SFR : des licenciements en nombre sont à prévoir
Le rachat en 2014 de SFR par Numericable était assorti d'une condition inéluctable : dans le cadre de la réorganisation, le nouveau super-opérateur devait lâcher du lest. Un sursis de trois ans avait été accordé à l'époque par Numericable, mais ce délai s'écoulant, le plan social sera effectivement mis à exécution dès juillet 2017. En juillet 2016, Altice, la maison mère de SFR-Numericable, faisait savoir son intention de supprimer 5.000 postes au sein de l'entreprise, soit un tiers de ses effectifs.Selon le syndicat CGE-CGC, 3 280 postes seront prochainement supprimés. Le plan social concerne l'ensemble du territoire. Selon le syndicat, seront supprimés 53 % des postes à Rennes, 51 % à Nantes, 46 % sur Aix/Marseille, 26 % dans l'Île-de-France, 24 % à Lyon, 22 % à Bordeaux et 19 % à Toulouse. L'essentiel de ces postes (1 974 emplois, soit 26 %) sont chez SFR SA, 612 sont chez SFR Service Client (53 %), 191 chez Numericable (38 %) et 181 postes chez Completel, la filiale au service des entreprises et administrations publiques (37 %).
Les mois qui suivent seront riches en grèves chez SFR
Les salariés du service client "remerciés" ne feront plus partie de la maison SFR, il est vrai. Mais leur évolution au sein du groupe Altice ne s'arrêtera pas pour autant car ils seront transférés vers Intelcia, une autre filiale. La direction a accepté qu'ils gardent le statut SFR pendant 15 mois après leur transfert. Une prime de 2 000 euros leur sera d'ailleurs accordée au moment du transfert. D'autres postes supprimés seront pourvus grâce au recours à la sous-traitance, une stratégie assumée par SFR.La situation économique de SFR est loin d'être rose. L'opérateur fait face à une amende de 80 millions d'euros liée au "gun jumping" désormais avéré par l'Autorité de la Concurrence. Ce terme anglais désigne la conclusion, par deux entités préparant leur fusion, d'accords qu'ils n'ont le droit de conclure qu'une fois qu'elles ont fusionné. SFR a également été condamné en justice pour des clauses abusives dans les contrats liant l'opérateur à ses clients. Pendant ce temps, l'opérateur reste le champion en termes de nombre de plaintes, comme le faisait savoir fin mars 2017 l'Association française des utilisateurs de télécommunications (AFUTT).
Les syndicats n'étant pas prêts à accepter les termes de la réorganisation, des grèves ont lieu sur certains sites de l'opérateur ce 12 avril 2017, et beaucoup d'autres mouvement sociaux sont à prévoir dans les mois à venir.
Voir aussi :
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