Test du Galaxy Z Fold5 de Samsung : juste un petit lifting d'été ?

Au fil des versions, Samsung fait évoluer le Galaxy Z Fold, son smartphone pliable haut de gamme. Le Z Fold5, annoncé fin juillet, est disponible depuis quelques jours. Il se destine à un public ayant besoin d'un smartphone et d'une tablette, mais ne souhaitant pas s'encombrer des deux.

On pense immédiatement aux usages professionnels, surtout lorsque l'on sait que l'appareil peut être piloté au stylet. Il devrait donc convenir aux métiers créatifs, mais aussi aux architectes, aux photographes ainsi qu'aux étudiants fortunés (une légende urbaine affirme que cela existe, mais nous n'en avons jamais vu).

Très bien, mais cela donne quoi dans la vraie vie ? Peut-on véritablement tout faire avec cet appareil pas vraiment comme les autres ? Et surtout, les nouveautés du Z Fold5 sont-elles assez importantes pour séduire un possesseur de Z Fold2, Z Fold3 ou Z Fold4 ? Vous vous en doutez, nous l'avons pris en test afin de pouvoir répondre à ces questions…

Design et ergonomie : une photocopie presque parfaite

Difficile de différencier le Z Fold5 de son prédécesseur lorsqu'il est déplié : écran de même taille et caméra dissimulée sous la dalle AMOLED. Il faut être doté de pouvoirs extraordinaires (ou d'un outil de mesure extrêmement précis) pour se rendre compte que le nouveau venu est 0,2 millimètre moins long, moins large et moins épais que le Fold4.

Son poids moins élevé de 10 grammes (253 grammes, contre 263 grammes) est-il la conséquence de ces réductions de taille minimes ? Difficile à dire, et l'appareil reste loin de se faire oublier dans une poche de veste. Signalons au passage qu'il est certifié IPX8, ce qui lui permet de résister à une immersion accidentelle (1,5 mètre de profondeur pendant 30 minutes maximum).

Les tranches de l'appareil, faites d'aluminium, ne font pas dans l'originalité. Le port USB-C se trouve en bas, les touches de contrôle de volume et de mise sous tension (abritant le lecteur d'empreinte digitale) à droite, et le tiroir pour cartes SIM prend place sur le flanc gauche.

Tout cela est placé exactement comme sur le Z Fold4. Seule minuscule différence : la place et le nombre de perforations laissant passer le son des haut-parleurs internes.

Et comme on ne change pas une formule qui gagne, la face arrière est elle aussi quasi identique. On trouve donc l'écran externe sur le volet droit, tandis que le gauche se pare d'un verre dépoli du plus bel effet. Tous deux sont protégés par une feuille de verre Gorilla Victus 2 de Corning. Enfin, la caméra dorsale proéminente dispose toujours de trois modules, mais se voit délestée du flash qui migre à sa droite.

En vérité, la seule différence notable se voit lorsque le Fold5 est replié. En repensant sa charnière, Samsung a enfin réussi à faire disparaître l'espace vide qui subsistait entre les deux volets. Le terminal gagne ainsi en compacité (13,4 millimètres d'épaisseur, contre 15,8 pour son prédécesseur). Samsung affirme qu'elle assure au moins 200 000 cycles d'ouverture et de fermeture.

Le Fold5 n'est donc pas vraiment surprenant en matière de design et d'ergonomie. Est-ce un problème ? Pas du tout, l'appareil se révèle toujours aussi agréable à utiliser. Nous aurions aimé que ses concepteurs trouvent de la place afin de loger un emplacement pour le stylet, mais cela ne doit pas être évident vu la structure du smartphone…

Deux excellents écrans

Les deux écrans équipant le Fold5 sont identiques à ceux du Fold4. Nous n'allons donc pas en faire des tonnes sur le sujet, tout ayant déjà été dit dans notre test du Galaxy Z Fold4.

L'écran principal est construit autour d'une dalle Foldable Dynamic Amoled 2x de 6,7 pouces de 1 080 par 2 640 pixels. Nous espérions que Samsung aurait effectué les modifications nécessaires afin de minimiser l'impact de la pliure, mais ce n'est malheureusement pas le cas.

