Directive Copyright : le patron de Qwant prêt à rémunérer les éditeurs dès maintenant

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 21 mars 2019 à 08h26
Qwant
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Le patron du moteur de recherche respectueux de la vie privée, Éric Léandri, soutient l'Union européenne dans son entreprise de directive sur le droit d'auteur et prend d'ores et déjà de sérieux engagements.

La semaine prochaine pourrait bien être déterminante pour la directive copyright. La réforme du droit d'auteur travaillée depuis de longs mois par l'Union européenne doit être votée dans quelques jours par le Parlement. En attendant, beaucoup d'acteurs ont leur mot à dire sur la question. C'est le cas d'Éric Léandri, le fondateur du moteur de recherche européen Qwant, qui a accordé un entretien à nos confrères des Échos, dans lequel il revient sur la directive, qui doit offrir un meilleur équilibre entre les ayants-droit et les plateformes de services.

Qwant soutien la réforme du droit d'auteur

Pour Éric Léandri, la directive copyright est le seul texte pouvant permettre une rémunération des éditeurs de presse par les géants américains, Google en tête. « Nous n'aurons pas d'autres occasions de faire passer ce texte avant au moins quatre ans », prévient-il. Pourtant, l'ingénieur reconnaît volontiers que l'article 13 - celui qui veut protéger les ayants-droit sur Internet en incitant les grandes plateformes à négocier des accords avec les titulaires des droits d'auteur - n'est pas parfait.

« Cet article effraie les défenseurs d'un Internet libre, dont nous sommes, car il impose à toutes les plateformes, sauf les très petites, de repérer les contenus protégés qui seraient indexés illégalement ». Avec les technologies de filtrage, comme ContentID de Google, les Gafa « récupéreraient les données sur les internautes et surveilleraient les business des acteurs plus petits », redoute le patron de Qwant.

Léandri propose la création d'une plateforme publique open source

En marge de la directive, Éric Léandri propose la création d'une plateforme publique open source, libre et ouverte, qui inciterait les producteurs de contenus comme les auteurs ou les photographes, à déposer leurs contenus textes, photos ou vidéos. Cela permettrait aux acteurs de l'Internet de « la consulter pour savoir si les contenus qu'elles utilisent sont libres de droits, ou pas ». Techniquement, l'ingénieur corse d'origine voit ça simplement : il suffit d'envoyer la photo que l'on souhaite utiliser, et on sait directement si celle-ci est libre, ou non.

Léandri veut éviter de devoir passer par une surveillance généralisée et surtout de devoir payer Google pour utiliser son ContentID, l'outil de la firme de Moutain View qui aide les titulaires de droits d'auteur à identifier et à gérer leur contenu sur YouTube.



Qwant est prêt à payer les éditeurs de contenus

Preuve du soutien qu'il apporte à la directive sur le droit d'auteur, Éric Léandri se dit prêt, sans même attendre le vote du Parlement européen, à « commencer à rémunérer les éditeurs de contenus, donc les journaux pour les textes, les photographes pour les photos, les éditeurs de vidéo et de musique que notre moteur de recherche indexe ».

Chaque mois, le dirigeant indique déposer une somme sur un compte, permettant de prévoir les futurs paiements destinés aux éditeurs de contenus. « J'insiste, je peux commencer à rémunérer les éditeurs dès demain matin en fonction de l'audience, du nombre de clics que font leurs articles de presse, leurs vidéos etc. sur Qwant. Qu'ils m'envoient un RIB ! », a-t-il lancé. Le message est passé.

Concernant le montant potentiel reversé aux éditeurs, Léandri n'en dit pas plus et attend le vote de la directive. Mais il considère la presse comme un pilier de la stratégie de Qwant : « Elle est au cœur de mon business : c'est 40 % des recherches des internautes et cela nourrit les recherches [...]. Ce qui fait vivre Internet, c'est la presse ! Qwant et Qwant News, sans la presse c'est ''Qwant no news'', pareil pour Google News ».

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (5)
manu0086

Prêt à payer les éditeurs… LOL, s’ils fixent leurs tarifs eux-mêmes, il va vite déchanter… et Qwant sera rapidement sans aucune actualité.
Il ne fait que du marketing…

Zourbon

Exactement
et qui va s’occuper de vérifier qui a les droits de quoi ?
Les moteurs de recherche font de la pub gratuite et ils doivent payer pour le faire…
On est a deux doigts de faire payer les liens du moment qu’ils renvoient vers du contenu protégé.

BetaGamma

C’est toujours mieux que de voir Google s’enrichir de façon éhontée en volant le travail des autres, en ne finançant pas les réseaux qu’il sur-consomme et en ne payant pas d’impôts !

xeno

c’est le monde à l’envers, on devrais appliqué ce principe au chaines de TV

Zourbon

il ne faut pas tout mélanger
Pour les réseaux , c’est une affiare entre lui et els fai. Si ceux ci étaien tplus soudés, Google devrait metre la main à la poche
Pour els impots, encore un faux problème.
L’Europe a inventé des réglées pour favoriser les entreprises européennes pour qu’elles payent le poins d’impot possible.
Les grosse entreprises bien sur.
Par la bande, Google, Apple, Amazon et d’autres peuvent en profiter. C’est légal…
Ensuite Google est un moteur de recherche qui a accepté beaucoup de modifications depuis des années pour complaire aux ayants droits. Même de payer l’indexation si elle comporte un résumé de l’article. (si l’article est assez creux pour qu’un résumé ote l’envie d’en savoir plus c’est que ce n’est pas du journalisme mais du noircissage de “papier”)
Mais ceux ci et je parle des gros, veulent être indexés, en bonne position bien sur et toucher de l’argent même si on ne lit m^me pas leurs articles.
Qu’ils refusent d’être indexés, qu’ils sortent du net. Le net n’aurait pas du devenir ce repaire d’aigrefins avec l’aide de L’UE.

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