« J'ai l'impression d'être rentré dans un engrenage infernal », voilà comment Robert Tollot, 54 ans, professeur de sciences économiques et sociales au lycée François-Mauriac de Forez (Loire) décrit sa situation. La haute autorité lui reproche pourtant d'avoir téléchargé des morceaux de musique de « David Guetta, puis Rihanna » sur les réseaux P2P. Après avoir été averti, il aurait même continué en se procurant le film Iron Man 2.
Pour sa défense, l'internaute explique sur LeParisien qu'il avait déjà contacté l'Hadopi pour lui expliquer qu'il s'agissait probablement d'une erreur. Cette dernière l'a invité à vérifier si sa connexion était suffisamment sécurisée. Robert Tollot a ensuite précisé qu'il n'était pas particulièrement technophile et qu'il ne possédait pas, à sa connaissance, de moyens pour savoir si un autre internaute utilisait sa connexion pour télécharger à son insu. Par contre, il précise que pour le film Iron Man 2, il se trouvait en cours à l'heure où a été enregistré le téléchargement...
Pour rappel, la riposte graduée mise en place avec Hadopi se déroule en trois temps. Après un avertissement par e-mail puis par courrier, l'autorité peut adresser un troisième courrier. Dans ce cas, elle peut transmettre un dossier à la justice qui peut alors décider de couper la connexion Internet d'un abonné. En attendant, ce transfert à la justice, l'Hadopi a indiqué qu'elle recevrait une « dizaine » de personnes dans cette situation.
Le professeur de 54 ans indique d'ailleurs qu'il compte bien répondre à l'invitation de l'Hadopi pour faire entendre ses arguments. Il devrait donc se rendre prochainement dans les locaux de l'autorité, rue du Texel à Paris. Un voyage qui ne semble pas le réjouir : « J'habite à plus de 500 km de Paris, c'est énorme, surtout pour une telle erreur ! »explique-t-il.
De son côté, l'Hadopi avait précisé que la présence de l'internaute (qui peut venir avec un juriste) n'est pas obligatoire pour ce rendez-vous. Elle indiquait récemment être en passe de convoquer « une dizaine d'internautes » dans ses locaux afin qu'ils s'expliquent. La Commission de protection des droits (CEPD), composée de magistrats, devrait donc entendre dans les semaines à venir ces personnes ayant déjà été flashés au moins trois fois par l'autorité.