Celle-ci reste toujours visible dans certaines conditions (notamment lorsque l'on n'est pas exactement face à l'écran) et se sent toujours sous le doigt. Même si ce n'est pas vraiment gênant, nous aurions aimé que le Coréen fasse quelques progrès sur ce domaine, comme l'a par exemple fait Honor avec son Magic Vs.

À ce détail près, nous n'avons rien à reprocher à ce magnifique écran. Il ne pourra que donner satisfaction, quelles que soient les conditions de luminosité ambiante (1 200 nits maximum en pointe HDR) ou les applications utilisées (fréquence de rafraîchissement maximale de 120 Hz). Tout juste regrettera-t-on que la feuille de protection de la dalle soit aussi brillante et attire les salissures (poussières et empreintes).

L'écran externe du Z Fold5 dispose d'une dalle Dynamic AMOLED 2.0 de 6,2 pouces. Elle affiche 904 par 2 316 pixels, avec une fréquence de rafraîchissement maximale de 120 Hz. Elle reste parfaitement lisible en plein soleil et offre tout ce que l'on peut attendre d'un modèle haut de gamme. Une vraie réussite qui aurait été parfaite si Samsung se décidait à gommer la perforation de la caméra avant comme c'est le cas pour l'écran principal.

Performances au top

Le Z Fold5 embarque un SoC Snapdragon 8 Gen 2, soit actuellement le modèle le plus puissant proposé par Qualcomm. Il est épaulé par 12 Go de mémoire vive LPDDDR5X et dispose de 1 To de stockage de type UFS 4.0. Cette capacité, plus que suffisante pour une utilisation avancée, fait immédiatement oublier l'absence d'emplacement micro SD. Notons que le Fold5 est aussi décliné en versions 256 et 512 Go.

Avec un tel équipement, nous sommes en droit d'attendre d'excellentes performances. Nous avons bien entendu voulu le vérifier avec une série de tests, et les résultats sont à la hauteur de nos espérances.

© Marc Mitrani pour Clubic

Antutu, qui évalue les performances globales, lui attribue un score de 1 533 522 points. 3D Mark Mobile Wild Life Extreme, spécialisé dans les capacités graphiques, le gratifie de 3 079 points. Enfin, GeekBench renvoie un score de 5 195 points en multicœur (1 968 points en monocœur).

© Marc Mitrani pour Clubic

Mieux encore : ces excellents résultats se vérifient, que le smartphone soit plié ou pas, ce qui n'était pas le cas avec le Z Fold4 (il était plus lent dans le premier cas). Manifestement, Samsung et Qualcomm ont travaillé ensemble afin de limiter la consommation d'énergie et d'améliorer le mécanisme de dissipation thermique, ce que confirme l'évaluation du throttling. Le phénomène est certes présent, mais plutôt bien maîtrisé sur le long terme.

Le Z Fold5 est sans surprise capable de s'acquitter de toutes les tâches qu'on lui confie. À aucun moment nous n'avons remarqué de ralentissement, même lors de l'utilisation d'applications très demandeuses en puissance de calcul. Les 12 Go de mémoire vive permettent de lancer plusieurs tâches complexes simultanément et de passer de l'une à l'autre sans accroc. Une belle réussite.

Un audio vraiment bon

Le Z Fold5 est équipé de deux haut-parleurs internes dont le son s'échappe du boîtier par les perforations logées sur le haut et le bas du smartphone pliant. L'écoute s'avère globalement agréable, même si les basses fréquences sont un peu sous-représentées.

Il n'y a rien d'étonnant à cela, la place dévolue à la caisse de résonance interne n'étant pas énorme. L'écoute de musique et le visionnage de vidéo sont des expériences agréables, tout comme l'écoute de podcasts ou le passage d'appels audio.

Le jack audio est bien entendu absent, et il faudra passer par un adaptateur USB-C ou des écouteurs sans fil afin d'écouter de la musique.

