Introduction
Avec l'Xperia P, Sony entend bien proposer une alternative à son haut de gamme (Xperia S). Même si les caractéristiques principales ont été légèrement revues à la baisse, l'Xperia P promet de ne pas faire trop de concessions. Ce smartphone est également le premier à utiliser un écran WhiteMagic. D'après Sony, cette technologie permet d'optimiser la consommation énergétique tout en offrant un meilleur rendu en plein soleil. Pari réussi ? C'est ce que nous verrons à l'issue de ce test !Sony Xperia P | |
Caractéristiques principales | |
Système d'exploitation | Android 2.3 (ICS prévu pour le 2nd trimestre 2012) Surcouche TimeScape |
Processeur / Fréquence | Double coeur 1 GHz ST Ericsson U8500 |
Mémoire / Stockage | - Mémoire vive : 1 Go - Mémoire interne : 16 Go (jusqu'à 13 Go de mémoire utilisateur). |
Technologie d'écran et définition | 4 pouces 540 x 960 anti rayures |
Appareil photo | 8 mégapixels AF avec flash LED |
GPS | Oui |
NFC | Oui |
Radio FM | Oui |
Batterie | 1305 mAh |
Dimensions | 122 x 59.5 x 10.5 mm |
Poids | 120 grammes |
Design et composants [/anchor]
Côté design, Sony ne bouleverse pas la donne depuis l'Xperia S. La marque reprend les formes anguleuses (plutôt réussies) accompagnées d'une barre translucide placée sur la base du terminal. La présence d'une coque aluminium confère un aspect élégant appréciable. Seul bémol : certains amateurs de terminaux Android verront d'un mauvais œil la présence d'une batterie inamovible, ainsi que l'absence de slot SD. Il faudra faire avec la mémoire embarquée de 16 Go, dont 13 sont réellement utilisables.L'affichage est assuré par une matrice de 4 pouces d'une résolution de 540 x 960 pixels. Ces caractéristiques d'apparence standard nous feraient presque oublier que l'Xperia P est le premier mobile de la marque à être équipé d'un écran White Magic. Le procédé se base sur un quatrième sous pixel supplémentaire de couleur blanche qui s'additionne aux sous pixels rouge, vert et bleus déjà présents sur la plupart des écrans. Sur les écrans LCD traditionnels, le blanc s'obtient en additionnant l'ensemble des sous pixels (rouge, vert et bleu). Avec White Magic, il suffit d'allumer le sous pixel blanc en présence d'une luminosité extérieure modérée.
White Magic offre deux types de fonctionnements distincts. Lorsque le capteur de luminosité détecte un usage en extérieur lumineux, White Magic active toutes les LEDS de rétroéclairage de l'écran, ce qui permet d'atteindre une luminosité de 935 candelas par m². En intérieur, seul un maximum de 50% d'entre elles sont utilisées (530 candelas/m² dans ce cas). Pour un même rendu à l'écran, le mode « usage extérieur » est deux fois plus lumineux que le mode « usage intérieur ».
L'avantage de White Magic est double. Sony affirme qu'en intérieur, cette technologie divise la consommation électrique de l'écran par deux. En extérieur, la luminosité maximale permet d'obtenir une image exploitable en plein soleil.
À noter également que la matrice White Magic est protégée par une surface minérale anti rayures annoncée comme étant incassable.
Mise à jour du 4/6/12 : Test de l'écran White Magic en plein soleil
Sur son site officiel, Sony indique que l'écran White Magic qui équipe l'Xperia P est capable d'offrir un meilleur rendu en plein soleil. Lors de la réalisation du test, nous n'avions pas été en mesure d'éprouver cette caractéristique pour cause d'intempéries. Les beaux jours sont de retour, nous pouvons enfin vous donner nos impressions. La photo ci-contre (cliquez pour agrandir) a été réalisée mobiles exposés en plein soleil au cours d'une journée caniculaire. Contrairement à certaines matrices, l'écran White Magic offre effectivement un rendu exploitable en plein soleil. En revanche, face à l'Xperia U pourtant équipé d'un écran TFT classique, on ne constate pas de gain perceptible dans ces conditions extrêmes (cliquez sur la photo comparative de droite pour l'agrandir).
