Orange avec Intel Inside : test du premier smartphone Intel

Stéphane Ruscher et Paul-Emile Graff
Publié le 13 juin 2012 à 18h00
C'est sous sa propre marque que l'opérateur Orange lançait tout récemment un nouveau smartphone baptisé Orange avec Intel Inside. Un smartphone Android dont la particularité est d'être équipé du tout premier processeur mobile d'Intel, le Medfield. Comment se compare ce téléphone avec sa build x86 d'Android face à la concurrence sous ARM ? Voyons cela de plus près !

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Alors que l'hégémonie d'Intel et des processeurs x86 en général ne fait aucun doute dans le monde PC, l'empire du fondeur est de plus en plus attaqué sur le flanc de la mobilité. Smartphones et tablettes tournent presque tous sur architecture ARM, et même exclusivement sur ARM si l'on exclut les quelques tablettes Windows de cette catégorie. La faute, ne nous voilons pas la face, à l'inadéquation de l'offre Intel pour le monde de la mobilité tant en matière de consommation que d'échauffement des solutions x86. On se souviendra pourtant qu'Intel disposait en son temps d'une division ARM à l'origine des puces XScale... division dont il s'est débarrassé il y a quelques années décrétant que l'architecture x86 devait trouver sa place sur tous les segments du marché.

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Conscient des faiblesses de son offre mobile, et probablement de l'inévitable mutation du paysage informatique vers toujours plus de mobilité, Intel développe déjà depuis plusieurs années des puces x86 à faible consommation. Et si le Moorestown de 2010 a été un coup d'épée dans l'eau (voir LG GW990 : 1er smartphone avec puce Intel Moorestown), Intel est de retour avec son SoC, ou system-on-a -chip Medfield. Après plusieurs annonces lors de l'édition 2012 du CES, Intel concrétise ses promesses et Orange nous livre le premier smartphone commercial avec processeur Intel. L'Orange avec Intel Inside (sic), aussi connu sous le nom de San Diego, est un smartphone d'entrée de gamme, destiné à être commercialisé à 1 euro avec abonnement. Un segment plutôt porteur en fait, au vu du succès des opérateurs low cost, et sur lequel ce smartphone semble plutôt bien positionné.

Exécutant une build d'Android 2.3 pour architecture x86, l'Orange avec Intel Inside est censé faire tourner sans problème toutes les applications n'utilisant que la machine virtuelle Dalvik, soit la majorité des applications Android, tandis que les applications utilisant des éléments de code natif ARM peuvent nécessiter une recompilation, ou fonctionner en émulation. Également équipé d'un écran 4 pouces (1024x600 pixels) et d'un capteur photo 8 MP, l'Orange avec Intel Inside serait-il le bon coup d'essai que le LG GW990 n'a jamais pu être ?

Mise à jour du 21/06/2012 : Le test a été mis à jour pour intégrer les mesures d'autonomie du smartphone.

Design et ergonomie

Avant d'explorer l'intérieur de ce smartphone, qui est sans aucun doute ce qui nous intéresse le plus, faisons tout de même un petit tour de l'appareil. Son design est plutôt quelconque : il s'agit d'un design de référence des plus classiques, aux lignes proches d'un LG Optimus 2X ou d'un Huawei Honor, par exemple. Bref, un pseudo iPhone 4, la qualité des matériaux en moins.

Le smartphone est pourtant plutôt bien fini. L'assemblage est de qualité, l'écran est en verre, le dos, inamovible, est recouvert d'un revêtement caoutchouté, le pourtour est certes en plastique gris métallisé, mais ça passe vu la gamme de prix, et l'ensemble inspire relativement confiance. L'Orange Intel Inside fait « entrée de gamme », mais certainement pas cheap, dans la lignée d'un Motorola Defy, par exemple.



