L'UFC-Que Choisir prend le taureau par les cornes concernant la 4G. L'association de défense des consommateurs a annoncé ce matin avoir réclamé la mise en place dans les plus brefs délais d'un observatoire par l'Arcep mais aussi avoir déposé plainte contre Orange et SFR pour « pratiques commerciales trompeuses », étude à l'appui.
Lors d'une conférence téléphonique, le président de l'association Alain Bazot a justifié l'action par la montée en puissance des plaintes de consommateurs victimes de « la communication aussi massive que litigieuse » des opérateurs, tant en terme de couverture que de débit.
« Une couverture mitée »
L'union fédérale des consommateurs reproche pour commencer à deux des trois opérateurs un décalage « anormal » entre leurs cartes de couverture et la réalité, si l'on en croit les résultats d'une étude de terrain qu'elle a commandé à Directique, un spécialiste des études qualité dans le secteur des télécommunications. « Les opérateurs font un fromage de la couverture, mais ce fromage est un véritable gruyère, » s'amuse Alain Bazot.Alors que les deux premiers opérateurs revendiquent une couverture quasi-totale de Paris sur leurs cartes, l'UFC a relevé une couverture de 79,3 % par Orange et de moins de 75 % par SFR. « On est face à un véritable mythe de la couverture : une couverture mitée, » ajoute le président de l'association.
La promesse de Bouygues Telecom en revanche est conforme. Probablement en grande partie grâce à la réallocation des 1800 MHz, le challenger couvre effectivement 99,4 % de la capitale.
« 4G des villes, 4G des champs »
Mais Que Choisir n'a fait relever que la disponibilité de la 4G, pas les débits. « Les opérateurs survendent également les débits, » dénonce Antoine Autier, chargé de mission au service études de l'association, selon qui une nouvelle fracture numérique se prépare.L'association reproche cette fois aux opérateurs de communiquer massivement sur la rapidité de leur réseau 4G alors qu'il existe des rapidités. Les débits maximums théoriques varient effectivement en fonction des bandes de fréquences employées et de leurs largeurs.
En particulier Orange vante un débit maximal de 150 Mb/s supérieur à celui de ses concurrents, alors que les antennes en 800 MHz majoritaires en zones rurales ne permettent en réalité d'atteindre que 75 Mb/s. On ne peut atteindre 112,5 ou 150 Mb/s qu'avec les antennes en 2600 MHz, adaptées aux zones denses.
L'UFC reproche enfin aux opérateurs de qualifier de très haut débit mobile ce qu'ils appellent la H+ ou le Dual Carrier. Le DC-HSDPA permet effectivement d'atteindre 42 Mb/s, un débit inférieur aux 60 Mb/s en-dessous desquels il ne s'agit selon l'Arcep que de haut débit mobile.
L'UFC-Que Choisir a donc porté plainte contre Orange et SFR pour les motifs exposés ci-dessus, mais aussi demandé à l'Arcep de créer dès à présent un observatoire de la 4G et d'imposer aux opérateurs de distinguer les zones en fonction des fréquences et donc des débits maximums théoriques.
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