La réforme européenne du droit d'auteur est soutenue par plusieurs dizaines d'artistes français, qui ont lancé un appel aux députés européens avant le vote, crucial, de ce mardi 26 mars.
Dans l'édition du 24 mars du Journal du Dimanche, 171 artistes français ont décidé de se mobiliser pour interpeller les députés du Parlement européen, appelés à se prononcer ce mardi 26 mars de manière définitive pour ou contre la directive copyright, qui fait office de réforme du droit d'auteur sur le marché numérique.
Les artistes unis autour de la protection du droit d'auteur
Débattue et discutée depuis trois ans, la directive copyright arrive au terme de son processus. Face à la pression des géants du numérique, les artistes se mobilisent dans la dernière ligne droite. En France, des dizaines d'auteurs, compositeurs et interprètes ont accepté de s'associer pour publier une tribune dans le JDD aux allures de lobbying « pro-réforme » du droit d'auteur. Rappelons que la directive permettra à la presse et aux médias de capter une partie des revenus générés par la diffusion de leurs œuvres et productions sur Internet.Dans cette liste, on retrouve des artistes de tous horizons et de toutes générations, de Jean-Jacques Goldman à Louane en passant par David Guetta, Renaud, Jean-Michel Jarre, IAM, Sandrine Bonnaire, Costa-Gavras, Claire Keim, Nolwenn Leroy, Enki Bilal, Olivier Nakache ou encore Éric Serra.
« Ils considèrent qu'elle (la directive) menace leurs intérêts »
« Notre vieille Europe doit se réveiller car c'est à ce moment précis de l'histoire que le projet des géants, annoncé et survendu comme altruiste et universel, se révèle avoir été pensé pour eux-mêmes », peut-on lire dans la tribune. « L'Europe les intéresse particulièrement car non seulement ses peuples sont instruits (grâce à des politiques publiques) mais ils ont assez d'argent pour acheter des téléphones, des ordinateurs, des abonnements, des montres connectées... et disposent de temps libre pour les utilise »r.Les artistes dénoncent avec fermeté la volonté des géants du numérique, qui ne défendent que leurs propres intérêts, d'abord financier, plutôt que les libertés d'agir du peuple, comme ils peuvent le prétendre. « S'ils déploient tant d'efforts pour combattre la directive sur le droit d'auteur [...], c'est bien qu'ils considèrent qu'elle menace leurs intérêts », lit-on dans la tribune.
Les artistes, par le choix de mots forts et de références symboliques, espèrent user de tout leur poids et des valeurs défendues sur le choix des députés de l'Union européenne. « En votant la directive sur le droit d'auteur, vous direz au monde non seulement que l'Europe sait défendre les intérêts de ses peuples mieux que ces géants qui prétendent le faire à leur place, mais aussi qu'elle reste fidèle à ses valeurs, à cette démocratie inventée sur son continent il y a 2 500 ans, et qui continue de guider l'humanité », concluent les signataires.