Après la polémique soulevée par les menaces de Lodsys contre les développeurs Apple, le troll aux brevets en remet une couche. Il se contentait de menacer, le voici qui entame une action en justice, et qui joue la provocation, en promettant de verser 1 000 dollars à chaque développeur attaqué si le tribunal le déboute.
Jusqu'ici, Lodsys s'était contenté d'envoyer des lettres aux développeurs iOS, qui, selon lui, enfreignaient son droit sur la propriété intellectuelle. Lodsys estime qu'ils utilisent des technologies brevetées par lui (en l'occurrence, un bouton permettant de lancer une mise-à-jour au sein de l'appli). Apple défend cependant les développeurs, et estime que puisqu'il fournit les technologies en question, et qu'il paye des licences, Lodsys ne peut pas les attaquer. Mais Lodsys n'est pas de cet avis. Après les menaces, il est donc passé à l'action en justice.
Lodsys a donc attaqué plusieurs développeurs devant les tribunaux. Même s'il est reconnu comme un troll aux brevets, il affirme être dans son droit, et pense que le tribunal lui donnera raison. Il joue même la provocation face à Apple, qui l'avait enjoint d'arrêter « d'embêter (ses) développeurs. » Lodsys a ainsi promis de verser 1 000 dollars à chaque développeur s'il perdait ses procès.
Mais peut-il les perdre ? Certes, Lodsys est une de ces entreprises honnies par le monde des technologies outre-Atlantique, qui bénéficient de brevets soit trop vagues, soit inutilisés dans les faits. Mais ce statut de troll ne présage en rien l'issue du procès. Par exemple, Lodsys pourrait attaquer devant une cour qu'il jugera favorable au droit des brevets - que d'autres estimeront laxiste. Il en existe plusieurs, la plus connue étant la quatrième chambre du district Est du Texas.
Lodsys n'a pas précisé quel tribunal avait été saisi. Fidèle à sa stratégie, il a annoncé la plainte dans un billet de blog, où il explique avoir une lettre adressée à Apple pour justifier sa position. Il dit cependant ne pas la produire publiquement, car elle contiendrait des informations obtenues sous le sceau de la confidentialité auprès d'Apple, mais autorise ce dernier à la publier.