Une excellente offre logicielle

Le Z Fold5 dispose bien entendu d'Android 13 et de la surcouche maison OneUI 5.1.1. Celle-ci reste toujours l'une des meilleures et des plus complètes du marché. Elle comble les lacunes de l'interface d'Android Stock tout en y ajoutant des fonctions pertinentes, avec en prime quelques bloatwares dont on pourra se débarrasser facilement. Précisons au passage que Samsung s'engage à fournir au moins quatre versions majeures d'Android et cinq ans de mises à jour de sécurité.

OneUI 5.1.1 n'est pas révolutionnaire par rapport à la version 4 qui équipait le Fold4 à son lancement. Elle se contente de polir un peu plus les fonctions, d'améliorer l'ergonomie et d'autoriser un peu plus de souplesse dans la gestion du multitâche.

On retrouve la très utile barre système, qui affiche les applications récemment utilisées. Elle facilite grandement le lancement d'applications sans avoir à repasser par l'écran principal et autorise l'affichage de trois applications à l'écran (écran partagé ou multifenêtre).

Parmi les petites choses que nous avons appréciées, citons le mode Flex View, qui adapte l'interface d'une application lorsque l'écran est partiellement plié (entre 75 et 115 degrés). C'est par exemple le cas de la Galerie et du Lecteur vidéo. Lorsque l'application est lancée et que l'écran est partiellement plié, l'interface de commande prend place dans la partie basse, tandis que les données se trouvent en haut.

Nous aimons toujours autant DeX, qui fait du smartphone pliant un ordinateur de bureau très convaincant lorsqu'on le connecte à un moniteur externe et à un clavier Bluetooth. L'écran fait alors office de trackpad, et le tout évite d'avoir à s'encombrer d'un ordinateur afin de dérouler une présentation PowerPoint, par exemple.

Enfin, saluons la compatibilité de l'écran interne avec le pilotage au stylet. Baptisé S-Pen Fold Edition (adapté à l'écran pliable), celui-ci est optionnel. Il rendra de gros services en utilisation professionnelle ou créative comme la prise de notes, la retouche d'images ou la réalisation de croquis grâce aux applications préinstallées.

Vous l'aurez compris, nous sommes plus que jamais conquis par OneUI 5.1.1. À la fois fluide, intuitive et très complète, l'interface de Samsung s'avère assez difficile à prendre en défaut.

Bonne autonomie, mais charge pas très rapide

Le Z Fold5 dispose d'une batterie de 4 400 mAh absolument identique à celle du Z Fold4. Lorsqu'il est replié et utilisé pour les tâches quotidiennes, l'autonomie atteint quasiment 2 jours. Très bien, mais que se passe-t-il lorsqu'on le déplie ? Car après tout, un smartphone de ce type est aussi fait pour être utilisé comme tablette.

En alternant les deux modes et en utilisation traditionnelle (bureautique, Internet, messagerie instantanée, un peu de photo, jeu modéré, un peu de visionnage vidéo), on peut presque tenir une journée et demie avant de devoir recharger. En mode geek (écran souvent ouvert, enregistrement vidéo, jeux 3D et streaming vidéo), l'autonomie est moins glorieuse, mais reste correcte. On dépasse ainsi la journée complète, et l'on peut parfois flirter avec une journée et demie d'utilisation.

Samsung annonce qu'il est possible de remplir la batterie à 50 % en 30 minutes grâce à la charge « rapide » de 25 watts. Nous n'avons pas pu vérifier cette affirmation, puisque l'appareil est livré sans bloc d'alimentation. Cette pingrerie, sous couvert de greenwashing, est à la rigueur acceptable pour un produit d'entrée ou de milieu de gamme. Toutefois, elle ne l'est plus quand on débourse entre 1 899 et 2 279 euros (prix de notre modèle de test) pour un smartphone pliant comme le Z Fold5.

