Déjà abordées à de nombreuses reprises sur Clubic, les technologies de suivi du regard, ou eye-tracking, n'en finissent plus de susciter des vocations. Au Ceatec, l'opérateur NTT Docomo présentait ainsi iBeam, un prototype de tablette tactile élaboré en partenariat avec son compatriote Fujitsu et le suédois Tobii, sur laquelle un certain nombre d'actions peuvent être effectuées d'un simple mouvement de l'oeil.
Le dispositif est toujours sous-tendu par la même technologie : un couple de capteurs infra-rouges pilotés de façon logicielle pour suivre, littéralement, les déplacements de la pupille de l'utilisateur, de façon à pouvoir transcrire ces déplacements en commandes susceptibles d'être interprétées par le système. En revanche, si le prix prohibitif des premiers équipements les réservait à des cas bien spécifiques (handicap moteur par exemple), les différents partenaires impliqués assurent qu'il est désormais possible d'intégrer les caméras et le logiciel nécessaires à un terminal sans que le surcoût ne soit prohibitif pour des usages grand public.
Sur ces tablettes iBeam, on peut ainsi faire défiler automatiquement les pages d'un livre ou d'un magazine numérique (l'eye tracking détectant alors quand l'oeil arrive en bas de page ou sollicite d'un mouvement latéral pressant le changement de feuillet), ou magnifier rapidement une photo pour l'afficher en plein écran lorsqu'elle est fixée avec insistance au milieu d'une mosaïque.
D'après Docomo, cette innovation technologique doit permettre, comme le Grip UI, de répondre aux besoins des usagers des transports en commun qui consultent leur tablette sans forcément disposer de leurs deux mains pour la manipuler. Dans les faits, les démonstrations sont convaincantes : on arrive effectivement, parfois sans calibrage préalable, à obtenir le changement de page ou à naviguer dans une interface.
De démonstration en démonstration, effectuées par nos soins à l'occasion de différents salons, il apparaît que les interfaces pilotable sans doigt et à l'oeil font des progrès significatifs. Pour autant, il parait pour l'instant difficile de surmonter les limitations inhérentes à ce suivi du regard : qu'un passager du métro vous bouscule et vos yeux vont rapidement sortir de l'écran pour regarder ce qui se passe, pouvant alors entraîner une commande non sollicitée. D'après Docomo et Fujitsu, il ne fait toutefois aucun doute que des scénarios d'usage parfaitement valables verront bientôt le jour.
Sur son propre stand, le second faisait d'ailleurs une démonstration d'eye tracking, sur PC cette fois, proposant de naviguer sur une carte Google Maps à l'aide du regard.
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