Philips a embrassé l’OLED, depuis quelques années et renouvelle ses gammes de téléviseur chaque année. Tous les modèles sortis ces derniers mois sont semblables dans leurs possibilités vidéo. C’est l’esthétique et la section audio qui les différencient. Le 55OLED855 représente donc le meilleur de l’OLED vu par Philips. Il est équipé d’un processeur P5 associé à de l’intelligence artificielle pour délivrer des images les plus réalistes possible.
- Présentation luxueuse
- Contraste et colorimétrie
- Sensation de profondeur dans l’image
- Quantité de réglages accessibles
- DTS Play-Fi intéressant
- Fonctions autour de l’Ambilight
- Activation de l’anti-saccade obligatoire
- Pas de HDMI 2.1
- eARC absent
- Pied réfléchissant
L’offre OLED de Philips est simple à suivre. Elle se compose de deux gammes au traitement vidéo identique. La série 8xx est la plus accessible, avec trois modèles proposant des pieds différents : deux pieds bâtons (805), un pied central orientable en métal (855), ou ce même pied recouvert de cuir (865). La série 9xx est plus exclusive, c’est elle qui embarque la fameuse barre de son développée avec le spécialiste anglais de la HiFi Bowers & Wilkins.
Du côté de la diagonale d’image, là aussi Philips clarifie l’offre : chaque référence est disponible à la fois en 55" et en 65". Il faut simplement ajouter le tout nouveau 48" dans la série 935. Au final, choisir un écran OLED chez Philips est une question de place et d’esthétique puisque la marque a tout simplement mis le meilleur de ce qu’elle sait faire dans tous les modèles. On ne les blâmera pas, au contraire. Car souvent, les catalogues des fabricants de téléviseurs sont illisibles avec des différences qu’il faut aller chercher soi-même en comparant côte à côte des listes de caractéristiques.
Caractéristiques techniques générales
Téléviseur OLED 4K
- Référence : Philips 55OLED855/12
- Image : 55" (139 cm), 3840 x 2160 pixels
- Connectivité : 4x HDMI ARC HDCP2.3, 2x ports USB, 2x tuners RF/sat, 1x sortie optique, sortie casque, Ethernet, WiFi, Bluetooth
- Traitement de l’image : processeur P5 AI Perfect Picture Engine Quad Core
- HDR : HDR10, HLG, Dolby Vision, HDR10+
- Son : Dolby Atmos, DTS-HD, haut-parleurs 2.1, 2x10W + 1x30W
- Smart TV : Android TV 9, Philips Smart TV, DTS Play-Fi
- Prix public indicatif au moment du test : 1999 €
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate , une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Finition luxe
Philips positionne sa gamme OLED sur le créneau des écrans luxueux. La finition avec cadre en métal et pied chromé du 855 lui donne un style épuré et clairement haut de gamme. L’image s’étend presque de bord à bord. A l’intérieur du cadre de seulement 2 mm de largeur, il faut aussi compter sur une marge noire de 5 mm autour de l’image.
La dalle fine comme le permet la technologie OLED ne dépasse pas les 5 mm d’épaisseur. Elle est assemblée sur un châssis central qui atteint pour sa part les 6 cm afin de loger toute l’électronique. Le 855 repose sur un pied à assembler en deux parties. Parfaitement stable et rigide, il est pivotant. Une fonction devenue rare. Cependant, son côté brillant lui fait réfléchir l’image, comme vous pouvez le voir sur l’une des photos suivantes, ce qui est perturbant mais en réalité s’oublie vite.
L’arrière du 855 nous permet tout d’abord de visualiser les multiples LED dédiées à la fonction Ambilight sur trois côtés. La connectique est disposée sur la droite et recouverte d’un cache plastique. Toutes les prises sont parallèles à l’écran, certaines sortant vers la droite, d’autres vers le bas.
La dotation en connecteurs est classique avec le réseau, l’audio optique, les tuners TNT et satellite, une sortie casque. Les prises HDMI sont au nombre de quatre et elles sont toutes ARC. Seul Philips propose cela pour faciliter la liaison simultanée d’un amplificateur home cinema et d’une barre de son sur n’importe quelle prise par exemple. Cependant, nous aurions préféré voir une seule prise ARC et qu’elle soit surtout eARC ! Pour l’instant, les OLED Philips ne sont pas encore passés au HDMI 2.1.