De plus, qualifier de « rapide » les 30 minutes nécessaires pour une demi-charge est pour le moins anachronique en 2023. À titre de comparaison, il faut 17 minutes au Magic Vs d'Honor pour en faire de même avec le chargeur fourni… Le Z Fold5 est compatible avec la charge par induction (15 watts) et la charge inversée (4,5 watts) afin de fournir un peu d'énergie à des écouteurs ou à une montre connectée.

Photo et vidéo : très bon pour un smartphone pliant

Trois caméras équipent le Fold5 (une intégrée à chaque écran, la troisième composée de trois modules). Elles sont totalement identiques à celles du Fold4. La caméra équipant l'écran principal n'est certes pas la meilleure, mais la plus impressionnante. Elle prend place dans un poinçon couvert par les pixels de la dalle AMOLED, ce qui la rend quasiment invisible lorsqu'elle n'est pas utilisée.

En utilisation, les pixels qui la recouvrent sont éteints afin de permettre la prise de vue. Avec ses 4 mégapixels, le résultat n'est pas vraiment extraordinaire. Cette faible résolution est due à la technologie employée, encore balbutiante, mais finalement suffisante pour une vidéoconférence.

La caméra frontale, logée dans un poinçon de l'écran externe, est nettement plus classique. Elle se compose d'un capteur de 10 mégapixels (taille 1/3 pouce et photosites de 1,22 µm) et d'un objectif de 24 millimètres ouvrant à f/2,2. Les images qu'elle produit sont bonnes en plein jour, mais un peu moins lorsque la luminosité baisse.

Enfin, la caméra dorsale se compose de trois modules :

• Principal : capteur de 50 mégapixels (photosites de 1 µm), objectif de 23 millimètres à f/1,8, autofocus Dual Pixel, stabilisation optique ;
• Téléobjectif : capteur de 10 mégapixels, (photosites de 1 µm), objectif de 66 millimètres à f/2,4, stabilisation optique ;
• Ultra grand-angle : 12 mégapixels (photosites de 1,12 µm), objectif de 12 millimètres à f/2,2.

En bonne luminosité ou en extérieur, les images produites par le Z Fold5 sont d'excellente qualité. Même constatation avec l'ultra grand-angle, même si l'on remarque un manque de piqué sur les bords de la photo. Le téléobjectif donne entière satisfaction jusqu'au facteur de grossissement 3x, voire 10x si l'on tolère une petite dégradation des détails les plus fins.

Celle-ci devient plus prononcée en 20x, sans toutefois rendre l'image illisible. Au-delà et jusqu'à 30x, la valeur maximale disponible, le résultat s'avère plus aléatoire.

Les couleurs sont boostées afin de produire une image plus flatteuse pour la rétine humaine. On peut corriger cela en passant par le mode pro ou en désactivant l'IA.

Le mode portrait est globalement bon, Samsung ayant manifestement amélioré ses algorithmes de détourage. Même s'il conserve parfois un côté artificiel, le flou d'arrière-plan est dans la plupart des cas convaincant.

En faible luminosité ou en mode nuit, les images produites par le module principal sont tout à fait honorables. Elles le sont un peu moins dès que l'on dépasse 3x en facteur de zoom ou que l'on utilise l'ultra grand-angle.

La vidéo s'avère tout aussi correcte. La captation de séquence peut ainsi s'effectuer en 8K à 30 images par seconde maximum. Reste juste à avoir le moniteur ou la télévision adéquats pour la restituer… L'enregistrement en 4K monte jusqu'à 60 images par seconde, le résultat étant de très bonne tenue. Bon point pour la stabilisation et pour la possibilité d'utiliser le zoom pendant l'enregistrement.

Comme son prédécesseur, le Fold5 tire parti de l'écran externe afin de visualiser l'image qui va être prise. On pourra donc shooter des selfies ou des portraits avec la caméra principale tout en se voyant. Cela peut toujours être utile…

Comme ce fut déjà le cas avec le Fold4, la partie photo/vidéo s'avère très bonne, surtout pour un smartphone pliant. Cela dit, nous aurions aimé que le constructeur innove un peu plus au lieu de se reposer sur ses lauriers. Pour le Fold6, peut-être ?

Galaxy Z Fold5 : l'avis de Clubic