Un petit tour de la connectique et des boutons révèle deux bonnes surprises. La première est une sortie Micro HDMI dédiée: pas mal quand même des smartphones haut de gamme s'en remettent au MHL. La seconde bonne idée réside dans la présence d'un déclencheur photo, même si celui ci est un peu trop dur, et inopérant lorsque le téléphone est verrouillé.

Pour le reste, du classique : un port Micro USB pour la connexion et la recharge, un jack 3,5mm, deux hauts parleurs sur le dessous de l'appareil et des touches de volume et de verrouillage.

Composants : Intel à bord ![/anchor]

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Venons-en donc à la partie la plus intéressante de l'Orange San Diego : les deux derniers mots ! Le smartphone est basé sur l'Atom Z2460 d'Intel, une variante de l'Atom qui a fait les beaux jours des netbooks dans une version SoC (System on a Chip). Gravé en 32 nm, le processeur Intel est cadencé à 1,6 GHz et s'il ne dispose que d'un seul cœur, il gère tout de même l'Hyper-Threading permettant de travailler sur deux processus simultanément.

Alors certes à l'heure où Samsung intègre un processeur quadri-coeurs au dernier Galaxy SIII cela fait peut être un peu tâche sur le papier de disposer d'un processeur simple cœur... mais l'expérience nous a depuis longtemps prouvé que les performances ne dépendent ni du nombre de coeurs ni de leur fréquence de fonctionnement mais bien de l'efficacité de l'architecture. Côté mémoire cache, l'Atom Z2460 embarque 512 Ko de mémoire cache de second niveau.

La partie graphique est un GMA, compatible OpenVG 1.1, Open GL ES 1.1 et 2.0. Ses capacités en encodage et décodage vidéo sont particulièrement intéressantes puisque dans les deux cas, le processeur gère du 1080p en 30 images par secondes. Les caractéristiques confirment également une des propriétés physiques du smartphone : le SoC gère une sortie HDMI 1.3a.

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Du point de vue de la mémoire vive, l'Atom Z2460 prend en charge jusqu'à 1 Go de LPDDR2 à 400 MHz, et c'est précisément ce dont est équipé l'Orange avec Intel Inside.

L'affichage est assuré par un écran de 4 pouces d'une résolution élevée puisqu'on dispose tout de même d'une définition de 1024x600 pixels ! Conséquence positive : les polices sont précises et les pixels quasi invisibles à l'œil nu. En revanche, il arrive que les polices soient vraiment minuscules, et le clavier virtuel est quelque peu à l'étroit. L'écran est de type LCD, et pas franchement mauvais : les angles de vision sont assez limités, mais les couleurs sont flatteuses et l'affichage lumineux. Franchement, dans cette gamme de prix, on a vu bien pire !

Le smartphone est équipé de 2 capteurs photo et vidéo. A l'arrière, on trouve un objectif capable de monter jusqu'à 8 MP en photo et, comme les caractéristiques de l'Atom Z2460 le permettent, à 1080p en 30 images/seconde pour ce qui est de la vidéo. Le capteur frontal n'est pas ridicule non plus : il permet tout de même de prendre des clichés en 1,3 MP et des vidéos en 720p

Rien de spécial à mentionner du côté du sans fil : on trouve logiquement du Wi-fi n, du Bluetooth (en version 2.1) et un circuit GPS/A-GPS.

Interface[/anchor]

Dans « Orange avec Intel Inside », il y a Intel Inside, mais il y a aussi Orange. Les utilisateurs allergiques aux surcouches logicielles pouvaient craindre le pire, mais à défaut d'être discrète (faut aimer l'orange...), la couche opérateur est au moins propre et bien réalisée.

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En revanche, si l'opérateur n'a pas vraiment « customisé » Android en profondeur, on aurait tout de même aimé que certaines sections de l'interface bénéficient justement de quelques personnalisations : revenir, sur un smartphone de 2012 à la liste d'applications standard avec son fond noir, ses applications rangées par ordre alphabétique et son défilement vertical est un peu brutal !

