C’est avec la régularité d’un coucou suisse qu’Oppo annonce tous les ans en septembre ses nouveaux Reno. Dire que cette gamme représente gros pour le constructeur n’est pas exagéré puisqu’elle lui permet de réaliser l’essentiel de ses ventes sur les 12 mois à venir.
- Design réussi
- Excellente autonomie
- Vitesse de charge
- ColorOS, toujours aussi bon
- Performances globales
- Qualité photo du module principal
- Ultra grand-angle améliorable
- Module macro inutile
La rentrée 2022 ne fait pas exception avec la sortie de la famille Reno 8. Celle-ci se compose de trois membres : le Reno 8 Lite, le Reno 8 Pro et le Reno 8 « tout court ».
Traditionnellement, les Reno « recyclent » les technologies de pointe présentes dans le haut de gamme Find X de l’année précédente, celles-ci ayant été amorties et pouvant donc équiper des modèles plus abordables.
Est-ce aussi le cas cette année, ou Oppo nous réserve-t-il quelques surprises ? Pour le savoir, nous avons testé le Reno 8 pendant un bon mois.
Fiche technique Oppo Reno 8
Taille de l'écran | 6.43 pouces |
Taux de rafraîchissement | 90Hz |
Mémoire interne | 256 Go |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go |
Capacité de la batterie | 4500 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 Mpx, 8 Mpx, 2 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | 12 |
Surcouche Android | ColorOS 12.1 |
Assistant vocal | Google assistant |
Taille de l'écran | 6.43 pouces |
Type d'écran | OLED |
Définition de l'écran | 2400 x 1080 pixels |
Taux de rafraîchissement | 90Hz |
Densité de pixels | 409 ppp |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 256 Go |
Processeur | Mediatek Dimensity 1300 |
Finesse de gravure | 6nm |
Nombre de cœurs CPU | 8 |
Fréquence CPU | 3GHz |
GPU | Mali G77 MC9 |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go |
Capacité de la batterie | 4500 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Non |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 80W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 4 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 Mpx, 8 Mpx, 2 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 32 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K@30fps, 1080p@30/60/120fps |
Stabilisateur caméra | Numérique |
Flash arrière | Dual-LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 1 μm, 1.12 μm, 1.75 μm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 0.8 μm |
Ouverture objectif photo arrières | f/1,8, f/2,2, f/2,4 |
Ouverture objectif photo frontaux | f/2,4 |
Zoom Optique | non |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | a/b/g/n/ac/ax |
Bluetooth | 5.3 |
Type de connecteur | USB 2.0 type C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 1 |
Hauteur | 160mm |
Largeur | 73.4mm |
Epaisseur | 7.67mm |
Poids | 179g |
Certification IP | IP54 |
Indice de réparabilité | 8.2 |
DAS tête | 0.960 W/kg |
DAS tronc | 1.288 W/kg |
DAS membres | 2.756 W/kg |
Ergonomie et design : bien vu
Le Reno 8 a de la gueule. Sa face arrière, constituée d’une seule pièce, rappelle par sa forme celle des Find X3 Pro et X5 Pro… mais pas sa matière. Plutôt que du verre ou de la céramique, Oppo utilise ici un composite de plastiques plutôt réussi puisqu’il faut l’examiner de près pour se rendre compte de sa nature.
Notre exemplaire de test, de couleur « Or Chatoyant » (rien que ça) a un aspect nacré du plus bel effet. Mieux encore, son aspect mat le rend totalement insensible aux salissures et empreintes de doigts.
La caméra dorsale est sans conteste l’une des plus volumineuses que nous ayons vue sur un smartphone. Ce n’est au final pas très grave puisque son intégration est assez harmonieuse.
Le châssis — et donc les flancs du Reno 8 — est fait en un polyuréthane soigné dont la virginité n’est troublée que par les habituelles touches mécaniques, port USB, tiroir pour cartes SIM auxquels s’ajoutent quelques trous (micros et haut-parleur). Comme c’est désormais le cas de plus en plus souvent, la sortie audio jack est aux abonnés absents.
La face avant héberge essentiellement l’écran de 6,43 ’’ sous lequel se trouve un lecteur d’empreintes digitales. Comme à l’accoutumée, la caméra frontale prend place dans un poinçon discret situé dans l’angle supérieur gauche.
Relativement léger (179 grammes) et d’une prise en main agréable grâce à ses angles chanfreinés, le Reno 8 est un produit à l’esthétique et à l’ergonomie réussies. On apprécie la certification IP 54 qui le met à l’abri d’une courte immersion accidentelle.
Un écran agréable
L’affichage du Reno 8 est assuré par une dalle AMOLED de 6,43 ’’ de diagonale affichant 2400 x 1080 pixels au format 20:9. Elle est entourée par quatre bordures noires relativement discrètes sur les côtés et en haut, nettement moins en bas.
Ce « menton » dépasse de 5 mm, ce qui s’avère plutôt disgracieux au premier contact. Heureusement, on n’y porte rapidement plus trop attention et l’on se concentre sur l’image produite.
