Test de la Xoom 2 : une cure d'amaigrissement réussie ?
Un peu plus de 6 mois après la Xoom, première tablette Honeycomb vendue en France, Motorola remet le couvert. Le constructeur américain revoit sa copie en tenant compte des critiques, et fragmente son offre en proposant des tablettes 10.1 et 8.2 pouces. Autre nouveauté de taille, cette fois, le fameux SoC (System on a Chip) Tegra 2 de NVIDIA cède sa place à un processeur double coeur TI OMAP 4430, cadencé à 1.2 GHz. Faut-il craquer ? Qu'apporte la Xoom 2 par rapport à son ainée ? Les éléments de réponse après lecture de notre test !Motorola Xoom 2 | |
Caractéristiques principales | |
Système d'exploitation | Android 3.2 |
Processeur / Fréquence | 1.2 GHz TI OMAP 4430 @ 1.2 Ghz (double coeur) |
Mémoire / Stockage | Mémoire vive : 1Go Mémoire interne : 16Go Pas de slot d'extension mémoire |
Technologie d'écran et définition | Ecran Corning® Gorilla® Glass de 10,1 pouces (1280x 800 pixels) |
Appareil photo | 5 mégapixels autofocus avec double flash LED Webcam 1.3 mégapixels |
GPS | Oui |
Radio FM | Non |
Batterie | 7000 mAh Non amovible |
Dimensions | 253,9 mm x 173,6 mm x 8,8 mm |
Poids | 599 g (avec batterie) |
Design de l'appareil [/anchor]
En premier lieu, la Xoom 2 corrige l'un des principaux défauts qui furent pointés du doigt avec le modèle initial : son poids excessif. La tablette ne pèse désormais « plus » que 599 grammes contre 700 grammes pour la Xoom. Soit une masse à peine supérieur à celle d'un iPad 2, mesurée à 590 grammes. Le design global reprend les coins biseautés du Razr testé récemment dans nos colonnes. Le dos est principalement recouvert d'une surface métallique grise mate. Les extrémités latérales sont constituées d'un matériau plastique noir à l'aspect peau de pêche. L'esthétique et la finition de cette nouvelle Xoom sont plutôt réussies. Simplement, comme la tablette est dépourvue de slot SIM ou micro SD, la petite trappe fait office de coquille vide. En revanche, on apprécie la présence d'une sortie Micro HDMI native.Pour l'affichage, Motorola propose un écran de 1280 x 800 pixels logé derrière une surface Corning® Gorilla® (verre ultra résistant). Si l'angle de vision n'est pas mauvais (178 degrés d'après Motrorola), il faut tout de même tenir la tablette bien face à soi pour profiter d'une luminosité maximale.
Dans les entrailles de la bête, le Tegra 2 n'est plus à l'honneur, le SoC d'NVIDIA ayant été remplacé par un processeur Ti OMAP 4430 double cœur cadencé à 1.2 GHz. Nous verrons qu'en dehors d'un gain de performances pour la lecture vidéo, ce changement s'accompagne d'inconvénients.
Le processeur est toujours épaulé par 1 Go de mémoire vive. Côté stockage, le modèle actuel se limite à une mémoire de 16 Go non extensible.
Internet [/anchor]
Le navigateur Web embarqué se montre particulièrement décevant. L'application n'est pas vraiment réactive : les défilements manquent de fluidité et s'effectuent à l'issue d'un bref temps d'attente.On note également que les pages s'affichent par blocs lorsqu'on les fait défiler rapidement (voir photo d'écran ci-dessous). L'effet est similaire à ce que l'on obtiendrait lors du contrôle d'une machine distante avec une application de type VNC ou Logmein. Le syndrome affecte également Dolphin Browser HD. Le GPU du SoC Texas Instruments semble être moins performant que Tegra 2, à moins qu'il s'agisse d'une mauvaise implémentation des pilotes graphiques, ou d'un effet de bords avec la couche logicielle de Motocast.
