Nous voilà à nouveau face au téléviseur de référence en 8K signé Samsung, cette fois en version 75". Rien de tel qu’une grande diagonale pour profiter de cette profusion de pixels. Depuis notre test l’an dernier du précédent Q950R, l’offre en programmes 8K ne s’est malheureusement toujours pas développée. Aujourd’hui, l’intérêt du téléviseur 8K réside dans ses capacités d’upscaling intelligent. Tout en étant prêt au cas où pour des contenus à venir. Le QE75Q950TS est aussi un bel objet en soi, ne l’oublions pas.
- Design prestigieux
- Boîtier déporté
- Contraste proche de l’OLED
- Couleurs resplendissantes
- Luminosité éblouissante
- Mise à l’échelle parfois perfectible
- DTS non reconnu
- Le prix...
La 8K, c’est-à-dire quatre fois plus de pixels que l’Ultra HD, s’adresse aux early adopters comme on dit. Il faut bien des passionnés pour se lancer, afin de rendre la technologie plus accessible aux suivants. Rassurez-vous, il n’est plus question d’essuyer les plâtres. Le Q950TS sait lire la 8K via ses ports USB, depuis les services de streaming et grâce à sa prise HDMI 2.1. Il est donc prêt pour de nombreuses années. Et quand bien même la technologie évoluerait, le Q950TS fonctionne en deux éléments : l’écran et un boîtier déporté. Ce dernier peut éventuellement être remplacé pour bénéficier de technologies et autres normes encore inexistantes à ce jour.
La question de la 8K mérite d’être posée. Si vous avez les moyens d’investir parce que vous êtes toujours au top des nouveautés, pourquoi vous contenter d’un écran UHD quand la 8K existe ? En attendant plus de programmes dans cette super UHD, la définition en 7680x4320 pixels permet également de se rapprocher de l’écran sans en voir la grille. Avec un 75" en 8K, vous pouvez peut-être vous passer de la vidéoprojection, voire utiliser cet écran dans une petite pièce tout en bénéficiant d’une image énorme. Bref, les arguments en défaveur de la 8K existent, les arguments pour également ! A vous de vous faire votre propre idée. Nous allons vous aider en testant en détail ce Samsung QE75Q950TS.
Caractéristiques techniques générales
Téléviseur LCD QLED 8K
- Référence : Samsung QE75Q950TS
- Image : 75" (189 cm), 7680 x 4320 pixels, 100 Hz
- Connectivité : 4x HDMI dont 1x eARC et 1x HDMI 2.1, 3x ports USB, 3x tuners RF/sat, 1x sortie optique, Ethernet, WiFi, Bluetooth
- Traitement de l’image : processeur Quantum 8K, Local Dimming Platinum (480 zones), HDR10, HDR10+
- Son : DD+, haut-parleurs 4.2.2, 4x7.5W + 2x10W + 2x10W
- Smart TV : Tizen 5.5, Google Assistant, Alexa, Bixby, Apple HomeKit/AirPlay 2, SmartThings
- Prix public indicatif au moment du test : 7990 €
Une qualité de fabrication au top
Le QE75Q950TS est lourd, et même très lourd : 44 kg avec son pied. En comparaison avec un écran UHD de même taille, le surplus est de 10% environ, alors que toute l’électronique est déportée. Le pied en deux morceaux pèse à lui seul 7,5 kg. C’est nécessaire pour assurer une stabilité sans faille à l’ensemble.
L’installation murale est tout à fait possible, elle serait même conseillée. Avec son design ultra plat, sans aucun câble mis à part celui tout fin et transparent le reliant au boîtier, c’est vraiment l’occasion de se lancer. Surtout que le support mural est fourni d’office dans le carton.
