L'agitation politique autour de la loi Hadopi repart pour un tour. Le texte ne serait même plus soutenu par sa base politique. Clubic évoquait hier la nouvelle vision d'Internet prônée par l'UMP, à la demande de Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Dès lors, le parti n'a pas hésité à contester les positions soutenues par Hadopi. Pourtant, il est connu que la défense du droit de propriété intellectuelle et la lutte contre le piratage (qualifié de « vol à l'étalage ») était un vœu présidentiel...
Après que ce rapport portant sur « l'éthique du numérique » et soutenu par 28 personnalités de droite, ait souhaité « éviter une logique qui oppose consommateur et éditeur et prendre davantage en ligne de compte le rôle du distributeur », certains députés donnent encore des coups de canifs dans la loi.
Ainsi Hervé Mariton, qui avait pourtant voté pour Hadopi a expliqué au Point.fr que « Nous sommes passés clairement à autre chose, je ne veux pas épiloguer à ce sujet. Mais nous ne sommes ni pro ni anti-Hadopi ». De mots tempérés qui s'ajoutent à ceux du député Patrice Martin-Lalande (qui s'était abstenu) : « ce texte est techno-dégradable. La loi est déjà dépassée avant d'avoir été votée ». Ambiance.
Critiqués pour le suivisme lors des débats sur Hadopi (un site, députésgodillots.info avait même été édité pour l'occasion), il semble donc que certains députés n'hésitent plus à dévoiler complètement leur opposition. Signe d'une mouvance politique et/ou d'une prise de conscience (tardive) quant à l'application de la loi Hadopi, les choses bougent.
Ces mouvements peuvent être qualifiés d'étranges puisque l'Hadopi attend toujours non seulement l'autorisation de la Cnil auprès des ayant-droits pour collecter des adresses IP mais également ses décrets d'application. Sans volonté politique, ces derniers pourraient bien ne pas voir le jour...