Côté processeur, il faudra à nouveau compter sur le double cœur U8500 cadencé à 1 GHz de ST Ericsson (identique à celui qui équipe l'Xperia Sola en entrée de gamme). La puce est épaulée par 1 Go de mémoire vive. Pour les connectiques, Sony propose un classique port micro USB accompagné d'une sortie micro HDMI native. Le tout est complété par des interfaces sans fil Wi-Fi (b,g,n), Bluetooth, NFC et GPS.
Internet [/anchor]
Soyons francs, le navigateur Web offre des performances un brin décevantes. Plug-in flash désactivé, la fluidité n'est pas vraiment au rendez-vous. Les choses ne s'améliorent pas en présence de sites « lourds », ces derniers pouvant entrainer l'apparition de saccades lors des défilements rapides de pages.Navigation Web en mode portrait
Certes, le navigateur reste praticable, mais on s'attendait clairement à mieux de la part d'un smartphone de cette trempe. Faut-il incriminer le processeur de ST Ericsson ? Les benchmarks réalisés lors du test de l'Xperia Sola (voir notre article) semblaient écarter cette cause. Pourtant, on ne pourra pas non plus retenir l'hypothèse d'un manque de mémoire vive, cette dernière ayant été doublée depuis le Sola (1 Go contre 512 pour le terminal d'entrée de gamme).
Il ne reste qu'à attendre patiemment la mise à jour Ice Cream Sandwich pour savoir si l'accélération matérielle d'Android 4 donne un second souffle au navigateur. Dommage que le terminal n'en soit pas équipé nativement. La sortie du premier mobile ICS en France (Galaxy Nexus) remonte tout de même à près de six mois !
Android oblige, Flash reste à l'ordre du jour. Les vidéos sont exploitables, mais les saccades sporadiques restent omniprésentes en basse définition. Les streamings HD ne pourront pas être envisagés faute de puissance.
Lecture de vidéos Flash (Adobe) sur Xperia P
Capture photo et vidéo [/anchor]
Le Sony Xperia P est équipé d'un capteur photo CMOS Exmor R de 8 mégapixels (ouverture F:2.4). Les clichés sont détaillés et les couleurs sont reproduites de façon fidèle. On observe simplement une perte de piqué modérée sur une petite surface des bords inférieurs gauche et droit. Ce léger défaut n'entache pas les bonnes performances de l'APN.Seul petit bémol par rapport aux autres mobiles haut de gamme concurrent, l'Xperia P se montre un peu moins rapide. Alors que l'on pouvait simuler des rafales en appuyant très rapidement sur la touche de déclenchement sur HTC One X, HTC One S et Galaxy Nexus, il faudra attendre un peu moins d'une seconde entre deux poses avec l'Xperia S. Le menu des options ne propose pas non plus de mode rafale, ni de mode HDR.
Une couche photo particulièrement complète
On pardonne d'autant mieux ce petit oubli dans la mesure où le menu des options est particulièrement riche. Déclenchements par détection de sourires, ou via retardateur, mise au point par sélection tactile, ou par détection de visages. Ajustement manuel de la balance des blancs, de l'exposition ou de la sensibilité ISO, géolocalisation, stabilisateur d'image... Sony nous gâte ! À cela s'ajoute un mode panorama 2D ou 3D par balayage.
Multimédia[/anchor]
Sony a pour habitude de soigner son lecteur audio. Le Xperia P ne déroge pas à la règle. L'application musicale ne se contente pas de produire un son propre. Cette dernière regorge également de réglages en tout genre. L'égaliseur complet qui permet également d'agir finalement sur le niveau des basses est accompagné de 8 profils pré configurés (Heavy Metal, Pop, Jazz, etc.). Le tout est complété par trois effets Surround (studio, club, concert), sans oublier le mode xLOUD. Ce dernier permet d'augmenter le niveau sonore du haut-parleur externe (uniquement).Un lecteur audio particulièrement complet.
