L'agriculture africaine se dote de plus en plus d'outils bénéficiant des récents progrès technologiques. Des solutions qui s'appuient notamment sur l'intelligence artificielle et le big data, et qui peuvent aussi bien profiter aux producteurs qu'aux consommateurs.
En début de semaine dernière, s'est tenu à Dakar (Sénégal) le congrès AgriNumA 2019 (Agriculture Numérique en Afrique). L'occasion de mettre en avant les dernières initiatives en matière de technologies venant en aide aux agriculteurs du continent.
Évaluer précisément la production de mangues
Car l'Afrique, territoire majoritairement rural, s'ouvre de plus en plus à la numérisation pour ses cultures. De nouveaux outils voient ainsi le jour, grâce au travail de startups locales ou d'organismes tels que le Centre international de recherche agronomique pour le développement (Cirad) ou l'Institut sénégalais de recherches agricoles.Citons par exemple le projet « Pix Fruit », qui permet d'évaluer la quantité de mangues produites dans un champ. Jusqu'à présent, cette estimation s'effectuait en quelque sorte « à la louche ». Il s'agissait de compter les mangues présentes sur quelques arbres et de multiplier le résultat par le nombre de manguiers. Une méthode évidemment sujette à de conséquentes erreurs, d'autant que le compte était parfois réalisé par l'acheteur lui-même...
Au contraire, grâce à des algorithmes d'intelligence artificielle, Pix Fruit permet d'obtenir une estimation plus précise de la production des manguiers. Et ce, uniquement à partir de photos prises dans le champ. Une solution qui pourrait ensuite être étendue à d'autres types de production.
Faciliter l'irrigation et l'approvisionnement des cantines scolaires
De son côté, l'entreprise Nanoair propose une autre façon d'optimiser la gestion de son champ, via une technologie moins sophistiquée. La société commercialise en effet un boîtier commandant le système d'irrigation à partir de SMS. L'outil permet ainsi à l'agriculteur de gagner du temps et de réaliser des économies. D'autant que la grande majorité de la population est déjà équipée d'un téléphone portable.Enfin, la société Lifantou s'attaque aux problématiques intervenant en aval de la production. Car son but est de raccourcir le circuit d'approvisionnement entre les cantines scolaires et les agriculteurs. Pour cela, elle tire parti du big data, afin de faire correspondre les besoins des écoles avec les offres des producteurs, sur tout le territoire sénégalais. Avec l'objectif, in fine, de faire baisser les prix pratiqués par les cantines.
Ces solutions restent assez récentes et il faudra probablement du temps avant qu'elles bénéficient au plus grand nombre. Mais elles démontrent un certain changement de paradigme dans l'agriculture africaine.
Source : Capital