L'association 42, créée en 2013 par le fondateur de Free, Xavier Niel, vient d'être épinglée par la CNIL, qui l'accuse de vidéosurveillance excessive.
L'école 42, qui compte environ 800 étudiants inscrits tous les ans, délivre une formation en informatique gratuite, accessible aux 18-30 ans, avec l'objectif de former des développeurs.
Il y a quelques mois, en février 2018, la Commission nationale de l'information et des libertés (CNIL) procédait à un contrôle dans les locaux de l'école située à Paris, créée et financée par Xavier Niel avec ses associés Nicolas Sadirac, Florian Bucher et Kwame Yamgnane. L'autorité administrative indépendante a indiqué, ce mardi, avoir mis en demeure l'association 42 de se « mettre en conformité avec la loi Informatique et Libertés son système de vidéosurveillance ». Les explications.
« 42 » a deux mois pour se conformer à la loi
Durant son inspection, la CNIL a constaté que des caméras filmaient « en permanence » différents espaces de travail des étudiants, mais aussi les bureaux réservés au personnel administratif ainsi que les lieux de vie comme la cafétéria. Pas très respectueux de la vie privée tout cela...Jugeant comme excessifs les systèmes de surveillance des salariés ou étudiants, la présidente de la CNIL, Isabelle Falque-Pierrotin, a donc mis en demeure l'école 42 de cesser de filmer sans interruption les espaces de travail et les lieux de vie. D'autant plus que les étudiants n'avaient accès à ces images qu'en temps réel sur l'intranet de l'école depuis leur espace personnel.
L'autorité demande aussi à l'association de transmettre une information « complète » et immédiate aux personnes susceptibles d'être filmées par le système de surveillance en place. Par ailleurs, elle demande aussi à ce que l'école cesse d'adresser aux étudiants leur mot de passe par mail en clair, et qu'elle les oblige à modifier celui-ci dès leur première connexion.
La CNIL rappelle que cette mise en demeure ne constitue pas une sanction. Elle laisse ainsi deux mois à l'école 42 pour se mettre en conformité avec la loi. À défaut, l'autorité pourrait bien sanctionner l'association.