Etude : en Grande-Bretagne, l'effet Hadopi ne fonctionnerait que pour 5 % des interrogés

Olivier Robillart
Publié le 29 juin 2011 à 13h43
A l'heure où l'Hadopi se réjouit de la visite du ministre britannique de la Culture, Ed Vaizey, dans ses locaux, une étude menée outre-manche met en lumière le comportement des internautes face à la riposte graduée. Selon l'étude, seulement 5 % des personnes interrogées comptent s'arrêter ou réduire leurs téléchargements illégaux.

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Le FAI britannique BE Broadband (propriété du groupe Telefonica) a tenté de dresser un panorama de l'effet que produit la riposte graduée chez les internautes. Il a donc interrogé 354 personnes afin de connaître leur sentiment si une autorité était chargée de surveiller les téléchargements en P2P afin d'éventuellement sanctionner un internaute.

Pour rappel, la riposte graduée est le processus par lequel le juge peut demander à un FAI de couper l'accès à Internet d'un utilisateur. L'Hadopi organise donc son action grâce à une architecture permettant de signaler un internaute surpris en train de télécharger illégalement du contenu protégé. Tout d'abord, l'Hadopi envoie plusieurs e-mails d'avertissement puis une lettre avec accusé de réception. La troisième phase est celle où intervient la justice. Cette dernière peut prononcer ensuite la coupure de l'abonnement d'un internaute.

Selon BE Broadband, 5 % des sondés seraient prêts à réduire leur activité de partage de fichiers (4 %) ou à arrêter totalement ce type de pratique (1 %). Par contre la grande majorité des réponses données montrent une opposition à ce type de contrôle. En effet, 47 % des interrogés comptent choisir de mieux masquer leur IP ou les éventuelles traces qu'ils laissent. Enfin, 32 % des sondés affirment qu'ils ne changeront pas leurs habitudes.

En France, l'Hadopi avait déjà émis un rapport similaire basé sur un panel de sondés plus important (1 500 personnes). La haute autorité expliquait que 7 % des personnes interrogées avaient reçu au moins le premier e-mail d'avertissement. Parmi ces internautes, la moitié aurait alors décidé d'arrêter de télécharger de manière illégale.

L'« effet Hadopi » induit par la riposte graduée reste donc difficile à quantifier sans études plus larges que ces deux rapports. En attendant, la Grande-Bretagne semble rester sur sa position après avoir adopté en 2010 une loi instituant la riposte graduée. En avril, la justice britannique a même estimé qu'une telle loi n'entrait pas en contradiction avec les règles européennes en matière de protection des internautes.
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