En son fief de Santa Clara, durant la Linley Fall Processor Conference, Intel a présenté les premiers détails officiels de sa nouvelle microarchitecture Tremont. Basée sur la gravure en 10 nm du fondeur californien, cette dernière se rattache à la famille des puces ULP (Ultra Low Power) et doit notamment motoriser la prochaine génération de processeurs Atom. De quoi maintenir Intel sur le marché des CPUs à très basse consommation ?
Tremont fait figure de renouveau. Alors qu'Intel capitalise toujours sur ses puces Atom pour propulser un nombre important d'appareils ne misant pas sur la puissance brute (tablettes, micro-serveurs, équipements IoT...), le groupe doit néanmoins veiller à garder sa prise sur ce marché de plus en plus convoité. Peu inquiété par AMD sur ce secteur (les rouges ne disposent pas de processeurs très basse consommation pensés pour ledit segment), Intel doit néanmoins tenir en respect les fabricants de puces ARM, de plus en plus ambitieux.
Pour parvenir à garder leurs clients, les bleus ont donc investi et souhaitent (sans vraiment l'avouer) sortir l'offre Atom de la torpeur technologique qui la caractérise depuis quelques années. Pour ce faire, Intel mise sur Tremont : une nouvelle architecture qui profitera des recherches ayant abouti ces derniers mois. Confirmation définitive est ainsi donnée que Tremont mettra à contribution l'intrigante - et prometteuse - technologie Foveros.
Tremont comme les deux doigts de la main avec Foveros
Il faut avant tout voir les cores Tremont, comme des modules pouvant être assemblés à des cores plus performants (et sous architectures différentes) pour créer des puces polyvalentes grâce à la magie de Foveros, qui permet justement l'assemblage (ou plutôt l'empilement) de cores hétéroclites.Comme le souligne Tom's Hardware US, les processeurs Intel Lakefield (qui animeront par exemple la fameuse Surface Neo présentée par Microsoft début octobre) seront composés de quatre cores à très basse consommation Tremont et de deux cores hautes-performances Sunny Cove (les même que ceux utilisés pour les processeurs laptop Ice Lake-U). Vous l'aurez compris, l'objectif consiste ici à proposer des processeurs peu gourmands en énergie (et donc parfaits pour des appareils très mobiles comme la Surface Neo), mais capables d'exécuter des tâches complexes lorsque cela est nécessaire.
Une approche, qui n'est pas sans évoquer les processeurs big.LITTLE mis au point par ARM, qu'Intel se plaît pour sa part à baptiser « architecture hybride x86 ».
30 % d'IPC en plus que Goldmont Plus
Pensée pour se conjuguer à la gravure en 10 nm, Tremont se concentre sur les performances en single-thread, mais mise aussi sur de belles avancées par rapports aux précédentes architectures ULP. Nous aurons par exemple droit - et pour la première fois sur la lignée Atom - à du cache L3 ainsi qu'à un nouveau système de gestion d'alimentation (qui devrait améliorer sensiblement l'indice de performance par watt). La sécurité de Tremont est par ailleurs renforcée, assure Intel, et le support pour de nouvelles instructions est également annoncé.D'après les bleus, la combinaison de ces différentes améliorations permet à Tremont de compter sur 30 % d'IPC (Instructions par cycles) en plus vis-à-vis des précédentes générations liées à l'architecture Goldmont Plus (SPEC). Notons toutefois qu'Intel ne communique pour l'instant aucune fourchette précise concernant les fréquences supportées par Tremont. Ces dernières pourraient toutefois être plus basses que ce que nous pouvions observer sur les précédentes puces Atom.
Intel Tremont c'est pour quand au juste ?
Pas pour tout de suite, malheureusement. Pour l'instant, Intel s'est contenté de présenter sa nouvelle architecture très basse consommation, sans pour autant en donner tous les détails ou évoquer une quelconque date de lancement. On ignore donc quand les premiers SoC équipés de cores Tremont feront leur arrivée de plain-pied sur le marché.Ce que l'on sait en revanche, c'est qu'Intel prévoit de miser encore un peu sur son architecture Goldmont Plus, au travers de ses prochains processeurs Gemini Lake refresh. Tremont est désormais connu, certes, mais il faudra patienter de longs mois avant de le voir faire parler la poudre.
Autre inconnue : les performances de Tremont dans des conditions réelles d'utilisation. Si Intel évoque un gain (significatif) de 30 % d'IPC, le recours possible à des fréquences basses (comme sur les premiers processeurs Ice Lake) pourrait entamer en partie le potentiel de cette architecture et des futures puces Atom. Une crainte qui devrait toutefois disparaître à mesure qu'Intel apprend à maîtriser sa gravure en 10 nm. Pour cela, il faudra toutefois miser sur un premier affinage de ce nouveau protocole de gravure, toujours en phase de développement.
Source : Tom's Hardware / Communiqué Intel