Reste le principal défaut : l'Orange Intel Inside est cantonné à Android 2.3. Orange assure qu'une mise à jour vers Ice Cream Sandwich devrait voir le jour, mais comme souvent, le retour en arrière fait mal quand on vient de s'essayer au Galaxy S III ou au HTC One S. Laissons leur le bénéfice du doute pour l'instant, mais ICS donnerait sans doute un coup de fouet à ce smartphone.

Internet[/anchor]

L'absence d'Ice Cream Sandwich a en effet une conséquence négative sur le confort d'utilisation de l'Orange avec Intel Inside : le navigateur web souffre de performances semblables à tout smartphone d'entrée/milieu de gamme sous 2.3, c'est à dire vraiment pas des plus optimales.

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La fluidité des défilements et des zooms à laquelle on s'est habitué sous ICS n'est clairement pas au rendez vous. Ca n'a rien de catastrophique : le navigateur reste utilisable et bénéficie, comme on l'a dit plus haut, de la résolution élevée de son écran. Néanmoins, il est dommage, alors que le smartphone se targue d'un processeur cadencé à 1,6 GHz, de se retrouver avec une réactivité rappelant davantage une puce beaucoup plus modeste.

On note tout de même l'effort consenti pour intégrer une version du plug-in Flash dans le navigateur. Celui ci nous a malgré tout posé problème lors de nos tests avec certaines vidéos qui au lieu de se lancer... disparaissent tout simplement de la page ! Il faut dire que le lecteur intégré reste coincé sur Flash 10.3, ce qui explique peut-être cela.

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Pour le reste, rien à signaler : on retrouve les traditionnelles applications Google : le client POP3/Exchange/IMAP, le client Gmail, l'application Google+, YouTube, ou encore Maps, qui fonctionnent tous comme on l'attend. Orange oblige, Deezer et Dailymotion sont également de la partie.

Jeux et applications : Medfield dans la pratique[/anchor]

Tout cela est bien beau sur le papier, mais qu'en est-il dans la pratique ? Car il faut bien évidemment rappeler que la totalité des smartphones Android, à l'exception de celui-ci, sont mus par un processeur ARM. L'Orange avec Intel Inside exécute une build x86 d'Android 2.3, et ça a plusieurs implications.

La première bonne nouvelle, c'est que la majorité des applications fonctionnera sans problème, les applications Android étant exécutées dans une machine virtuelle, Dalvik, qui dans le meilleur des cas, est totalement indépendante du processeur utilisé. Donc, toutes les applications qui n'utilisent que les fonctions de Dalvik, et ça concerne la plupart des applications « pratiques », les services web, réseaux sociaux ou encore les applications bureautiques, s'exécuteront sans sourciller. On a pu le vérifier : aucun problème pour utiliser Le Monde, Evernote, Spotify, ou encore Pulse News.

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Là où ça se complique, c'est dans le cas d'applications utilisant en plus le NDK, qui permet d'appeler des fonctions natives du processeur ARM. Dans ce cas, deux solutions : soit l'application a été recompilée pour Medfield, soit elle ne l'est pas, et le SoC fait alors appel à une couche d'émulation ARM au sujet de laquelle Intel se montre fort peu disert.

Quoiqu'il en soit, sur les quelques applications que nous avons testées, force est d'admettre que ça tourne plutôt pas mal ! Nous avons pu tester les performances, notamment avec Asphalt 6 (inclus sur l'appareil en version démo) et Need For Speed Hot Pursuit (téléchargé sur le Play Store) et dans les deux cas, ça reste tout à fait jouable. NFS Hot Pursuit affiche quelques baisses de régime sur certains passages, mais la fluidité est globalement au rendez vous. D'autres jeux plus gourmands comme Dungeon Defenders affichent des performances en retrait, mais restent jouables. En revanche le processeur dégage, lors de l'utilisation des jeux, une chaleur importante, au dos de l'appareil, mais également sur la surface, ce qui peut être désagréable.

