Pour rappel, la riposte graduée est le processus par lequel le juge peut demander à un FAI de couper l'accès à Internet d'un utilisateur. L'Hadopi organise donc son action grâce à une architecture permettant de signaler un internaute surpris en train de télécharger illégalement du contenu protégé. Tout d'abord, l'Hadopi envoie plusieurs e-mails d'avertissement puis une lettre avec accusé de réception. La troisième phase est celle où intervient la justice. Cette dernière peut prononcer ensuite la coupure de l'abonnement d'un internaute.
Selon BE Broadband, 5 % des sondés seraient prêts à réduire leur activité de partage de fichiers (4 %) ou à arrêter totalement ce type de pratique (1 %). Par contre la grande majorité des réponses données montrent une opposition à ce type de contrôle. En effet, 47 % des interrogés comptent choisir de mieux masquer leur IP ou les éventuelles traces qu'ils laissent. Enfin, 32 % des sondés affirment qu'ils ne changeront pas leurs habitudes.
En France, l'Hadopi avait déjà émis un rapport similaire basé sur un panel de sondés plus important (1 500 personnes). La haute autorité expliquait que 7 % des personnes interrogées avaient reçu au moins le premier e-mail d'avertissement. Parmi ces internautes, la moitié aurait alors décidé d'arrêter de télécharger de manière illégale.
L'« effet Hadopi » induit par la riposte graduée reste donc difficile à quantifier sans études plus larges que ces deux rapports. En attendant, la Grande-Bretagne semble rester sur sa position après avoir adopté en 2010 une loi instituant la riposte graduée. En avril, la justice britannique a même estimé qu'une telle loi n'entrait pas en contradiction avec les règles européennes en matière de protection des internautes.