Une nouvelle télécommande, un Ambilight qui multiplie les possibilités
Nous retrouvons comme d’habitude sur les téléviseurs haut de gamme Philips le système d’exploitation Android TV. La phase d’installation est maintenant bien connue. Dès le départ, un écran vous demande si vous souhaitez effectuer toutes les étapes sur l’écran ou bien grâce à votre smartphone en associant votre compte Google. Choisissez bien sûr cette seconde étape pour gagner du temps. Ensuite, vous n’échapperez pas aux multiples écrans d’acceptation des conditions d’utilisation.
Contrairement aux téléviseurs Sony ou Samsung, les Philips ne vous proposent pas de configurer les sources en entrée lors de cette phase initiale d’installation. Il faudra le faire par la suite, une par une dans le menu de paramétrage. Notons la présence d’une page expliquant la nécessité à la dalle OLED de s’auto-nettoyer régulièrement pour éviter le marquage. Cette opération s’effectue lorsque le téléviseur est en veille.
La page d’accueil d’Android TV 9 bien connue présente les différentes applications et recommandations sous forme de frises horizontales. Elles sont personnalisables, tout comme l’ordre de vos applications favorites sur le premier bandeau. Vous trouverez dans le catalogue Android de nombreuses propositions pour la vidéo à la demande, la TV live, le replay, la musique et bien d’autres. Philips ajoute une surcouche appelée Collection TV avec des applications mises en avant comme Rakuten, Arte, FilmoTV. Ce sont uniquement des raccourcis vers les apps du store Android. Un autre menu TV On Demand rassemble une sélection de contenus à la demande provenant de différentes applications.
La série OLED8x5 inaugure un nouveau format de télécommande. Il est vrai que celle de la génération précédente avec son clavier au verso présentait une finition plastique assez basique. La nouvelle affiche des angles biseautés dans l’esprit de ceux du pied de la TV. Les touches sont les plus plates possible et l’arrière est recouvert d’un simili cuir. Elle est rétro-éclairée. Problème : les touches s’allument non pas lorsque l’on saisit la télécommande mais quand on appuie sur une touche. Qu’il faut donc avoir préalablement deviné quand on est dans le noir complet.
L’Ambilight sur trois côtés propose de multiples réglages pour s’adapter à vos usages : films, sport, jeux… Pour vraiment adapter cette source de lumière multicolore à l’image mais aussi selon vos goûts. L’Ambilight peut également suivre la musique plutôt que l’image. Il sert également de réveil en douceur en allumant le téléviseur et en affichant la météo par exemple. Le soir, il fait le contraire en baissant la luminosité petit à petit telle une veilleuse. Pour augmenter l’immersion colorée, l’Ambilight se synchronise avec des lampes Philips Hue.
Un écran à retoucher pour obtenir un vrai rendu cinéma
Le 55OLED855 est équipé d’un processeur Quad Core P5 qui existait déjà sur les modèles précédents. Cette fois, il est accompagné de l’intelligence artificielle. Philips a intégré une base de données d’images avec laquelle le processeur compare tout ce qu’il affiche. Il peut ainsi agir sur les différents critères comme la luminosité, le contraste ou la netteté en temps réel. Les réglages et traitements de l’image sont très nombreux via des menus hors de l’interface Android. Ils sont heureusement accompagnés de vignettes et de courtes explications pour savoir un peu sur quoi on agit. Les menus occupent la moitié de l’écran pour visualiser ce que l’on fait sur l’image sur l’autre moitié. Il y a neuf modes pré-programmés, dont entre autres le mode intelligence artificielle, un mode vif, un naturel et deux modes ISF.
L’OLED855 possède un Filmmaker Mode qu’il ne nomme pas. C’est en tous les cas le fonctionnement du mode Film qui désactive la quasi-totalité des traitements. Alors oui, l’image est un peu sombre à première vue en SDR. C’est mieux sur une source HDR, qui sera notifiée dans menus où tous les modes vidéo sont renommés avec « HDR » devant. Les autres modes étant un peu trop criards, nous avons utilisé ce mode pour nos mesures, c’est-à-dire tous traitements du téléviseur désactivés. Clairement, il n’y a pas de mode idéal pour nous : il faudra forcément passer par la case réglage, et même mieux, au calibrage si vous le pouvez.
