Le patron de SFR plaide pour le partage des réseaux

Ludwig Gallet
Publié le 23 septembre 2013 à 12h20
Jean-Yves Charlier, PDG de SFR, se prononce en faveur de la mutualisation des réseaux entre les opérateurs français. Pour lui, le marché pourrait se contenter de deux réseaux uniques. Et de revenir sur l'introduction en bourse à venir, les rumeurs de rachat et le lancement des offres 4G.

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Fraîchement nommé à la tête de SFR, Jean-Yves Charlier a pour mission de mener à bien la transformation du groupe, qui passera notamment par une scission de l'opérateur de téléphonie mobile avec sa maison mère, Vivendi. Cette prise d'indépendance passera par une introduction prochaine en bourse. Mais pour le nouveau venu, interrogé dimanche dans les colonnes du Journal du Dimanche, il ne faut pas y voir une volonté de se vendre au plus offrant. Pour lui, SFR a les épaules suffisamment larges pour conserver une réelle indépendance. Et d'évacuer d'un revers de main une possible alliance avec le champion de la fibre Numericable.

« Une fusion avec Numericable n'est pas à l'ordre du jour. Elle nécessiterait d'abord une évolution de la réglementation. Il faudrait aussi que Vivendi ait mené sa scission entre SFR et le pôle médias », rappelle-t-il. L'entrée en bourse de SFR ne devrait pas être actée avant 2014. Car la décision définitive de la scission avec Vivendi ne devrait être décidée définitivement qu'au début de l'année prochaine.

En attendant, SFR s'est comme ses concurrents lancé dans la course à la 4G. Alors que le développement des infrastructures réseaux se poursuit sur le territoire, Jean-Yves Charlier verrait d'un bon oeil la conclusion de partenariats entre opérateurs pour absorber plus aisément les investissements consentis. Sur ce point, les négociations avec Bouygues Telecom pour une mutualisation des réseaux se poursuivent, confirme le dirigeant. « Ce serait un accord historique qui permettrait d'économiser plusieurs centaines de millions d'euros d'ici à 2020. Il nous donnera une meilleure couverture qu'aujourd'hui, aussi bonne que celle d'Orange », explique-t-il.

"N'avoir plus que deux réseaux est une possibilité"

Pour lui, le marché français des télécoms pourrait se contenter de deux réseaux. Il rappelle en ce sens que Free Mobile est déjà lié à Orange via son contrat d'itinérance, de même que SFR dispose d'un accord avec l'opérateur historique sur le marché de la fibre. « C'est une première étape importante pour SFR, qui déploiera 20% du réseau national en plus des grandes villes. Une consolidation des réseaux Internet nous permettrait d'accélérer notre développement. » Au-delà de la rumeur Numericable, un mariage avec un acteur étranger, notamment européen, n'est pas nécessaire, estime Jean-Yves Charlier, qui assure que l'opérateur gardera son identité et son indépendance.

Dans un marché ultra-concurrentiel, SFR est à la peine. Ses marges se sont fortement réduites depuis que les acteurs se sont lancés dans une guerre des prix acharnée. Pour ne rien arranger, son chiffre d'affaires diminue depuis trois trimestres consécutifs. Selon lui, la création de valeur permise par la 4G et le lancement de nouveaux services rattachés peut permettre de regagner de la rentabilité. Pour Jean-Yves Charlier, la 4G « est un élément de la restauration de la rentabilité de SFR. Mais elle n'est pas le seul. Nous comptons aussi sur la fibre et surtout sur l'explosion des usages qui devraient rapidement doubler avec la 4G ».

« À la fin 2013, nous couvrirons au moins 40% de la population française en 4G. Il faudra de nombreuses années pour que tout le monde fasse le saut. » Pour accélérer le mouvement, le dirigeant est revenu sur les premiers forfaits 4G. Au menu, un premier forfait sans terminal proposé à 34,99 euros. Un abonnement « à vie » sera lancé avec une ristourne mensuelle de 5 euros. Pour les clients Internet de chez SFR, l'opérateur ajoutera 10 euros de réduction supplémentaire, pour un forfait à 20,99 euros. Cette offre pourrait concerner 40% de la base client SFR. Avec un smartphone, les forfaits devraient coûter 12 euros supplémentaires.
Ludwig Gallet
Par Ludwig Gallet

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