Le temps des bras-robots soudeurs, peintres ou assembleurs apparaît bien loin. Aujourd'hui la robotique industrielle ne connait pas (plus ?) la crise. Évoluant de plus de 4% de 2009 à 2010 (selon Martin Hägele, Fraunhofer Institute for Manufacturing Engineering and Automation IPA), les prévisions des constructeurs vont bien au-delà pour les années à venir. Et pour cause, les modèles économiques et industriels de la robotique bougent tous très vite.
Robotique modulaire
Des robots très onéreux à l'architecture monobloc, fixes et programmables, la technologie s'oriente désormais vers des systèmes multi-parties, communicants et adaptables. Sur le salon on ne manque pas de remarquer le grand nombre de constructeurs d'organes dits « intelligents » : bras adaptable, smart-camera ou capteurs.Le constructeur français BVS, par exemple, propose des caméras de petite taille permettant outre l'acquisition d'image de transmettre directement les traitements issus de ces images de façon instantanée. Ces constructeurs misent sur l'intégration de leurs éléments dans des ensembles de production mais pas uniquement.
A gauche un prototype de vision bio-inspiré intégrant deux caméra BIPeye (et leurs cartes de traitement), à droite la BIPcam modèle intégré et s'interfaçant en USB
Le système Kinect de Microsoft est également une « brique » qui connait beaucoup de succès, en raison de son faible coût et grâce à son outil de programmation libre. Utilisé principalement dans les universités et labos de recherche, il permet la mise au point de nombre de projets comme ci-dessous, sur la plateforme d'exploration du GDR Robotique (Groupement de recherche Robotique). Ou encore sur le projet européen The Robot Studio visant à reproduire au plus près la conception anatomique du corps humain.
Un autre grand constructeur n'a pas hésité à utiliser la technologie Microsoft sur un de ses modèles low-cost destiné au grand public : Willow Garage. C'est une figure de proue dans le domaine de l'innovation en robotique. Proposant des technologies logicielles et matérielles open source, l'entreprise fournit des « briques » permettant de réduire énormément les surcoûts lié à un développement propriétaire complet. Elle entraîne de ce fait dans son sillage nombre de concurrents vers ses propres produits. Tout comme dans le domaine informatique, gageons que l'open source a sans aucun doute du terrain à gagner.
Co-robotique
Il est évident que cette vision engendre différentes problématiques telles que la sécurité, la souplesse de fonctionnement du robot face au comportement de l'homme, et bien sûr, l'efficacité à tendre vers le but donné. Basé sur la communication, l'interaction, et en résultante l'apprentissage, cet avènement de la robotique voit fusionner la somme des technologies, tant en termes de capteurs, d'intelligence artificielle, que de mouvements.
Dans ce domaine les constructeurs voient loin, et souhaitent proposer prochainement des modèles plug & play à des tarifs relativement bas (autour de 50 000 $) pour les petites industries afin de répandre ladite technologie.
Foxconn, la meilleure défense, c'est l'attaque
Heureusement, il faudra pour l'instant encore des hommes pour imaginer les robots de l'avenir...
Pour finir ce volet sur la robotique industrielle et de recherche, citons Franck Tobe (de The Robot Reports, USA) qui n'aura pas manqué de rappeler lors de la première conférence de ce salon avec un petit sourire aux lèvres, que « Là où il y a amusement, il y a innovation ». Gageons que les prochaines actualités sur le sujet revêtiront un aspect un peu plus ludique !