« La présence de publicités de marques bien connues sur des sites web qui distribuent illégalement des films et des séries TV donne la fausse impression que ce type de plateforme est légitime, induisant donc le consommateur en erreur », explique le sénateur américain Chris Dodd, également p-dg de la MPAA.
Dans une note (.pdf), le responsable constate également l'absence de mesures conjointes à l'ensemble des acteurs de la filière (annonceurs, régies publicitaires, détenteurs de droits...) C'est pourquoi il demande à lancer un processus de réflexion permettant d'ériger des bonnes pratiques en la matière dans l'idée « de développer une réponse globale et efficace afin de réduire significativement la présence de publicité légitime sur des sites Internet illégaux ».
Ces bonnes pratiques, par exemple, pourraient ressembler à la nomination d'une personne référente au sein des régies publicitaires, cette dernière étant dédiée aux demandes des ayants-droit. Il s'agira ensuite de savoir si cette même régie publicitaire dispose d'un contact direct avec le site qui publie la publicité, et peut ou non agir à son encontre.
La France se pose également la question
En France, la question est également étudiée de près. Lors du dernier point organisé avec la presse, la ministre de la Culture a indiqué que le gouvernement s'attacherait à agir en particulier sur le « piratage commercial à grande échelle », c'est-à-dire les plateformes mettant à disposition du contenu sans autorisation des titulaires de droits. « Notre axe prioritaire est la lutte contre le piratage commercial. Nous allons donc agir sur l'ensemble des rouages qui permettent à ce système de prospérer, notamment sur le référencement sur les moteurs de recherche », ajoutait-t-elle.
Aurélie Filippetti faisait également référence à la publicité en ligne pouvant être apposée sur les sites permettant de télécharger illégalement du contenu. Cette source de revenus pour les titulaires de ces portails est donc à nouveau au centre des attentions. Le rapport issu de la mission Lescure évoquait pour sa part « la présence sur Internet de nombreux contenus culturels gratuits, mis à disposition de manière licite ou illicite, constitue donc, pour les moteurs de recherche, une matière première qu'ils exploitent en fournissant un service de référencement générateur de recettes publicitaires conséquentes ».
Le rapport allait même plus loin estimant que « le marché français de la contrefaçon en ligne s'élèverait, selon certaines estimations, à plusieurs dizaines de millions d'euros. Puisqu'ils ne versent aucune rémunération aux créateurs, les sites qui font de la contrefaçon leur cœur de métier sont souvent très rentables ». Il invitait alors l'ensemble des intermédiaires techniques et financiers hébergeur (moteurs de recherche, services de paiement, acteurs de la publicité en ligne, voire fournisseurs d'accès à Internet et opérateurs de nommage) à coopérer davantage via une « autorégulation » visant à « coordonner l'adoption de chartes de bonnes pratiques ».
Ces mêmes acteurs définiraient alors des mesures « préventives ou réactives » qu'ils s'engageraient à prendre à l'encontre des sites coupables d'atteintes répétées au droit d'auteur. Par exemple, les régies publicitaires devraient « veiller à ne pas diffuser les messages des annonceurs sur les sites coupables d'atteintes répétées au droit d'auteur ».