L'Autorité de la concurrence française a été saisie par une association représentant 45 opérateurs télécoms pour se prononcer sur l'éventuelle scission en deux parties d'Orange.
L'Association des opérateurs télécoms alternatifs (Aota) a saisi l'Autorité de la concurrence cet automne pour solliciter son avis quant à la possible séparation en deux parties de l'opérateur de télécommunications français, Orange. L'association, fondée en mars 2017, compte plus d'une quarantaine entreprises adhérentes et milite pour instaurer en France une « concurrence saine et dynamique » entre les opérateurs commerciaux.
Elle reproche à Orange le fait de profiter de son statut d'opérateur historique pour occuper une position monopolistique sur le marché de la fibre optique.
Les opérateurs commerciaux ne peuvent pas lutter contre Orange
L'Aota estime, selon l'Express, qu'Orange bénéficie d'un accès stratégique « au génie civil pour son réseau téléphonique historique permettant l'Internet haut débit ». De fait, cet avantage lui confère un monopole s'agissant du déploiement de la fibre optique, selon l'association, qui martèle qu'il est impossible pour ses membres de proposer des offres commerciales à la hauteur de celle de l'entreprise dirigée par Stéphane Richard.Les membres de l'Aota demandent ainsi à l'autorité administrative indépendante de scinder l'opérateur en deux entreprises, l'une gérant les activités commerciales, l'autre prenant en charge toute la partie infrastructure, entretien et déploiement compris, de façon à rétablir un certain équilibre entre les multiples acteurs du marché qui s'estiment lésés.
Orange, dans le collimateur des autorités
Pour le moment, l'Aota, l'Autorité de la concurrence et l'Arcep, le gendarme du secteur des télécoms, n'ont pas souhaité commenter cet épineux dossier, qui ne vient que renforcer le marasme ambiant autour de l'opérateur.Ces derniers mois, Orange a été plusieurs fois mis en demeure ou averti, notamment pour un défaut de qualité de son réseau ADSL, ou pour le non-respect de ses obligations de qualité de service sur les offres de gros à destination du marché des entreprises ni celles concernant l'accès des autres opérateurs à son réseau cuivré, pour lesquelles l'entreprise encourt une amende qui pourrait atteindre le milliard d'euros.