Affichage en mode portrait. À droite, aperçu de l'affichage par blocs
Comme si cela ne suffisait pas, nous avons pu constater des décrochages Wi-Fi. Lorsque le cas de figure se présente, l'icône Wi-Fi de la barre des tâches indique que la liaison est assurée, mais le Web est inaccessible. Au même moment, tout fonctionne sur un autre terminal connecté à la même borne. Pour contourner le problème, il faut désactiver, puis réactiver le circuit Wi-Fi.
Restent les vidéos Flash pour se consoler, la tablette parvenant à décompresser le format d'Adobe avec brio.
Vidéo Flash fluides et décrochages Wi-Fi
Photo, capture vidéo[/anchor]
La Xoom 2 est équipée d'un APN de 5 mégapixels, avec autofocus et flash LED. En photo, la tablette s'en sort plutôt bien. Même si la netteté est perfectible, le résultat reste largement acceptable. Les clichés sont suffisamment détaillés, et les couleurs sont rendues de façon fidèle sous un éclairage naturel. Du côté des options, Motorola propose le géotagging, 4 filtres (sépia, noir et blanc, etc.) ainsi que différents réglages de balance des blancs. On peut aussi agir sur la correction d'exposition pour éclaircir ou obscurcir les clichés (+ ou - 3 niveaux). Un APN correct pour une tablette
L'appareil se montre nettement moins convaincant en matière de capture vidéo. Même si les séquences HD (720p) sont relativement fluides, elles restent altérées par un voile flou. L'absence d'autofocus en mode vidéo n'arrange pas les choses... dommage.
Lecture vidéo et application Motocast[/anchor]
La Xoom 2 intègre l'application Motocast. Dans les grandes lignes, moyennant l'installation d'un logiciel disponible sur Mac et PC, on peut accéder à l'ensemble des documents (Word, Excel, photos, musique, vidéos) stockés dans son ordinateur depuis sa tablette. Le système marche plutôt bien, mais il nécessite de laisser son ordinateur (serveur) allumé en permanence, ce qui risque de refroidir nombre d'utilisateurs. En cas de besoin, vous trouverez plus de détails sur Motocast en cliquant sur le lien suivant.Paramétrage de Motocast sur PC
En parallèle de cette fonctionnalité principale, l'application propose également des synchronisations locales via USB pour les fichiers audio, photo et vidéo. En revanche, la synchronisation des contacts n'est pas prise en charge, alors que cette option était proposée sur Razr (Android 2.3).
Concernant la lecture vidéo, le processeur ARM cadencé à 1.2 GHz offre de meilleures performances que Tegra 2. Cette fois, l'accélération des flux « high profile » est de la partie. Si le lancement de Dice Player se solde par une fermeture subite, MX Video Player (disponible ici) offre d'excellents résultats en parvenant à décompresser des fichiers MKV 1080p sans la moindre difficulté. Attention toutefois, les résultats pourront varier en fonction des codecs du fichier vidéo.
Les vidéo HD sont parfaitement fluides
Transformer sa tablette en télécommande universelle[/anchor]
À l'instar de la (Sony Tablet S), la Xoom 2 est équipée d'un émetteur infrarouge. Ce dernier permet de transformer sa tablette en une véritable télécommande universelle, afin de piloter les éléments Hi-Fi d'un salon (par exemple) grâce à l'application Dijit (pré-installée). Par rapport au programme maison de Sony, Dijit va plus loin en proposant de créer des « activités » mêlant plusieurs appareils (comme sur Logitech Harmony). À titre d'exemple, l'activité « Télévision » peut regrouper une freebox, un téléviseur HD ainsi qu'une chaine Hi-Fi.Quand la tablette se transforme en télécommande universelle
Le reste de l'offre logicielle [/anchor]
Sortie de la boite, cette Xoom 2 intègre la suite bureautique QuickOffice HD (on aurait préféré Documents to Go). Le programme est compatible avec les principaux formats Office et Adobe tels que les .DOC, .XLS, .PPT, .PPS, .PDF. Motorola livre également un petit utilitaire de prise de notes de type « Post-it ».Suite bureautique mobile et client Citrix
Motorola qui n'a pas oublié les usages professionnels propose enfin un client Citrix qui permet d'accéder à une machine virtuelle pour exécuter un programme réservé à d'autres environnements, comme Word par exemple. Si l'attention est délicate, l'effort n'était pas insurmontable : le programme existe déjà pour Android et iOS, gratuitement.
