Pourtant, bien des mois après, la carte musique-jeune est au point mort, et certaines personnalités politiques, dont la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, Nathalie Kosciuzko-Morizet n'hésitent plus à critiquer la loi. Plus précisément, la question de la diffusion de la musique en ligne et du modèle économique fait débat.
NKM lâche ainsi sur BFM : « Il y a un très gros problème actuellement d'asymétrie sur un marché, qui est un marché privé : celui de l'accès au catalogue. Ce sont des gros qui détiennent la musique, et la négociation est très difficile avec les petits diffuseurs que sont par exemple les web radios ». Elle fait ainsi référence à la fermeture du site de musique en streaming Jiwa à cause d'un placement en liquidation judiciaire. Le site avait évoqué comme motif de sa mort, les coûts que représentent l'exploitation des catalogues des maisons de disques sur Internet.
Selon les préconisations du rapport Zelnik, ces « gros » acteurs devaient s'entendre pour fluidifier le marché. Cela dit, « certains ne jouent pas le jeu » selon les mots de la secrétaire d'Etat. Le gouvernement pourrait alors passer à une nouvelle étape en proposant un système de gestion collective des droits. Un système où un artiste pourrait décider de l'utilisation qu'il désire faire de son œuvre mais aussi dans lequel un processus de rémunération selon le nombre de passages/téléchargements serait élaboré.
Il manque encore à ces propositions d'être définies et encadrées clairement. Les opérateurs ont encore jusqu'au mois de décembre pour s'entendre et fluidifier me marché. Sans quoi, le gouvernement interviendra...
L'offre légale patine donc encore en France. Alors que la carte musique-jeune s'annonce comme une usine à gaz (selon Jean-Marc Plueger, cofondateur de Jiwa) et paraît enterrée, les politiques taclent désormais Hadopi avec les deux pieds. Un peu à l'image de Jean-François Copé qui annonçait avoir déjà décelé les faiblesses de la loi lors des débats, certains hommes et femmes politique dénoncent donc la loi Hadopi. La loi est plutôt impopulaire et la critique peut alors contribuer à s'assurer un certain « capital sympathie » parmi les électeurs...
Dommage que ces critiques n'aient pas été plus audibles lors des débats à l'Assemblée, lorsque l'Hadopi n'était qu'au stade de projet.