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Quid de la lecture vidéo, et en particulier de fichiers gourmands en ressources CPU comme un MKV 1080p ? En pratique, les lecteurs vidéo tels que BS Player ou MX Player ne parviennent pas à lire nos fichiers de test de manière fluide, tandis que Dice Player n'est tout simplement pas disponible sur l'appareil. Nous sommes parvenus à un résultat un peu plus convaincant avec Double Twist qui lit bien les vidéos avec fluidité, et en 1080p sur notre téléviseur HD, mais affiche tout de même un message d'erreur spécifiant que la vidéo est incompatible avec le logiciel, et ne décode pas le son (en AC-3 5.1 sur notre fichier de test). Aucun problème, en revanche, sur des Xvid SD avec BS Player ou MX Player.

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D'une manière générale, on n'a vraiment pas grand chose à redire aux performances du smartphone qui s'avèrent tout simplement bluffantes pour un coup d'essai. L'interface est fluide et réactive, et la plupart des applications se lancent sans le moindre accroc. En l'absence de logo Intel Inside au dos du smartphone, le non initié n'y verrait que du feu. D'ailleurs, l'expérience est tellement transparente que l'on n'aura pas à se soucier de télécharger les bonnes applications sur le Play Store : les quelques jeux et applications multimédia totalement incompatibles ne sont pas listées. C'est par exemple le cas de Shadowgun, que nous avions déjà téléchargé sur notre compte Google Play, et qui est listé comme incompatible lorsqu'on cherche à l'installer depuis la section Mes Applications. Si on effectue une recherche du jeu sur le Play Store, il n'apparaît tout simplement pas. Idem pour Riptide ou Dice Player. Bien sûr

Performances en photo et vidéo[/anchor]

L'Orange San Diego est équipé d'un capteur photo 8 MP, plutôt pas mal, sur le papier, pour un smartphone de sa gamme. Quelques mots sur la couche photo avant de rentrer dans le détail des performances. Pas de surprise sur ce point : elle s'avère conforme à ce que l'on trouve généralement sur smartphone Android, et propose donc des options relativement complètes, puisque l'on peut jouer sur la balance des blancs, l'exposition et la sensibilité, et disposer de quelques options comme des effets (Sépia, noir et blanc...), des modes scènes, et un mode rafale.

Petit détail appréciable du smartphone, car pas si courant : il est équipé d'un bouton déclencheur. Celui ci est malheureusement trop dur pour être vraiment agréable à utiliser, et au final, on revient plutôt à la touche virtuelle.

Performances en photo

Le capteur photo du San Diego ne fait pas de miracles, mais s'en tire tout de même honorablement. Sans aucun doute, le principal défaut constaté est le bruit omniprésent, même avec les valeurs par défaut. Ce bruit se manifeste sur notre scène, notamment par des aberrations. Point positif en revanche : les mesures d'exposition sont plutôt bonnes, et le rendu des couleurs nous semble également assez juste.

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On passe en extérieur et les qualités et défauts se confirment. Malgré la météo très défavorable, le San Diego expose bien... Mais le bruit vient gâcher le rendu, et on constate notamment de gros lissages sur les feuillages.

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Performances en vidéo

Les vidéos 1080p produites par le smartphone sont satisfaisantes. La mise au point est relativement réactive, la fluidité est au rendez vous, bref, du tout bon sur ce point.



Performances CPU/GPU et autonomie[/anchor]

L'Orange avec Intel Inside étant le premier smartphone à base de processeur Intel, il est évidemment intéressant de comparer ses performances avec les derniers modèles ARM du moment. Nous l'avons donc soumis à nos 3 tests habituels : Linpack, GLBenchmark et Sunspider.

