SCL Elections, la société mère de Cambridge Analytica, connue pour son scandale retentissant avec Facebook, a été condamnée à une amende de 15 000 livres après avoir violé la loi britannique sur les données, le 9 janvier 2019.
Mercredi, la société mère de Cambridge Analytica devait répondre devant un tribunal britannique d'une accusation de violation de la loi britannique sur la protection des données. La justice reprochait à SCL Elections d'avoir délibérément omis de se conformer à une mise en demeure émise par un citoyen, lui-même soutenu par le régulateur local de la protection des données (ICO). Le journal The Guardian rapporte que la société a plaidé coupable, et en conséquence, le tribunal de Hendon, dans le nord de Londres, l'a condamnée à une amende de 15 000 livres (environ 16 600 euros). Clubic.com vous retrace l'historique de cette affaire.
Un professeur américain a voulu en savoir plus sur le traitement des données collectées
L'infraction à la loi britannique sur les données provient d'une demande initiale déposée en janvier 2017 par le professeur américain David Carroll qui, avant même que le scandale Facebook des informations ponctionnées auprès de 50 millions de profils sans aucun consentement n'éclate, avait demandé une copie des données récoltées par la société à son sujet.SCL s'était, dans un premier temps, exécuté en lui fournissant, en mars 2017, un document comportant certaines de ses informations personnelles, comme des prédictions basées sur ses intérêts. Mais lorsque le chercheur américain a demandé davantage de précisions sur la manière dont les prédictions ont été réalisées, le silence s'est imposé. Alors, il a décidé de porter l'affaire devant le gendarme britannique des données.
Malgré l'ICO, SCL n'a pas bougé
Une fois la demande du professeur Carroll accueillie, l'ICO a immédiatement demandé à SCL Elections, nous étions le 4 mai 2018, d'accéder à la requête du plaignant dans un délai de 30 jours. Sous prétexte que le demandeur ne jouissait pas de la nationalité britannique, sa requête fut rejetée.Le montant de l'amende est faible, certes, mais il suffit à entretenir l'image d'entreprise sulfureuse collée à SCL Elections et sa filiale, Cambridge Analytica. Surtout, cette condamnation marque une première étape dans le processus de responsabilisation de l'entreprise vis-à-vis des violations de vie privée reprochées.
Une condamnation qui fait écho à celle de Facebook en octobre 2018
Elizabeth Denham, Commissaire à l'information, a rappelé que « Les organisations qui traitent des données personnelles doivent respecter les droits légaux des personnes ». Aussi, elle prévient : « Si cela ne se produit pas et si les entreprises ne se conforment pas aux avis de l'ICO, nous prendrons des mesures ».En octobre 2018, l'ICO a infligé une amende de 500 000 livres (562 000 euros) à Facebook pour avoir partagé les données collectées de dizaines de millions d'abonnés du réseau social à des sociétés comme SCL, maison mère de Cambridge Analytica, ce qui avait constitué une grave violation de la loi sur la protection des données.