Avec un poids aussi important, heureusement il n’est pas nécessaire de poser l’écran à plat sur le ventre pour lui visser son pied. Il faut tout d’abord monter le pied et venir l'insérer dans l’écran de façon verticale puis le sécuriser via quatre vis. Vous pouvez ensuite déplacer l'écran. Prévoyez d’être deux, et même trois pour assurer la manœuvre sans trop transpirer, d’effort et de peur !
La construction et la finition de cet écran Q950TS sont à nos yeux sublimes. Dans ce qui se fait de mieux aujourd’hui grâce au cadre ultra fin en métal ajouré de multiples petits trous laissant s’échapper le son des haut-parleurs. C’est vraiment un très bel objet. La finition à l’arrière est tout aussi soignée avec la présence des multiples haut-parleurs de grave parfaitement intégrés.
Le boîtier One Connect déporté est donc relié via un unique cordon de grande longueur par lequel passent la vidéo et l’alimentation. Les fiches plates multibroches propriétaires sont d’un format différent entre le côté écran et le côté boîtier. Attention à ne pas vous tromper si vous prévoyez de le passer dans une goulotte. Étant donné la qualité et le design de cet écran, nous ne saurions trop conseiller une intégration du cordon dans la cloison afin que rien ne soit visible si vous fixez l’écran au mur.
Ce boîtier est assez massif et sera peu facile à camoufler. Il est au moins deux fois plus haut qu’un lecteur Blu-ray classique, un peu moins large, mais il chauffe pas mal. Il a tout de même l’avantage de rassembler simplement tout le câblage du téléviseur de façon déportée. Parmi les quatre prises HDMI, seule une est 2.1 pour la 8K et la 4K à 120Hz, elle est d’ailleurs signalée par l’icône d’une manette de jeu. Les autres connecteurs sont plus classiques et les prises USB sont toujours sur le côté du boîtier. Pourquoi pas en façade ?
Mise en route via l’application SmartThings
Une fois le téléviseur sur son pied et les câbles raccordés, le plus difficile a été fait. La phase d’installation passe par quelques écrans nous invitant à basculer sur l’application SmartThings dédiée à l’univers des appareils connectés Samsung. Tout se passe ensuite sur l’écran du smartphone, ce qui est bien plus simple pour la saisie.
Les téléviseurs reconnaissent depuis quelque temps les appareils reliés sur les prises HDMI et proposent dès cette phase d’installation de les configurer. Chez Samsung, on applique un type d’appareil, ce qui va entraîner une adaptation automatique de certains réglages selon si l’on a branché un lecteur Blu-ray, un PC ou une console de jeux.
Le Q950TS nous propose par la suite de sélectionner à quel assistant vocal on souhaite l’associer. Il n’est pas sectaire, tout est possible : de l’assistant maison Bixby en passant par Alexa et Google Assistant. Ce téléviseur est également compatible Apple et pourra être piloté depuis Siri via un HomePod ou un iPhone.
La télécommande métallique haut de gamme est jolie mais nous aurions aimé un peu plus de touches. Il y en a une pour l’ambiant mode par exemple qui affiche des économiseurs d’écran personnalisés. Une touche d’accès direct aux réglages aurait été plus pertinente. Il faut pour cela faire apparaître le bandeau home en surimpression, afficher les réglages rapides puis se rendre sur la roue crantée vers la droite. Toutefois, une touche de la télécommande affiche à l’écran les commandes virtuelles de la source en cours.
Rappelons la présence de nombreuses applications et services grâce à l’interface Smart TV Tizen. On retrouve par exemple l’écran de gestion de tous les équipements de la maison correspondant à l’univers SmartThings mais aussi de tous les appareils connectés directement au téléviseur, et ceux compatibles sur son réseau domestique, comme les lampes Philips Hue par exemple.
Une dalle sans défaut aux excellents réglages d’usine
Le QE75Q950TS est équipé d’un puissant processeur Quantum 8K Quad Core. Il s’occupe bien sûr de la mise à l’échelle mais également des traitements intelligents pour l’image et le son. Il sait s’adapter en permanence en analysant les flux audio et vidéo en retouchant tous les aspects via de multiples technologies : Digital Clean View, Contrast Enhancer, Real Game Enhancer+, etc.