Jeux vidéos[/anchor]
Dans les faits, le circuit graphique de la Xoom 2 se montre moins performant que Tegra 2. Premier constat : les jeux exclusivement conçus pour Tegra 2 sont incompatibles. Heureusement, ce cas de figure reste rare. Nous n'avons pas rencontré de difficulté avec la majorité des autres jeux. En revanche, la 3D est sensiblement moins fluide, et l'aliasing est nettement plus prononcé qu'avec Tegra 2. En bref, la qualité 3D se situe en deçà de ce que l'on pouvait obtenir avec la Xoom première du nom.Jeux vidéo sur Xoom 2
Performances[/anchor]
Tests de performances [/anchor]
Que donne cette tablette face à ses concurrents ? Quelles sont ses performances sur des tests théoriques ou en situation ? Vous trouverez des résultats chiffrés et comparés en consultant la page suivante :Autonomie
La Xoom 2 est équipée d'une batterie de 7 000 mAh. Motorola indique que la tablette propose une autonomie de 10 heures, avec navigation sur le Web. Wi-Fi allumé, écran réglé sur 50 %, la batterie s'épuise totalement après 5h50 de lecture vidéo. Autonomie en minutes
Conclusion [/anchor]
Ce nouveau modèle est moins massif et plus léger, mais il ne s'agit pas de la principale différence qui le sépare de la première Xoom sortie 6 mois plus tôt. Cette fois, la Xoom 2 est mue par un processeur Ti OMAP 4430 @ 1.2 GHz qui remplace donc le SoC Tegra 2 de NVIDIA. Autant l'avouer tout de suite, en dehors de la bonne prise en charge des vidéos HD (MKV par exemple), les bénéfices sont loin d'être évidents. Le navigateur Web fait moins bien que sur Xoom, et les performances 3D se situent un cran en dessous de ce que l'on pourrait obtenir avec une tablette Tegra 2.À ces petites déceptions s'ajoute l'absence de slot SD, ou plus simplement celle d'Ice Cream Sandwich, même si la mise à jour est prévue pour le premier semestre 2012. On pourrait aussi parler des décrochages Wi-Fi que nous avons pu constater, mais nous laisserons le bénéfice du doute au constructeur dans l'éventualité d'une incompatibilité avec la borne de test.
Du côté des points positifs, on note la qualité honnête de l'appareil photo, ainsi que l'émetteur infrarouge accompagné d'un programme capable de transformer la tablette en télécommande universelle. Une bonne idée initiée par Sony que l'on aimerait voir plus souvent. De plus, Motocast reste sympathique, même si l'on aurait préféré disposer d'un vrai service de « Cloud ».
Au final, pour un prix identique, voir supérieur à celui d'une bonne tablette Tegra 2 (Asus Transformer, au hasard), ou pour 50 euros de moins qu'un iPad 2, ce bilan mitigé reste difficile à défendre. Nous nous situons sur une période charnière : les modèles double cœur HoneyComb sont en fin de vie et les tablettes quadri coeurs Ice Cream Sandwich et autres iPad 3 s'apprêtent à débarquer sur le marché. En attendant, il est préférable de prendre son mal en patience, ou de jeter un œil du côté de la concurrence.