Par défaut, les contours sont nets, il n’y a pas de dérive. Il subsiste un léger effet de solarisation, même en 10 bits et visible furtivement sur nos extraits de tests. Le contraste est un peu trop poussé, il faudra le calmer pour récupérer des détails dans les blancs. En revanche, nous avons été déçus par l’overscan imposé et irrégulier : il manque tout de même 5 lignes de pixels en haut et 11 colonnes de pixels à droite.
En SDR, le 55OLED855 ne dépasse pas les 100 nits. Il grimpe à 161 nits en HDR, toujours en mode cinema. Si l’on bascule sur le mode vif, on atteint la luminosité maximale de 518 nits.
Le deltaE à 2.1 est excellent puisqu’il faut idéalement tomber en-dessous de 3. Le gamma relevé est à 2.17, ce qui pourra se corriger via les réglages de l’image et se rapprocher des 2.4. La couverture du Rec.709 à 97,8% est tout à fait correcte.
Le 55OLED855 est un peu moins à l’aise sur la couverture des Rec.2020 et DCI-P3. Il est en retrait de 10 points en moyenne par rapport à tous les écrans concurrents que nous avons testés dernièrement, que ce soit des LCD ou des OLED. Là encore, il sera possible d’améliorer les choses après une bonne séance de réglage en partant sur le mode personnalisé à adapter.
Ce téléviseur Philips ne se destine pas forcément aux gamers avec un input lag de 33,8 ms en mode jeu. Si on laisse tous les traitements d’image actifs, on grimpe seulement à 72,8 ms. Ce qui n’est pas si mal et prouve que la puissance de traitement du processeur P5 est au rendez-vous. Sa consommation est classique pour un téléviseur OLED de cette taille. Nous avons relevé 230 Watts au maximum et 100 Watts en moyenne. La consommation en veille s’établit à 0,3 Watt.
Une image à la profondeur exacerbée
Après toutes ces mesures et ces mires, nous avons commencé directement par visionner des Blu-ray 4K comme Jumanji : Next Level et Midway. Ce téléviseur excelle sur le découpage de l’image. Impossible de dire si c’est le traitement lié à la netteté ou l’apport de l’intelligence artificielle, ou un peu des deux, mais le 55OLED855 sépare les plans d’une façon nette pour donner un effet de profondeur impressionnant. Les crêtes des dunes lors de la poursuite des autruches dans Jumanji sont ciselées et d’une précision sans faille. Les personnages au premier plan sont très nettement détachés du reste de l’image, et cela sans effet artificiel. Le contraste est au top avec des noirs d’encre comme seul sait le faire l’OLED. On en profite également dans les scènes à l’éclairage de jour normal. Il y a toujours du détail dans les scènes les plus sombres de l’image. Le nettoyage du bruit est efficace sur le premier palier mais il ne faut pas en abuser au risque de trop lisser l’image et de perdre le grain naturel du film Midway.
Le mode anti-saccade « Fluide », qui mixe les traitements Clear Motion et Natural Motion, rend les mouvements ultras nets mais peu naturels. On est clairement dans l’image typée caméscope. Malheureusement, Philips nous force la main et nous oblige quasiment à activer le traitement des mouvements. Le mode « film » reste acceptable sans trop en faire, sans artefacts, mais ce n’est pas encore l’image cinéma. Si l’on désactive l’anti-saccade pour obtenir l’image telle qu’elle devrait être, avec ses défauts, le résultat est assez désagréable à l’œil avec une sorte de flickering différent des tressautements du 24p. Le 55OLED855 se rattrape sur la colorimétrie fidèle en SDR comme en HDR avec des tons chair naturels et un équilibre global ne souffrant aucun reproche. Là encore, on est dans le réalisme sans excès, toujours en mode film. Les modes vif ou AI (intelligence artificielle) vont pour nous beaucoup trop loin dans le traitement avec une image plus éclatante, mais moins naturelle à tous les niveaux. A vous de voir selon vos goûts.