Celle-ci est globalement de bonne très qualité et nous n’avons rien de particulier à lui reproche en matière de fidélité des couleurs. Tout juste passera-t-on par les paramètres pour ajuster le « Mode couleur de l’écran » sur « Naturel », afin de rendre les couleurs encore plus précises. Et encore : rien ne vous y oblige !
La fréquence de rafraîchissement monte à 90 Hz, valeur tout à fait convenable pour un smartphone de cette catégorie. On pourra la caler sur 60 Hz por économiser la batterie (pas de variation automatique possible).
La luminosité maxi nominale est de 400 nits, soit de quoi consulter l’écran au soleil, même si l’image ne sera alors pas la plus brillante qui soit. En réglage automatique, elle pourra atteindre 600 nits, voire 800 nits pour l’affichage de certaines zones en HDR.
La résistance aux rayures a été améliorée par l’ajout d’une couche de verre Gorilla 5. S’il ne s’agit pas de la technologie la plus récente de Corning, elle se montre suffisamment résistante pour un usage courant.
Sans être ce quitte fait de mieux en ce moment, l’affichage du Reno 8 n’a passe quoi rougir face à la concurrence. Il est d’ailleurs très cohérent avec le positionnement du Reno 8 et autorisera une utilisation quotidienne très satisfaisante.
Des performances très correctes
Le Reno 8 est construit autour d’un SoC Mediatek Dimensity 1300. Cette puce octocœur est gravée en 6 nm et fonctionne à la fréquence maxi de 3 GHz. Il intègre le GPU Mali G77 ainsi que 8 Go de RAM LPDDR4x et 256 Go de stockage flash UFS 3.1 (pas d’extension possible).
Ainsi équipé, le Reno 8 affiche de bonnes performances, surtout pour un produit positionné en milieu de gamme. D’après nos tests, il récolte 614 089 points Antutu, 4643 points 3D Mark Mobile (qui évalue les capacités de capuce graphique) tandis que Geekbench 5 lui confère un score de 2634 points en multicœurs (511 en monocœur).
En pratique, le Reno 8 dispose de la puissance nécessaire pour faire fonctionner les applications exigeantes sans encombre. Pas de problème non plus sur l’aspect multitâches, les 8 Go de mémoire vive étant suffisants pour un usage courant.
Les bonnes performances du GPU Mali G77 autorisent un fonctionnement fluide des jeux 3D exigeants comme Asphalt 9, Geishin Impact ou Call of Duty Mobile sans avoir à sacrifier le frame rate ou la qualité des détails.
La dissipation thermique s’avère efficace, limitant ainsi les effets néfastes du throttling (ralentissement pour cause de surchauffe) lors des longues sessions de jeu. Bien sûr, la coque arrière de l’appareil chauffe, mais elle ne devient jamais brûlante.
En matière de performances, le Reno 8 est un produit que nous jugeons réussi compte tenu de son positionnement. Pour faire court, on se contentera de retenir qu’il offre les performances de calcul d’un smartphone haut de gamme de 2020.
ColorOS, toujours au top
Oppo habille le Reno 8 d’Android 12 et de sa traditionnelle surcouche ColorOS 12.1. Pour faire bref, on rappellera juste quenelle-ci garde l’esprit minimaliste de l’interface d’Android Stock tout en comblant efficacement certains de ses manques (notamment en matière de personnalisation.
Au fil des versions, ColorOS s’est doté de fonctions très intéressantes que l’on retrouve ici. Citons pour l’exemple le Clonage du système qui permet d’isoler complètement les données et applications sensibles dans une machine virtuelle. Ou encore l’excellente gestion des fenêtres flottantes rendant très agréable une utilisation multitâches ainsi que la possibilité de scinder l’écran entre deux applications.
Plus anecdotique pour certains, les possibilités de personnalisation des icônes et des palettes de couleurs autorisent un modelage de l’interface selon ses souhaits. À ce sujet, la barre latérale ou le lancement rapide d’applications à partir du lecteur d’empreintes digitales facilitent la vie des amateurs de raccourcis.
On l’a compris, nous sommes fans de ColorOS et de ses possibilités. Avec OneUI de Samsung, elle reste la surcoupe la plus aboutie du moment.
Très bonne autonomie et charge ultra-rapide
Le Reno 8 dispose d’une capacité énergétique totale de 4500 mAh. Elle est fournie par deux batteries de 2250 mAh plutôt qu’une seule afin d’implémenter le mécanisme de charge ultra-rapide SuperVOOC 80 Watts.
En utilisant l’adaptateur électrique et le câble fournis, les deux accumulateurs sont chargés en parallèle afin d’accélérer l’opération. Et pas qu’un peu, puisque le constructeur prétend que l’on passe de 0 à 50 % en 12 minutes et de 0 à 100 % en 34 minutes.
