Extradition de Kim Dotcom : un montage juridique complexe
L'appel de Kim Dotcom n'a finalement rien changé : en dernière instance, le tribunal néo-zélandais a confirmé le bienfondé de son éventuelle extradition. Même si, selon le tribunal néo-zélandais, le fondateur de Megaupload n'a pas violé la législation sur le droit d'auteur, cela ne pourra pas le prémunir contre une extradition vers les Etats-Unis pour autant. La Cour Suprême considère Kim Dotcom coupable de « conspiration dans le but de violer le droit d'auteur », un chef d'accusation rentrant dans le champ de la « conspiration en vue de commettre une escroquerie ». Et sur cette dernière accusation, il pourra bien être extradé vers les Etats-Unis.En apprenant la décision de la Cour, Kim Dotcom s'est empressé de réagir sur Twitter. « Je ne suis plus extradé pour les droits d'auteur. Ça, nous l'avons gagné. Je suis désormais extradé sur la base d'une loi qui ne s'applique même pas », a-t-il écrit.
L'extradition de Kim Dotcom ouvrira la porte à son procès aux Etats-Unis, où il est accusé de treize délits, dont la conspiration en vue de commettre un racket, le blanchiment d'argent et la fraude informatique. Concrètement, la justice américaine accuse Kim Dotcom et ses trois anciens associés de « participation à une entreprise criminelle internationale organisée responsable d'un piratage massif et à l'échelle mondiale d'oeuvres protégées par le droit d'auteur ».
Megaupload, le site qui a fait la fortune de Kim Dotcom
A son apogée, le site Megaupload concentrait 4 % du trafic Internet mondial. D'après les autorités américaines à l'origine des accusations, le site aurait permis à Dotcom et ses associés de toucher 175 millions de dollars. Le montant des dommages et intérêts dus aux ayants droit atteindrait 500 millions de dollars. Pour se défendre, Kim Dotcom n'a cessé d'affirmer que son site n'était en rien différent de Dropbox ou Google Drive, dans le sens où il permettait de partager des fichiers entre internautes. Pour sa part, il déclare avoir toujours fait son possible pour bannir de sa plateforme les contenus protégés par le droit d'auteur.Porteur d'une double nationalité allemande et finlandaise, Kim Dotcom habite depuis 2010 en Nouvelle-Zélande. Il est résident permanent de ce pays dans le cadre du programme Investisseur Plus, ouvert à tout étranger ayant investi au moins 10 millions de dollars néo-zélandais (9,5 millions d'euros) dans l'économie de ce pays sur une période de trois ans. Fin 2016, il est devenu éligible à la nationalité néo-zélandaise : sa demande est actuellement en cours de traitement, a-t-il confié à Ars Technica. Convaincu que le gouvernement néo-zélandais est « corrompu jusqu'à la moelle », il n'espère pas que cette nouvelle nationalité l'aide dans sa bataille juridique. En revanche, Kim Dotcom compte s'investir dans la politique néo-zélandaise « afin d'offrir aux gens une alternative, personnellement », a-t-il déclaré à Ars Technica.
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