Linpack

Linpack évalue les performances du processeur en effectuant des opérations, et exprime un résultats en MFLOPS par seconde. Le benchmark peut être lancé en mode monothread ou multithread.

Benchmark : 56-1294



Benchmark : 56-1296


Les résultats du test sont assez impressionnants puisque le San Diego n'est dépassé que par le HTC One S ! Le smartphone fait mieux que le Galaxy S III et le HTC One X. Les écarts en mode « multithreadé » sont logiquement imperceptibles, et le smartphone se fait alors nettement distancer par les One X, One S, iPhone 4S et Galaxy S III, mais il dépasse tout de même le Galaxy S II.

Sunspider

Sunspider est le benchmark Javascript des auteurs de Webkit, le moteur de rendu de navigateurs tels que Safari ou Google Chrome. Le test effectue une série d'opérations courantes sur des pages web, et génère un résultat total en millisecondes. Le score le plus réduit est donc le meilleur.

Benchmark : 56-710


Là encore, Medfield impressionne, puisqu'il dépasse d'une courte tête le Galaxy S III, la fréquence d'1,6 GHz du processeur n'étant sans doute pas étrangère au résultat. On se rapproche des performances des navigateurs desktop !

GLBenchmark

On passe au GPU avec GLBenchmark, un test effectuant un rendu de scène 3D, que nous effectuons ici en mode « offscreen » pour ne pas prendre en compte les différentes résolutions d'écran des smartphones.

Benchmark : 56-1292


L'Orange avec Intel Inside n'a pas à rougir de ses performances. On est certes très loin du haut de gamme actuel (HTC One X et S, Galaxy S III) et des meilleurs smartphones de 2011 (iPhone 4S et Galaxy S II), mais le résultat obtenu est assez nettement au dessus de ses concurrents en entrée/milieu de gamme, ou de smartphones vieillissants comme l'iPhone 4.

Autonomie

L'Orange avec Intel Inside est le premier smartphone équipé d'une puce Intel et tournant sous Android. Son autonomie est donc particulièrement intéressante à évaluer. Alors, comment se comporte son processeur Atom en utilisation ?

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La réponse est : « dans la moyenne ». Le San Diego fait à peu près aussi bien que le Sony Xperia S, qui n'était franchement pas une référence dans son genre, en terminant à 44% de batterie à la fin de notre test. Il fait néanmoins mieux que les XPeria P et Sola, ou le gourmand Galaxy Nexus. Pour un coup d'essai, c'est donc moyen sans plus, même si ça aurait pu être bien pire.

Le résultat est confirmé par notre test d'autonomie vidéo. En utilisant le lecteur Double Twist, qui semble optimisé Intel, on obtient un score de 5 h 10. Cette durée de fonctionnement n'est ni extraordinaire ni catastrophique. L'Orange avec Intel Inside se place au niveau de mobiles ARM tel que l'Xperia P (Sony).

Benchmark : 56-1392


Autonomie vidéo (Wi-Fi activé, pas de BT, écran et volume à 50%)


Pour l'anecdote, lors d'un premier test d'autonomie vidéo réalisé avec le lecteur BSPlayer, nous avons obtenu un score ridicule de 2h20 dans les mêmes conditions. Ceci s'explique probablement par le fait que cette application non optimisée fait appel à librairies natives ARM qui doivent être émulées sur X86. Ce procédé entraine une demande de ressources supérieure, ce qui induit de fait une surconsommation électrique. L'utilisateur devra privilégier les applications optimisées... mais rien ne permet de savoir si un programme sollicite l'émulateur ou non ! Il faudra donc avancer à l'aveugle et procéder par élimination en cas de perte d'autonomie drastique. Dommage.