Le kit piéton stéréo intra auriculaire produit un son d'excellente facture. Toutes les nuances sont restituées avec précision et lorsqu'on pousse les basses à leur maximum sur l'égaliseur, les écouteurs ne faiblissent pas. On apprécie également les deux jeux d'embouts caoutchouc supplémentaires qui permettront d'adapter le casque à toutes les morphologies. Ces excellentes performances générales surclassent la majorité des smartphones concurrents dans ce domaine, on en redemande !
Passons cette fois à la lecture vidéo. Est-il possible de transformer le Sony Xperia S en un véritable cinéma de poche ? Pour le savoir, nous avons essayé de lire un grand nombre de formats différents. Avec la galerie d'Android, il ne faudra pas s'attendre à sortir des sentiers battus du MP4 H264. Heureusement, les lecteurs alternatifs tels qu'MX Player ou Dice permettent de lire les formats Divx et variantes.
Ne comptez pas lire de la HD. Les Divx basse définition peuvent être lus à l'aide d'un programme tiers.
En revanche, l'absence d'accélération matérielle (incompatibilité ou absence de prise en charge) ferme les portes de la HD 720 ou 1080p. Si vous disposez des films encodés dans l'un ou l'autre de ces formats, et que vous souhaitez en profiter sur votre mobile, vous devrez impérativement effectuer un réencodage.
Support du DLNA. À droite, lecture sur Windows 7
Sony a tout de même pris le soin d'améliorer la galerie en ajoutant une compatibilité DLNA. Ce standard permet de diffuser les contenus audio, photo et vidéo vers un appareil compatible (ordinateur Windows 7, TV HD, boitier multimédia, etc.). Enfin, rappelons que Sony propose une sortie audio/vidéo filaire au format micro HDMI. Une initiative assez rare pour être soulignée.
Côté jeux, même si le score GLbenchmark se montre peu rassurant, le SoC de ST Ericsson s'en tire tout de même honorablement. Les jeux 3D s'exécutent sans poser de difficultés particulières, et la compatibilité semble être au rendez-vous. Sur l'ensemble des jeux que nous avons pu tester, seul Dungeon Defender (Unreal Ungine) ne semble pas totalement à son aise.
Riptide, Dungeon Defender
Performances et autonomie [/anchor]
Contrairement à l'Xperia S qui est basé sur un processeur Qualcomm, l'Xperia P intègre une puce double cœur estampillé ST Ericsson. Nous profiterons donc de l'occasion pour évaluer les performances du SoC U8500 cadencé à 1 GHz.LinPack
LinPack est un benchmark qui évalue la puissance du processeur. Le résultat est exprimé en millions d'opérations en virgules flottantes par secondes (MFLOPS). Par rapport à Benchmark Pi, le principal avantage réside dans la possibilité d'effectuer des tests multithreadés (si processeur à cœurs multiples).Architecture quasi similaire oblige (ST Ericsson U8500), on s'attend à tomber sur des résultats peu ou prou identiques entre L'Xperia P et l'Xperia Sola. Seule la quantité de mémoire change, cette dernière passant de 512 Mo à 1 Go sur l'Xperia P.
Linpack mono thread (le résultat le plus grand est le meilleur)
Linpack multi thread (le résultat le plus grand est le meilleur)
Avec le test mono threadé l'Xperia P ne se situe même pas au niveau du Galaxy S 2 sorti un an plus tôt. La puce de ST Ericsson se fait très largement distancer le Snapdragon S4 Qualcomm (dual core) cadencé à 1.5 GHz.
Ces scores se vérifient dans la pratique. Le mobile milieu / haut de gamme de Sony se montre moins réactif que le fer de lance d'HTC, notamment sur le Web.
