L'UE a dressé une liste de règles éthiques destinées à rendre l'intelligence artificielle digne de confiance. Cela passera notamment par la protection de la vie privée, la sécurité et la non-discrimination.
Depuis la publication de sa stratégie sur l'intelligence artificielle en avril 2018 et la mise en place d'un groupe d'experts de la technologie, la Commission européenne a accéléré les choses pour parvenir, ce 8 avril 2019, à dégager sept règles éthiques qui vont faire office de grandes lignes directrices pour le développement de l'intelligence artificielle. L'Europe maintient son ambition d'être au premier plan de l'IA.
Créer une IA digne de confiance
Outre les réglementations et législations en vigueur, une intelligence artificielle digne de confiance doit aussi respecter sept exigences, posées par la Commission européenne. D'abord, l'institution insiste sur le facteur humain et le contrôle humain. Les technologies liées à l'intelligence artificielle doivent rester au service de l'humain et respecter les droits fondamentaux, pour ne pas remettre en cause l'autonomie humaine.La Commission prône également la robustesse et la sécurité via des algorithmes sûrs, ainsi que le respect de la vie privée et la gouvernance des données. L'UE veut que les utilisateurs puissent rester maîtres de leurs données personnelles et que ces dernières ne soient pas utilisées à des fins préjudiciables ou discriminatoires. À ce titre, la diversité, la non-discrimination et l'équité composent le quatrième élément que la Commission considère comme essentiel pour parvenir à une IA digne de confiance.
L'UE veut aussi une transparence dans la traçabilité des systèmes d'intelligence artificielle, et soutient que les systèmes d'IA soient utilisés dans une démarche de soutien des évolutions sociales positives et pour renforcer la durabilité ainsi que la responsabilité écologique. La responsabilisation est le septième et dernier élément prôné par la Commission, qui veut soumettre les IA à une obligation de rendre des comptes.
L'Union européenne veut rattraper son retard en matière d'intelligence artificielle
La prochaine étape pour la Commission sera le lancement d'une phase pilote, à l'été 2019, qui impliquera les parties prenantes à l'IA et qui comprend les entreprises, administrations publiques et organisations des différents États membres. À l'issue de la phase pilote, début 2020, le groupe d'experts sur l'IA rendra le bilan des listes d'évaluation des exigences clés.D'ici à l'automne 2019, la Commission européenne lancera divers réseaux de centres d'excellence en matière d'intelligence artificielle et démarrera le processus de création de pôles d'innovation numérique. Elle entamera par ailleurs des discussions avec les États membres et les parties prenantes sur la conception et la mise en œuvre d'un modèle de partage des données.
L'UE, qui reste en retard sur la Chine et les États-Unis, mise gros sur l'intelligence artificielle. En juin 2018, elle avait présenté un plan massif de 20 milliards d'euros avec comme objectif de favoriser les investissements dans la recherche en IA.