Dans son dernier bilan trimestriel, Intel a fait part d'une mauvaise nouvelle à ses actionnaires : les pénuries de processeurs 14 nm vont se poursuivre durant le troisième trimestre 2019. Cette annonce, prévisible, intervient en dépit des efforts d'ores et déjà consentis par la marque.
L'année dernière, Intel investissait en effet la bagatelle de 1,5 milliard de dollars pour booster ses usines chargées de la production de puces 14 nm, rappelle Anandtech. Une décision stratégique qui n'empêchait pas Robert « Bob » Swan, CEO d'Intel, d'indiquer en fin de semaine dernière que le troisième trimestre serait lui aussi impacté par les pénuries constatées depuis plus d'un an chez les bleus. Tous les espoirs sont toutefois permis pour le dernier trimestre 2019.
Quand les milliards ne suffisent pas...
« Nous avons accru notre capacité de production pour améliorer notre position sur la seconde moitié de l'année 2019. Cependant, nos gammes de produits continueront de faire face à une trop forte demande sur le troisième trimestre », explique le dirigeant de la firme dans son rapport, ajoutant que les employés d'Intel se chargent de répartir au mieux les produits disponibles en fonction de la demande.Ces pénuries découlent de la demande record enregistrée en 2018 pour les processeurs hautes performances et les puces pour serveurs. Dès l'année dernière, Intel avait accusé le coup en épuisant rapidement ses stocks disponibles. La firme avait alors opté pour un investissement massif de 1,5 milliard de dollars, destiné à débloquer la situation en augmentant la capacité de production de plusieurs de ses usines.
Les sites d'Intel en Oregon, en Arizona, en Irlande et en Israël avaient notamment bénéficié du budget colossal débloqué par les bleus... sans pour autant parvenir à faire des miracles.
Intel privilégie la production de ses processeurs les plus performants
Pour des raisons stratégiques assez évidentes, Intel privilégie pour le moment la production de ses processeurshautes performances : les Xeon, mais aussi les Core i9 et i7, au détriment des CPUs plus modestes tels que les Celeron, Pentium ou encore les Atom. En conséquence, les puces entrée de gamme sont les premières concernées par la pénurie, qui doit donc s'étendre sur le troisième trimestre 2019. Les processeurs haut de gamme, ainsi que les puces destinées aux serveurs, restent pour leur part relativement disponibles.D'après AnandTech, la hausse de production des processeurs 10 nm chez Intel devrait toutefois contribuer à réduire la demande en processeurs 14 nm, notamment sur le secteur du CPU pour laptop (les premières puces 10 nm, Ice Lake-U, attendues cette année, sont en effet destinées aux ordinateurs portables). Autrement dit, le pire est probablement derrière nous.