Au mois de décembre, les plus grandes sociétés technologiques américaines s'étaient réunies afin d'obtenir une réforme du programme de surveillance mis en place par le gouvernement américain. Il faut dire que six mois plus tôt la NSA et le FBI avaient été accusés - documents à l'appui - d'avoir mis en place un programme baptisé PRISM visant à collecter massivement différents types de données extraites des serveurs de plusieurs opérateurs téléphoniques mais également de Google, Facebook, Apple, Twitter, AOL, Skype ou en encore Microsoft. Ensemble, ces sociétés ont ainsi mis en place le site internet ReformGovernmentSurveillance.
Alors que le président Obama s'est récemment exprimé au sujet des dérives de l'agence nationale de sécurité en affirmant vouloir mettre en place une série de mesures, les principales sociétés concernées relancent leur appel. Brad Smith, vice-président des affaires légales chez Microsoft explique notamment qu'« il reste encore plus de travail à faire pour définir quelques-uns des détails et des étapes supplémentaires qui sont requis ».
Selon Microsoft, « il est temps de mettre en place une convention internationale » dictant la manière dont les gouvernements peuvent accéder aux données des utilisateurs. Selon CNN, ces propos ont été repris par John Chambers, PDG de Cisco à l'occasion du Forum économique mondial qui se tient actuellement à Davos en Suisse. De son côté la PDG de Yahoo! Marissa Mayer a expliqué que sa société doit désormais « être capable de regagner la confiance (des) utilisateurs ». Selon elle, le gouvernement américain devrait afficher davantage de transparence. Elle souhaite notamment pouvoir publier auprès des internautes les requêtes effectuées par la NSA.
Reste à savoir si le gouvernement répondra à ces appels et portera la réflexion au niveau international. Selon Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la Justice « la confiance a été ébranlée [...] Il faudra beaucoup de travail pour la rétablir ».