Dans une entrevue publiée au Nouvel Observateur, Aurélie Filipetti se livre à quelques critiques concernant la Hadopi. Bien qu'elle se retranche derrière les conclusions que présentera la commission Lescure, elle explique que les subsides accordées à l'autorité ne sont pas forcément justifiées. Elle précise : « sur le plan financier, 12 millions d'euros annuels et 60 agents, c'est cher pour envoyer un million d'e-mails. [...] En attendant, dans le cadre d'efforts budgétaires, je vais demander que les crédits de fonctionnement de l'Hadopi soient largement réduits pour l'année 2012. Je préfère réduire le financement de choses dont l'utilité n'est pas avérée ».
Récemment, l'organisme a demandé au ministère un budget de 12 millions d'euros pour l'année 2013 (contre 11 millions en 2012). Cette ligne de crédit doit encore être validée par le ministère et ce dernier semble se montrer rétif à l'idée d'allouer cette somme à la Hadopi.
La ministre se positionne donc pour une réduction de moyens de la Hadopi car elle considère notamment qu'elle « n'a pas rempli sa mission de développement de l'offre légale ». Cette dernière fait en effet partie de ses prérogatives et, à ce titre, la Hadopi a procédé à la labellisation de plateformes légales d'écoute ou de téléchargement en ligne en leur apposant le logo PUR.
En attendant de recevoir les conclusions de la mission Lescure, Aurélie Filipetti tient à ajouter que cette mission servira surtout à « dégager une prospective sur les besoins légaux pour qu'internet devienne l'une des plus grandes sources de financement de la culture. Nous devons réfléchir à comment adapter tous les systèmes de financement de la création au numérique ». Les conclusions de ce rapport devraient être présentées à la rue de Valois au mois de mars prochain.