Après la demande de l'EFF (Electronic Frontier Foundation) à Apple de défendre ses développeurs iOS contre les trolls aux brevets, Cupertino a vivement réagi, en exigeant de Lodsys qu'il cesse ses menaces d'attaque en justice.
« Arrêtez d'embêter nos développeurs, » a répondu en substance Apple à Lodsys, un troll au brevet qui s'en prend aux éditeurs d'applications sur l'écosystème iOS. Bruce Sewell, vice-président d'Apple en charge des questions juridiques, s'est fendu d'une lettre à Mark Small, PDG de Lodsys. Celui-ci est à l'origine de plusieurs demandes à des développeurs iOS, pour qu'ils prennent des licences sur des technologies brevetées par son entreprise, relatives au paiement in-app.
Mais pour Bruce Sewell, il s'agit d'un « malentendu étant donné les licences d'Apple et la façon dont les produits d'Apple fonctionnent. J'espère que les informations complémentaires fournies seront suffisantes pour que vous mettiez fin à vos menaces aux développeurs d'applications et que vous cessiez toute menace future envers les clients et partenaires d'Apple. » Plusieurs blogs américains - Techcrunch en tête - relèvent avec une pointe d'ironie que c'est ce qui arrive lorsqu'on s'en prend à des entreprises qui ont les moyens de se payer une armada de conseillers juridiques.
L'affaire ne devrait pas s'arrêter là pour autant. Le statut de troll aux brevets de Lodsys est connu, mais il a toujours la possibilité d'aller vers un tribunal réputé favorable à ce type de demandes - le fameux quatrième district du Texas. Pour Apple, le fait que les applications soient développées avec ses propres technologies, sur son environnement iOS, fait qu'il n'y a pas à tergiverser : les licences Apple s'appliquent. Pour Florian Mueller, un activiste du monde du logiciel libre connu pour ses analyses et éditeur du blog FOSS Patents, Apple a raison (en anglais). Mais la voie judiciaire n'est pas fermée pour Lodsys, qui n'a pour l'instant pas réagi à la lettre d'Apple. Plus tôt ce mois-ci, il avait néanmoins affirmé dans un billet laconique qu'Apple avait des licences, mais qu'elles ne s'appliquaient pas.