La réponse du berger à la bergère ? Alors que beaucoup spéculent sur l'arrivée de solutions serveur basées sur l'architecture ARM, particulièrement peu gourmande sur le plan énergétique, Intel a annoncé mardi qu'il fournirait d'ici 2012 une nouvelle génération de processeurs Atom spécialement conçus pour répondre à la problématique des « micro serveurs ».
Que ce soit dans le domaine de l'hébergement Web ou du calcul pur et simple, hébergeurs et entreprises sont aujourd'hui à la recherche de solutions toujours plus compactes, autorisant la réunion d'un très grand nombre de processeurs au sein d'emplacements toujours plus réduits en taille. L'offre serveurs actuelle d'Intel ne répond que très imparfaitement à cette problématique : très puissantes, les puces Xeon haut de gamme reposant sur l'architecture Sandy Bridge affichent aujourd'hui bien souvent un TDP compris entre 80 et 130 Watts, même si Intel dispose à son catalogue de puces appartenant aux générations précédentes dont l'enveloppe thermique descend à 60, 50, voire 20 Watts pour un modèle comme le Xeon L5215 (double coeur, 1,86 GHz, 6 Mo cache L2, lancé fin 2008).
En 2011, une partie des travaux menés par le fondeur consisteront donc en une déclinaison « basse consommation » de Sandy Bridge. La présentation ci-dessous, dévoilée mardi à l'occasion d'un évènement presse confirme par exemple l'entrée en production des modèles Sandy Bridge E3-1260L et E3-1220L, qui afficheront un TDP respectif de 45 et 20W. Elle promet en outre l'arrivée sur le second semestre d'une référence supplémentaire, également inscrite dans la gamme E3, qui verra son enveloppe thermique abaissée à 15W. Difficile toutefois de descendre plus bas en restant sur l'architecture Sandy Bridge avec une gravure en 32 nanomètres.
Pour passer sous la barre des 10W, Intel programme donc pour 2012 l'arrivée d'une nouvelle génération de puces, qui adopteront vraisemblablement le 22 nanomètres déjà programmé (architecture Ivy Bridge). On remarque toutefois que certaines seront basées sur l'architecture Atom. Un revirement relativement inattendu : jusqu'ici, Intel avait toujours plus ou moins laissé entendre que les processeurs Atom n'avaient pas vocation à investir ce segment de marché. On notera qu'ici le fondeur semble évoquer la prise en charge de la mémoire ECC (correction d'erreurs), une particularité très prisée qui fait aujourd'hui défaut à l'architecture Atom, ce qui laisse penser que celle-ci pourrait évoluer.
Bien qu'elle soit avant tout pensée pour le marché grand public, l'architecture Atom se retrouve aujourd'hui déjà dans un certain nombre de serveurs, utilisée notamment dans le domaine de l'hébergement Web (voir par exemple les offres Kimsufi d'OVH).