Nous sommes partis sur le Filmmaker Mode, celui que nous préférons le plus souvent. Il peut parfois avoir un aspect un peu sombre. Mais grâce à l’excellente luminosité de cet écran, cela n’est pas gênant dans une pièce sans lumière du jour directe. Nous avons mesuré un ratio de contraste de 2631:1, plutôt pas mauvais, et une luminosité grimpant à 1219 cd/m2, soit dans le très haut du panier. Dans une pièce baignée de lumière, vous pourrez passer sur le mode cinéma ou le mode HDR par exemple. Le Filmmaker Mode a surtout l’avantage de désactiver tous les traitements vidéo pour la prise de mesures.
L’espace colorimétrique est parfaitement couvert avec une petite dérive sur le bleu.
C’est ce que nous retrouvons sur l’échelle de gris avec un bleu linéaire mais en retrait. Il est assez simple depuis les réglages de le remonter pour l’aligner avec les autres.
Quant à la température de couleur, elle est elle aussi en décalage avec l'objectif mais linéaire. Le rattrapage du bleu permet de tout faire rentrer dans l’ordre.
Les pré-réglages d’usine de la Q950TS sont donc proches de l’excellence. Un léger coup de boost dans le bleu et on récupère une linéarité impeccable sur tout le spectre. Il n’y a aucun overscan, tous les pixels sont présents. Nous avons noté un très léger vignettage dans les angles, mais c’est le plus faible que l’on puisse trouver sur un écran LCD. Quant à l’input lag, il est un peu plus élevé que la concurrence à 26.8ms. Samsung doit pouvoir encore s’améliorer sur ce point.
Un contraste et une profondeur des noirs qui s’approchent de l’OLED
Les sources 8K sont malheureusement toujours aussi peu nombreuses. Nous avons utilisé quelques fichiers de test que le Q950TS a passé haut la main, ce qui n’était pas le cas de son prédécesseur. Il en a été de même avec les vidéos YouTube 8K. Dans les deux cas, le Q950TS nous a fourni des images fourmillantes de détails, ce qui est le lot de ces vidéos de paysage et de gros plans taillés expressément pour faire la promotion de la 8K. Effectivement, c’est incroyable de finesse, mais aucun film ni retransmission sportive ou autre n’est disponible dans cette résolution pour l’instant.
Redescendons sur terre avec de l’Ultra HD et quelques-uns de nos meilleurs Blu-ray dans ce format. L’une des références Blade Runner 2049 ou Jumanji : Next Level sont passés comme une lettre à la poste. Le Q950TS en met plein les yeux en termes de couleurs et de luminosité. Grâce à l’excellent ratio de contraste, on redécouvre des détails dans les scènes sombres comme dans les hautes lumières malgré l’absence de Dolby Vision, pourtant bien plus courant que le HDR10+ auquel s’accroche Samsung. Par défaut, le blanc est légèrement surexposé, mais cela se rattrape facilement dans les réglages. Mis à part ce noir profond et luisant de l’OLED, le contraste très élevé du Q950TS s’en rapproche au plus près. De plus, la sensation d’être face à une image tridimensionnelle est renforcée par le cadre quasiment inexistant dont l’effet ajoute une espèce de flottement dans l’espace. Les dégradés sont parfaitement bien gérés, sans escalier d’aucune sorte.
La mise à l’échelle n’est pas aussi bonne qu’avec le Sony X95 qui excelle dans ce domaine. Ici, même avec quatre fois plus de pixels, quelques petits défauts restent visibles sur les mouvements et les zébrures. En activant la combinaison de la réduction des vibrations et le LED Clear Motion, l’anti-saccade est quasiment parfaite, avec un léger résidu d’artefacts vraiment très léger. C’est visible sur nos mires de test, mais sur des extraits de films, il n’y a rien à dire si vous souhaitez calmer le sautillement du 24p.
