Téléchargement illégal : pourquoi les musiciens sont plus tolérants que les labels

Romain Heuillard
Publié le 21 janvier 2013 à 16h25
Une étude publiée la semaine dernière permet de comprendre le décalage entre les artistes et leurs maisons de disque en matière de téléchargement illégal : la vente de musique ne représente qu'une infime partie des revenus des musiciens.

En matière de téléchargement illégal de musique, on trouve d'innombrables études s'intéressant aux internautes, de nombreuses déclarations de maisons de disque, mais seulement quelques témoignages d'artistes, qui sont d'ailleurs souvent nettement plus nuancés.

Et pour cause. Une nouvelle étude d'un professeur d'une université américaine, intitulée « Les revenus de la musique » et relayée par TorrentFreak, confirme à quel point les musiciens ne sont pas les principaux concernés par le téléchargement illégal.

Sur 5000 musiciens américains sondés, un quart s'estime ainsi lésé par le piratage, mais un quart pense au contraire qu'il lui est bénéfique. La moitié restante n'a tout simplement pas d'opinion ou n'a pas répondu à cette question. Il faut dire que la vente de musique enregistrée ne représente en moyenne que 6 % des revenus des musiciens. Les premières sources de revenus des musiciens sont en fait les concerts et autres représentations publiques, à hauteur de 28 %. Ces taux varient sensiblement d'une tranche de revenus à un(e) autre, mais les ventes restent quasi systématiquement inférieures aux concerts et à d'autres sources.

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On comprend donc mieux pourquoi les musiciens sont nettement plus innovants que les maisons de disque, qui reposent quant à elles quasi exclusivement sur les ventes, en matière de distribution de musique. De nombreux musiciens, petits ou grands, distribuent ainsi leur musique gratuitement, ou laissent les internautes fixer leur prix. Ce qui compte c'est de faire découvrir sa musique et d'inciter à venir l'écouter en concert.

Pour autant, la musique enregistrée reste le point de départ de la plupart des aventures musicales, et les maisons de disque continuent à rendre de fiers services aux musiciens. Tous ne peuvent ou ne veulent pas s'autoproduire. Enfin n'oublions pas qu'il existe des métiers (compositeur mais pas interprète) et/ou des genres qui ne se prêtent pas aux représentations publiques et dépendent principalement des ventes.
Romain Heuillard
Par Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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