Sunspider
Place au Web avec Sunspider, le benchmark JavaScript des auteurs du moteur de rendu HTML Webkit (Safari, Chrome...). Cette épreuve nous rappelle que les résultats de benchmarks ne reflètent pas toujours la réalité. Alors que les Sola et Xperia P offrent une expérience Web mollassonne, ils parviennent tout de même à battre le Galaxy S2 qui incarne un modèle de fluidité dans ce domaine. Quoi qu'il en soit, ces scores moyens nous replongent un an en arrière, loin derrière les références actuelles. Sunspider (en ms, le plus petit résultat est le meilleur)
GL Benchmark (Off Screen)
GL Benchmark évalue les performances graphiques du terminal. Cette fois, l'Xperia P se fait littéralement écraser par les terminaux haut de gamme concurrents (Snapdragon S4, Tegra 3, Apple A5). Les joueurs peuvent malgré tout être rassurés. Nous n'avons pas rencontré de problèmes graphiques particuliers. GL Benchmark (le résultat le plus grand est le meilleur)
Au final l'Xperia P qui semble revêtir l'étoffe d'un mobile haut de gamme finit sa course au niveau de l'Xperia Sola ou du Huawei Honor, deux smartphones d'entrée de gamme. Sur le plan technique, l'Xperia P ne fait pas le poids face aux ténors du marché.
Autonomie
En veille, l'Xperia P s'en tire avec un score honnête (pour un smartphone). Si usage très modéré, on peut espérer passer la barre des 2 jours entre deux charges là ou l'Xperia S peinait à dépasser la journée. En revanche, lorsqu'on sollicite le mobile (graphique ci-dessous), l'Xperia P finit notre test d'autonomie en usage mixte à 35 % de batterie.Le Galaxy Nexus pourtant équipé d'un écran HD et d'un processeur plus véloce bat ce score qui n'a rien d'exceptionnel. Ces données sont confirmées par un troisième test d'autonomie en vidéo jusqu'à épuisement complet de la batterie. Dans ce cas, l'Xperia P finit sa course au bout de 5 heures, contre 9h30 pour l'HTC One S (recordman en la matière). Sony fournit un utilitaire d'économie d'énergie. Son utilisation permettra d'améliorer ces scores... à condition de se priver de certains services (synchronisations des emails, par exemple).
Autonomie en charge (usages vidéo, Web et audio)
Conclusion [/anchor]
L'Xperia P ne manque pas d'atouts. L'esthétique plutôt flatteuse, la coque unibody aluminium, la finition exemplaire ainsi que l'écran White Magic (mais pas HD) feraient presque de l'ombre à l'Xperia S. De plus, même si l'on n'atteint pas les sommets du haut de gamme Sony en photo, il faut bien avouer que l'APN de 8 mégapixels de l'Xperia P se défend plutôt bien. En définitive, on a un peu de mal à cerner la stratégie auto concurrentielle de Sony qui commercialise coup sur coup deux appareils relativement proches à un prix quasi identique.
Au rang des petits points négatifs, l'Xperia P hérite des défauts inhérents à la gamme Xperia 2012. Nous pensons à l'autonomie moyenne, ainsi qu'à la présence d'une version obsolète d'Android. Concernant le second point, Sony promet de publier une mise à jour Ice Cream Sandwich ce trimestre, mais cette dernière n'est toujours pas disponible à l'heure ou nous écrivons ces lignes. Dans l'absolu, il faudrait attendre son arrivée pour pouvoir émettre un avis définitif sur le produit. En l'état, l'Xperia P et son processeur ST Ericsson U8500 se montrent parfois poussifs, notamment sur le Web en présence de sites lourds. ICS et son accélération matérielle de l'interface pourraient bien remettre les choses à plat.
En attendant, force est d'admettre que sur une fourchette de prix quasi similaire, voire inférieur, un Galaxy S2 sortit un an plus tôt, où un Galaxy Nexus (6 mois) offrent la souplesse qui fait défaut à l'Xperia P. Heureusement, cette caractéristique ne fait pas tout. Même si l'Xperia P ne fait pas un sans-faute, et qu'il ne joue pas dans la cour des grands (HTC One S, X ou iPhone 4S), il offre tout de même un rapport qualité-prix intéressant.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.