSA ne pouvait pas récupérer ces données à partir de son réseau.
Surtout, la NSA se serait également attaquée au réseau SWIFT, utilisé par les établissements financiers pour échanger des informations bancaires en sécurité. Un outil qualifié de « cible » dans les documents internes de l'agence. Ce n'est pas la première fois que les États-Unis accèdent en réalité à ce réseau puisqu'après les attentats du 11 septembre 2001, la première puissance mondiale avait exploité sans la moindre base légale les données du réseau. Un accord avait finalement été signé en 2010 avec l'Union européenne. L'Europe acceptait alors de données accès aux données bancaires de la communauté, sous réserve du respect de la protection de la vie privée des citoyens.