Le premier coup de semonce est venu du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. Ce dernier a donné à l'Hadopi 6 mois pour obtenir des résultats visibles. Interrogé sur France Inter, il a même critiqué la Carte Musique pour la mauvaise ergonomie de la procédure d'achat de ladite carte. Des mauvais points.
Dans la foulée, le Snep, repris par Les Echos indique que le marché français du disque a enregistré une nouvelle baisse, en particulier sur les ventes physiques. Alors que la baisse des ventes avait été de 5,4 % sur les trois premiers trimestres, le numérique ne compense toujours pas cette chute constante.
Il faut donc comprendre que les cartes concernant la consommation de la musique n'ont toujours pas été rebattues. A en croire le bilan annuel de l'IFPI (fédération internationale de l'industrie phonographique), le chiffre d'affaires de l'industrie musicale a diminué de 8 à 9 % par rapport à celui de 2009. La fédération met également le doigt sur le téléchargement en ligne avec des chiffres difficiles à prendre en compte.
D'un autre côté, l'offre légale semble ne pas encore être totalement séduisante pour les consommateurs. Dans son étude baptisée Digital Natives : the generation that music product strategy forgot, le cabinet Forrester estime qu'uniquement 10 % des consommateurs d'Europe téléchargent légalement du contenu musical.
Même si ces chiffres sont en progression, le coup de fouet annoncé de la carte Musique n'a donc pas eu lieu. Reste aux pouvoirs publics à mieux mettre en avant l'offre légale (selon les 13 points issus de la commission Hoog) mais également à mieux anticiper l'avènement de modèles comme le Freemium proposés par Spotify ou Deezer.