Même s’il n’y a aucun clouding, il existe un halo autour des objets lumineux sur les images très contrastées. Si ces derniers se déplacent, ils laissent derrière eux une trainée de lumière. Cela est d’autant plus visible lorsque le contrôle des zones de rétro-éclairage est poussé à son maximum. En le réglant sur le niveau bas, on arrive à se débarrasser du halo, mais le contraste global de l’image est bien moins performant, avec des noirs plus laiteux. À vous de trouver le bon équilibre selon vos attentes.
Du côté du son, nous pouvons affirmer que l’Object Tracking Sound+ fonctionne à merveille. Tout reste face à soi mais dans une bulle sonore suffisamment large et haute pour bien suivre l’action à l’image. Les effets sonores habituels de déplacements se matérialisent dans cette bulle de façon convaincante. Le mode sonore « Amplifier » ne change pas grand-chose. En revanche, le mode audio intelligent doit absolument être activé si vous utilisez uniquement les haut-parleurs de la TV. L’ensemble gagne de l’épaisseur, du corps, même si le grave ne fera pas trembler les objets dans la pièce malgré la présence de huit haut-parleurs en face arrière.
Prix et concurrence
A 8000 €, le QE75Q950TS est bien le plus cher des écrans 75" 8K actuellement. Son concurrent le plus proche est le Sony KD-75ZH8 positionné 1000 euros moins cher avec des fonctionnalités avancées assez similaires. Le Sony est Dolby Vision mais pas HDR10+, c’est-à-dire le contraire du Samsung. Bien moins cher, et même deux fois moins cher que le Samsung, le TCL QLED 75X915 essaye de tirer son épingle du jeu avec ses trois entrées HDMI 2.1. Encore plus abordable, le 75SM9900 de LG à technologie NanoCell de 2019 est proposé à seulement 2000 euros. Nous avions apprécié cette gamme dans une diagonale plus petite en 4K, à voir ce que cela donne en 8K.
Mais le plus grand concurrent de Samsung dans la 8K, c’est lui-même avec la série inférieure Q800T disponible en 75" à 5000 €. Bien que les prestations soient inférieures en termes de profondeur des noirs d’après notre test il y a quelques semaines. Il faut aussi noter la reconduction du 75Q950R de 2019 proposé à 3000 € désormais.
L’avis de Clubic
Le haut de gamme 8K a un coût. Chez Samsung dans la série S950TS, il n’est pas négligeable. Il faut voir le QE75Q950TS comme un ensemble de prestations premium. Tout d’abord, c’est un superbe objet à fixer de préférence au mur. Avec un boîtier déporté pour faciliter le câblage et qui est susceptible d’être évolutif dans le temps. Il affiche une image contrastée et lumineuse qui correspond réellement au haut de gamme du LCD s’approchant au plus près de l’OLED. Sa section sonore est de très bonne qualité, bien mieux que bon nombre de barres de son d’entrée de gamme. Grâce à la technologie Q-Symphony, l’association avec l’une des dernières barres Samsung haut de gamme comme la HW-Q800T est à privilégier. Enfin, la 8K et sa profusion de pixels offrent une amélioration de chaque résolution inférieure et la possibilité de se rapprocher de l’écran. En quelque sorte, le QE75Q950TS est la Rolls des écrans LCD, toutes marques et résolutions confondues.
Le haut de gamme 8K Samsung QE75Q950TS se rapproche de l'OLED avec un excellent contraste mais aussi une luminosité supérieure, l'avantage de la technologie LCD. Le tout dans un châssis à la présentation magnifique.
- Design prestigieux
- Boîtier déporté
- Contraste proche de l’OLED
- Couleurs resplendissantes
- Luminosité éblouissante
- Mise à l’échelle parfois perfectible
- DTS non reconnu
- Le prix...