D’après nos tests, ces affirmations ne sont pas exagérées puisque nous avons bien atteint 50 % en 12 minutes et 100 % en 35 minutes. À noter que si l’on n’utilise pas l’adaptateur et le câble fournis, la charge s’effectue en vitesse lente afin d’éviter tout problème.
Une fois gonflé à bloc, le Reno 8 tient presque deux jours en utilisation normale (essentiellement e-mail, réseaux sociaux, visionnage de vidéo, un peu de jeu, écoute de musique et quelques appels téléphoniques). En mode geek, il tiendra bien plus d’une journée, voire une journée et demie avant de venir à bout de la batterie.
On le voit, le Reno 8 dispose d’une très bonne autonomie, chose assez rare pour être signalée. Oppo affirme que la batterie peut encaisser au moins 1600 cycles de charge/décharge avant de donner des signes de faiblesse, ce qui devrait assurer quatre ans d’utilisation quotidienne.
Photo : un module principal de bonne tenue
La caméra dorsale du Reno 8 est composée de trois modules :
- Principal : capteur 50 Mpxl (1/1,56 ’’, photosites 1 μm) ; objectif 23 mm f/1,8 ; stabilisation électronique
- Ultra grand-angle : Capteur 8 Mpxl (1/4 ’’, photosites 1,12 μm) ; objectif 16 mm f/2,2
- Macro : Capteur 2 Mpxl (1/5 ’’, photosites 1,75 μm) ; objectif 22 mm f/2,4
La caméra frontale est quant à elle constituée d’un capteur 32 Mpxl (1/2, 74″, photosites 0,8 μm) ; objectif 23 mm f/2,4
Si l’on excepte le module macro, dont la résolution risible du capteur et l’absence d’autofocus rendent difficile la création d’images convaincantes, le Reno 8 est un appareil photo intéressant à plus d’un titre.
En bonne luminosité, le capteur principal produit des photos claires et détaillées. L’ultra grand-angle est lui aussi de bonne tenue. Bien sûr, l’image affiche une inévitable mollesse sur ses bords et souffre d’une définition moindre, les 8 Mpxl du capteur se faisant sentir.
L’absence de véritable téléobjectif implique le passage par un traitement numérique afin de le simuler. Le facteur de grossissement 2x est obtenu par un savant mélange de recadrage et d’intelligence artificielle, le résultat s’avérant très correct.
Le zoom 5x peut encore passer si l’on n’est pas trop regardant sur le piqué. Au-delà, les détails commencent à disparaître : à 10x, la photo reste tout de même présentable, sauf sur un grand écran. En zoom 20x, valeur maximale disponible, les amateurs d'images détaillées passent leur chemin…
Le mode portrait fait ce qu’il peut afin de produire un flou d’arrière-plan artificiel convaincant. Il y arrive parfois… mais se laisse souvent piéger par les scènes complexes. Rien de véritablement dramatique tant que l’on ne se penche pas trop sur les détails ou que l’on ne fait pas de la photo artistique.
Le module principal se comporte très bien en luminosité moyenne ou basse et produit là aussi de belles images [on pensera à activer le mode nuit pour de meilleurs résultats nocturnes]. L’ultra grand-angle est quant à lui un peu à la peine, sa définition moyenne empêchant le recours au pixel binning.
Sans être à couper le souffle, la partie vidéo est elle aussi de bonne facture. On réalise de jolies séquences en luminosité correcte avec le capteur principal, un peu moins avec l’ultra grand-angle. Oppo introduit sur le Reno 8 le mode Ultra Nuit censé fournir de meilleurs résultats nocturnes, ce que confirment nos tests.
Un mot pour finir sur la caméra frontale qui produit des images très correctes en bonne luminosité ou en intérieur tant que l’éclairage est correct. Là aussi, le mode portrait se laisse parfois berner par les scènes un tant soit peu complexes.
Globalement, les performances des caméras du Reno 8 sont honorables, voire convaincantes si l’on utilise essentiellement le module principal.
On ne comprend toujours pas l’entêtement d’Oppo (accompagné il est vrai par d’autres constructeurs) à coller un module macro équipé d’un capteur 2 Mpxl. Mieux vaudrait le supprimer, mais cela risque de faire hurler les équipes marketing pour qui la présence de trois modules dorsaux est un argument commercial.
Oppo Reno 8 : l’avis de Clubic
Beau design, autonomie remarquable et vitesse de charge impressionnante sont à mettre au crédit du Reno 8. L'écran est lui aussi très honorable et l'on apprécie les fonctions procurées par ColorOS 12.1.
Tout cela serait parfait si le Reno 8 était vendu un peu moins cher. Car à 599 euros, son prix nous semble trop élevé au regard de ce que propose la concurrence, et même Oppo avec le Find X5 Lite dont les caractéristiques sont très proches.
- Design réussi
- Excellente autonomie
- Vitesse de charge
- ColorOS, toujours aussi bon
- Performances globales
- Qualité photo du module principal
- Ultra grand-angle améliorable
- Module macro inutile