Clubic Pro, partenaire du Prix Start-up Fnac, organisé avec Intel, vous propose de rencontrer Shapeheart, l'une des dix sociétés retenues par l'enseigne, et qui profitera de son programme d'accompagnement.
Mesurer sa fréquence cardiaque en courant, c'est bien. Que cela soit simple et que cela ait un intérêt, c'est mieux. Voilà, grosso modo, le constat de départ partagé par Alban Oudin et Antoine Schwoob, deux centraliens joggers. Insatisfaits des solutions existantes, ils se sont mis à concevoir la leur. « Jusqu'à maintenant, vous aviez le choix entre une ceinture cardiaque à placer sur la poitrine, gênante, ou une montre, mais chère et pointue. »
Et puis, tout le monde n'a pas envie de porter ces dispositifs. Il fallait un dénominateur commun à tous les coureurs. En en sondant 300, ils remarquent une chose : ils courent tous avec leurs écouteurs. La mesure des battements - du cœur bien sûr - se ferait-elle par les oreilles ? « Cette zone est fortement vascularisée et se prête a priori très bien à l'exercice », commente Antoine Schwoob. Mais l'idée est finalement abandonnée.
La perte de poids sous le bras
Non, un autre point commun, plus évident : le smartphone. Même s'il est encombrant - sa taille n'a cessé de croître ces dernières années, au point de dépasser les 5 pouces en moyenne - « tous les coureurs que nous avons interrogés courent avec leur smartphone », certifie l'entrepreneur. En main ou en poche, le smartphone a une autre place de choix : au bras, dans un brassard. Mais pour être utile, il doit mesurer le rythme cardiaque.Shapeheart a créé cinq prototypes avant de tenir le bon bout - Crédit : Shapeheart.
En juillet 2015, Alban et Antoine travaillent chez Dreem, cette start-up française qui promet un meilleur sommeil grâce à un casque EEG qui scrute l'activité du cerveau, et diffuse un bruit rose adapté. Mais en même temps, ils créent leur société. En octobre, ils se mettent à temps plein sur Shapeheart. « Nous ne voulions pas seulement un objet passif qui mesure l'activité, mais quelque chose d'actif », se rappelle Antoine Schwoob.
Intensité entre 50 et 60 %
« Il y a une fausse idée dans le sport selon laquelle si on court à jeun et qu'on se donne à fond, alors on brûle des graisses », rapporte le directeur technique de la jeune société. « Nous nous sommes rapprochés d'experts qui nous ont expliqué que ce processus était vrai seulement entre 50 et 60 % de l'effort cardiaque maximal », ajoute-t-il. Malheureusement, le duo se rend vite à l'évidence qu'un tel outil demanderait bien trop de R&D.Lorsqu'on entreprend, on apprend vite l'expression « done is better than perfect », selon laquelle il vaut mieux avoir déjà lancé un produit qu'attendre indéfiniment son état ultime - qui adviendra sans doute un jour, mais après de multiples itérations, et idéalement guidées par les retours des utilisateurs. Bref, les deux startuppers se mettent à prototyper leur brassard en considérant qu'il se limiterait à la mesure cardiaque. C'est déjà pas mal.
À terme, le brassard veut proposer une couche logicielle à elle - Crédit : Shapeheart.
Proto à base d'Intel Curie
Ingénieur de formation, ascendant bidouilleur, Antoine Schwoob mène ses premiers tests sur un micro-PC Arduino, et sur la puce Curie développée par Intel, dont il profite grâce à sa sélection au Prix Start-up Fnac.Pour le prototype, la technologie-là est idéale selon lui, car complète et souple. Mais pour l'industrialisation, Shapeheart devra trouver une solution moins onéreuse. « La Fnac nous a sensibilisé sur le prix de vente. »
Et donc, combien va coûter ce brassard cardiaque ? Moins cher qu'une paire de baskets moyenne, indique Antoine Schwoob, soit 79 euros. Histoire de finir de convaincre les potentiels futurs acquéreurs - qui devront attendre la fin 2016 -, Shapeheart met en avant la possibilité de pouvoir enfin retirer son mobile facilement.
Pour espérer décoller, la start-up va se tester sur Kickstarter. Mission : récolter au moins 40 000 euros.
Fiche d'identité - Shapeheart
- Nom du produit : Shapeheart (site officiel)
- Date de création : juillet 2015
- Fondateurs : Alban Oudin et Antoine Schwoob
- Mise de départ : 6 000 euros
- Effectifs : 4 personnes
- Locaux : Paris
- Modèle économique : vente du brassard au public (79 euros)
- Levée de fonds : Kickstarter (vise 40 000 euros, idéal 400 000)
- Concurrents : entre la ceinture thoracique et la montre connectée
Sa devise :