Au royaume des géants du numérique réclamant la mise en place d'un RGPD à l'américaine, Cisco vient de rejoindre Microsoft et Apple.
Il y a quelques mois, des sénateurs américains discutaient de la possible création d'une version américaine du RGPD européen dont la gestion pourrait être assurée par la Federal Trade Commission (la Commission fédérale du commerce ou FTC). Apple, Microsoft, IBM, et maintenant Cisco soutiennent cette initiative.
Cisco veut prendre exemple sur le RGPD européen
Le responsable juridique de Cisco, Mark Chandler, a précisé dans une interview donnée au Financial Times que « le RGPD a bien fonctionné et que, à quelques différences près, c'est aussi ce qu'il faudrait introduire aux États-Unis ». La firme californienne, spécialiste des routeurs, des commutateurs ethernet et des serveurs, et qui désormais bascule vers les services et logiciels, fait de la confidentialité des données une priorité.Ces propos font une nouvelle fois écho à ceux tenus par Tim Cook le 16 janvier dernier. Dans le Time, le CEO d'Apple s'adressait aux Américains en leur clamant : « Vous méritez le respect de la vie privée en ligne ». Dans cette tribune, Cook avait solennellement demandé au Congrès américain d'adopter une loi fédérale sur la protection de la vie privée.
La Californie a déjà voté son RPGD
Lors d'une autre interview, donnée à Vice News, le patron d'Apple avait lancé une franche pique à Facebook, indiquant que « les sociétés veulent vous faire croire que vos données sont nécessaires pour que leur service soit meilleur. Ne les croyez pas. Peu importe la personne qui vous dit ça : ce sont des foutaises ».Avec le temps, les États-Unis finiront sans doute par se doter de leur propre version du RGPD, même si il y a aura des différences. En juin 2018, le gouverneur de Californie s'était favorablement prononcé sur l'idée d'une réglementation au niveau de son État. La loi doit d'ailleurs entrer en vigueur en 2020. Outre-Atlantique, ça discute aussi au niveau fédéral ; mais il faudra passer outre l'obstacle des lobbies, pas vraiment désireux de risquer de lourdes sanctions.