9 mois après la fermeture de Megaupload, les utilisateurs du service qui l'utilisaient pour stocker des fichiers légaux sont toujours dans le flou. Si certains ont, notamment via l'Electronic Frontier Foundation (EFF), lancé des procédures pour tenter de récupérer leurs documents, aucune procédure n'a été mise en place par la justice américaine, qui tarde à prendre une décision.
Des ayant-droits frileux à l'idée que des fichiers illégaux repartent dans la nature, une justice américaine dépassée par une affaire qui cumule les vices de procédure et une société d'hébergement qui n'est plus payée depuis janvier dernier : autant d'éléments qui rendent l'affaire Megaupload, et surtout la question des données, assez difficile à gérer. En juillet dernier, le juge Liam O'Grady avait refusé de se prononcer sur le sort des fichiers, et avait appelé les différents partis - ayant-droits, avocats de Megaupload, EFF et ministère de la Justice américain - à chercher un terrain d'entente. En vain.
Pour l'EFF, c'est le tribunal, et donc le juge O'Grady, qui fait traîner la décision. « Les négociations n'ont rien donné, c'est pourquoi nous sommes retournés voir le juge concernant la question des données utilisateurs » a expliqué l'avocate de l'EFF Julie Samuels à TorrentFreak. « Nous sommes tous dans l'attente de la décision du juge. Tant que le tribunal ne prend pas de décision, nous sommes pieds et poings liés » ajoute-t-elle. Une situation qui dure depuis des semaines, sans aucune évolution.
L'avocat de Megaupload Ira Rothken appuie sur le même point : « Nous pensons que la conduite agressive du gouvernement viole la procédure » a-t-il déclaré, avant d'ajouter qu'en mettant hors-ligne la totalité du service, la justice américaine « a prouvé qu'elle favorise l'oligopole hollywoodien au détriment des consommateurs innocents qui ont perdu l'accès à leurs données. » Il faut également rappeler que la justice US n'a pas du tout envie de payer la note d'un éventuel système de récupération de fichiers.
Sur ce dossier, l'Electronic Frontier Foundation et les avocats de Megaupload travaillent donc main dans la main pour permettre aux utilisateurs - américains principalement - du service de récupérer leurs fichiers. Pendant ce temps, sur Twitter, Kim Dotcom fait monter la pression en retweetant les messages des utilisateurs mécontents.
Gageons qu'outre les utilisateurs, Carpathia Hosting doit également avoir envie qu'une décision soit prise rapidement : le service débourse près de 9 000 dollars chaque jour pour entretenir les 1103 serveurs qui stockent les fichiers de Megaupload, le tout à fonds perdus.