Pour justifier l'adoption de lois comme la SOPA aux États-Unis, ou à défaut d'une riposte graduée semblable à celle de la Hadopi en France, les maisons de disques continuent de prétendre que plus les internautes piratent, moins ils achètent, et donc plus ils mettent en péril l'industrie musicale.
L'American Assembly mène en fait une étude plus complète, titrée « Culture de la copie aux États-Unis et en Allemagne », qu'il publiera début 2013. Mais les premières réponses, de 2300 américains notamment, lui permettent d'ores et déjà de tirer des conclusions instructives concernant la musique.
Les pirates achètent un tiers de plus que les autres
Pour commencer, selon l'étude le téléchargement illégal est courant : près de la moitié des adultes américains reconnaissent pirater, et même près de trois individus de moins de 30 ans sur quatre (70 %). Ces écarts se confirment dans la composition des bibliothèques musicales des individus, mais ce n'est pas le principal enseignement.L'étude révèle effectivement que ceux qui pratiquent le peer-to-peer ont plus de musique que ceux qui ne le font pas, 36 % de plus aux États-Unis. Mais l'écart ne s'explique pas seulement par le téléchargement illégal, puisque ces pirates ont légalement acquis 30 % de musique de plus que les autres.
L'étude confirme enfin que les échanges dans le cercle familial et amical sont aussi populaires que le téléchargement. La RIAA elle-même, l'une des institutions les plus virulentes à l'égard du téléchargement illégal, le sait bien : elle l'a constaté en menant sa propre étude, qui lui a échappée cet été.
La clé semble quoi qu'il en soit être le coût, puisque près de la moitié des américains qui admettent pirater de la musique affirment qu'ils le font moins depuis qu'ont émergés des services de musique à la demande à bas prix (tels que Deezer ou Spotify).