Conclusion[/anchor]

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Il était difficile de prévoir ce que donnerait dans la pratique ce premier smartphone Intel, et il faut bien admettre que pour un coup d'essai, l'Orange avec Intel Inside est une bonne surprise ! La principale qualité de la plateforme réside dans l'habileté avec laquelle elle gère les différents problèmes auxquels elle à affaire : le smartphone exécute une build x86 d'Android 2.3, mais fait face, dans la pratique, à tous les cas de figure qu'un utilisateur lambda pourra rencontrer. La plupart des applications, lorsqu'elles se limitent à la machine virtuelle Dalvik, fonctionne sans problème, et pour les applications qui vont taper dans les fonctionnalités natives du NDK, Intel a prévu le recours à une couche d'émulation ARM, dans le cas d'applications qui n'auraient pas été recompilées pour le processeur.

Dans les faits, nous avons rencontré une expérience généralement satisfaisante, à l'exception de certains jeux qui accusent quelques baisses de régime. De toute façon, les jeux ou applications totalement incompatibles avec le processeur ne sont pas affichées dans le Play Store, et on imagine que le carnet de chèques d'Intel pourra aider à remédier cette situation et inciter les développeurs à recompiler certains jeux phares comme Shadowgun ou Riptide.

De manière générale, l'utilisation du smartphone est très agréable : l'interface et fluide et réactive, même si on regrette que la version d'Android soit bloquée à la 2.3, et ne bénéficie donc pas d'accélération matérielle pour l'affichage. C'est surtout pénalisant dans le navigateur web, quand on s'est habitué à la fluidité de la navigation sous ICS. En revanche, on apprécie l'intégration du plug-in Flash dans le navigateur, même s'il ne s'agit que de la version 10.3.

Voilà donc pour la partie technique, mais l'Orange « San Diego » n'est pas qu'une plateforme technique, c'est aussi un smartphone vendu dans le commerce, et plutôt intéressant au final. Son positionnement tarifaire est agressif puisqu'il vient concurrencer des smartphone vendus aux alentours de 250 euros sans abonnement. Et pour le prix, le téléphone est bien équipé, aussi bien en connectique (Micro HDMI) qu'en composants (capteur 8 MP/1080p, 1 Go de mémoire vive...). Le design est un design de référence sans génie, mais la finition est correcte. La surcouche opérateur est plutôt bien intégrée même si certains la trouveront trop envahissante (applications maison, widgets...). L'autonomie du smartphone, enfin, n'est pas transcendante, mais se situe dans la moyenne : environ 5h en vidéo si on utilise un lecteur optimisé pour la plateforme, tandis que notre test en utilisation consomme un peu plus de la moitié de la batterie. En revanche, nous avons du constater des baisses d'autonomie assez drastiques dès que l'on utilise une application qui nécessite une émulation ARM. Des progrès sont donc à faire sur ce point, mais pour un coup d'essai, ça reste correct.

Au final, si vous êtes abonné Orange, ce premier smartphone Intel peut être une option à prendre en considération : son rapport qualité/prix est intéressant, et son utilisation au quotidien ne devrait pas vous poser de problème, en tenant compte des limitations actuelles exprimées plus haut. Dommage, en revanche, que ce premier essai soit justement exclusif à l'opérateur historique ! Quant à la plateforme Medfield en général, elle nous semble très prometteuse si Intel se donne les moyens de convaincre les développeurs et constructeurs de l'adopter. Nous ne doutons pas de ce dernier point et avons hâte de découvrir les prochains smartphones basés sur la plate-forme du fondeur.

Orange avec Intel Inside

6

Les plus

  • Plateforme Intel prometteuse
  • Sortie Micro HDMI
  • Bonne gestion de la compatibilité
  • Bon rapport qualité/prix

Les moins

  • Certaines applications incompatibles
  • Autonomie moyenne
  • Chauffe importante sur les jeux
  • Capteur photo légèrement en retrait

Finition8

Ergonomie7

Fonctionnalités8

Autonomie6



Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.
Stéphane Ruscher et Paul-Emile Graff
Par Stéphane Ruscher et Paul-Emile Graff

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