Le son est reproduit par un woofer en face arrière accompagné de deux radiateurs passifs et de deux canaux pleine bande débouchant sous la TV. Compatible Atmos, la 55OLED855 offre un rendu plutôt pas mal en termes d’immersion 3D. Le son remplit bien la pièce, sur les côtés comme vers le haut. Le woofer monte assez haut en fréquence et participe à cet éclatement sonore grâce à ses réflexions sur le mur. Le rendu est clair sans être agressif, c’est pas mal. Il ne faudra pas trop attendre d’explosions ou de tremblements de terre, les basses sont très limitées. Quoi qu’il en soit, l‘ouverture sonore globale est équivalente à celle des petites barres de son d’entrée de gamme jusqu’à 300-400 euros.
Nous avons terminé nos tests avec le DTS Play-Fi. Ce protocole de diffusion audio multiroom et d’accès aux services de musique en ligne est intégré pour la première fois dans un téléviseur. Il transforme l’OLED855 en enceinte connectée. Il lui permet également de s’associer à d’autres enceintes et amplificateurs Play-Fi compatibles de la maison. Notre amplificateur Onkyo R-N855 a été reconnu. Typiquement, cela devrait aussi permettre d’associer des enceintes surround directement au téléviseur, mais nous n’en avions pas sous la main pour le vérifier. L’OLED855 se pilote depuis l’application DTS Play-Fi comme une enceinte. Tout ce qui est en lecture s’affiche sur la TV avec la jaquette en grand format. On peut aussi transférer le son de la TV vers son smartphone. Dommage, il n’est pas possible d’allumer la TV ou uniquement ses haut-parleurs depuis l’app Play-Fi pour écouter la musique. Il faut d’abord l’allumer avec sa télécommande.
Prix et concurrence
Mis à part le LG OLED55BX positionné à 1500 euros, tous les autres OLED 55" démarrent à 2000 euros comme ce Philips OLED855. C’est le cas du Panasonic HZ1000, du LG CX ou du Sony A8. Avec les promotions régulières, il est toutefois possible de trouver certaines de ces références en dessous des 2000 euros. Les fonctionnalités générales sont assez semblables d’un modèle à l’autre. Le Panasonic et le Philips sont Dolby Vision et HDR10+, Sony et LG se contentent du Dolby Vision. En revanche, seul LG est déjà passé au HDMI 2.1. Il faudra attendre les collections 2021 pour voir peut-être une généralisation de ce connecteur. Enfin, sachez que pour ce même tarif, en technologie LCD vous avez accès à des modèles haut de gamme aux capacités équivalentes en 65".
L’avis de Clubic
La proposition OLED de Philips avec ce 855 en 55" promet de belles images dans un usage orienté télévision, séries et cinéma. Il est un peu moins à l’aise avec le gaming à cause de l’absence de HDMI 2.1, des fonctions liées et d’un input lag élevé. Il respecte les sources d’origine sur la quasi-totalité des critères, mis à part l’anti-saccade à activer et qui modifie le rendu. Le mode Film est le plus fidèle mais il nécessite tout de même quelques réglages. Les autres modes sont un peu trop extrêmes, sachant qu’ils peuvent aussi tout à fait vous plaire. En l’absence de l’eARC et avec des haut-parleurs pas mauvais en termes d’immersivité, c’est un téléviseur qui se suffit à lui-même. Android TV et ses multiples applications ainsi que le Play-Fi pour la musique viennent le confirmer. Débarrassé de tout autre appareil autour de lui, c’est là qu’il sera à son aise : seul sur le meuble TV ou sur une enfilade pour mettre en valeur ses attributs physiques et sa superbe finition.
Le 55OLED855 possède un puissant traitement vidéo lui permettant d’offrir une image tridimensionnelle avec un parfait découpage des plans. La section sonore avec beaucoup d’ampleur occulte la nécessité d’ajouter une petite barre de son. Les réglages sont nombreux pour le personnaliser selon ses goûts.
- Présentation luxueuse
- Contraste et colorimétrie
- Sensation de profondeur dans l’image
- Quantité de réglages accessibles
- DTS Play-Fi intéressant
- Fonctions autour de l’Ambilight
- Activation de l’anti-saccade obligatoire
- Pas de HDMI 2.1
- eARC absent
- Pied réfléchissant