EyeLights, un affichage tête haute qui transforme les motards en pilotes de chasse

Thomas Pontiroli
Publié le 14 mai 2016 à 12h04

Clubic Pro, partenaire du Prix Start-up Fnac, organisé avec Intel, vous propose de rencontrer EyeLights, l'une des dix sociétés retenues par l'enseigne, et qui profitera de son programme d'accompagnement.

Lorsque Romain Duflot passe son permis moto, il se rend vite compte d'un gros problème : « La première chose qu'on nous inculque c'est que là où vous regardez, c'est là où vous allez. » Lorsqu'on connaît son chemin, il n'y a pas vraiment de souci. Mais dès qu'on veut naviguer avec un GPS, que se passe-t-il lorsqu'on baisse le regard pour regarder les indications ? Fils de pilote de chasse, l'apprenti motard décide de trouver sa propre solution.

De loin, le dispositif EyeLights ressemble à une grosse paire de Google Glass. L'écran est en fait deux fois plus grand, et dans un but bien précis : il recouvre l'ensemble de l'œil. « Sur les Google Glass, peu de gens le savent car peu les ont portées, et les vidéos sont trompeuses, mais il faut baisser les yeux pour regarder l'écran ! » tient à préciser l'entrepreneur, qui a lancé sa société au début de l'année, avec un ami (qui passe son permis).

Ne plus quitter la route des yeux

Le principe d'EyeLights est d'afficher en surimpression les éléments de navigation nécessaires - et rien d'autre qui viendrait gêner la vue, ou serait superflus. Trois informations sont proposées au pilote : une flèche en bas de l'écran pour la navigation, la vitesse en haut à droite, et un pictogramme sur le trafic routier, ou la présence de travaux, en haut à gauche. Mais attention, il ne s'agit pas de réalité augmentée, et cela a sa petite importance.


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La force d'EyeLights est d'être compatible avec la plupart des casques du marché - Crédit : EyeLights.


« Nous voulions un dispositif léger et compact, qui puisse s'intégrer dans n'importe quel casque, sinon, cela nous aurait fermé des portes », dit Romain Duflot. « Et puis faire de la réalité augmentée suppose d'ajouter une unité de calcul, et donc cela aurait augmenté la taille, le coût, et baissé l'autonomie ». Les yeux du motard devront viser la route pour éviter que les flèches ne se superposent de façon incohérente sur l'environnement.

Certaines voitures proposent de déporter ces fonctions sur un petit écran transparent situé derrière le volant, et donc dans la trajectoire du regard du conducteur, ou bien de le projeter sur le parebrise (dispositif dit HUD, ou affichage tête haute). Dans ce cas, les données de navigation et de vitesse donnent l'impression d'être projetées en face de soi, à plusieurs mètres devant sur la route. C'est bien ce résultat que veut reproduire EyeLights.

Le futur GPS de tous les motards ?

Soutenue par Bpifrance depuis 2015, la start-up a réussi à s'approcher du fabricant de motos Triumph ainsi que de l'accessoiriste en ligne Motoblouz, afin de mener de premiers essais grandeur nature, et ainsi améliorer son prototype. Accompagnée par La Fnac et Intel, la jeune pousse réfléchit désormais à l'industrialisation, l'une des étapes les plus dures pour une start-up, car elle demande des fonds - et que le produit ne rapporte encore rien.


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Les informations sont synchronisées avec l'application mobile EyeLights - Crédit : EyeLights.


Pour supporter ce changement d'échelle, les 40 000 euros de la banque publique d'investissement ne suffiront pas, et EyeLights envisage de réaliser deux levées de fonds. D'abord, un tour d'amorçage auprès de « business angels », ensuite, un deuxième tour auprès de capital-risqueurs avec un objectif fixé à 1 million d'euros. Pour commencer à amorcer la pompe, la start-up va ouvrir des préventes à environ 500 euros d'ici le mois de juin.




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Romain Duflot
Fiche d'identité - EyeLights
- Nom du produit : EyeLights (site officiel)
- Date de création : avril 2016
- Fondateur : Romain Duflot
- Mise de départ : 80 000 euros
- Effectifs : 2 personnes
- Locaux : Labège
- Modèle économique : vente du kit du casque (~500 euros)
- Levée de fonds : vise +1 million d'euros
- Concurrents : Skully


Sa devise :

« Quand t'en peux plus, t'en peux encore. »


Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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