Sharp 55FN2EA

Avec sa série 4K FN, Sharp entend proposer des téléviseurs à la diagonale généreuse pour un tarif accessible, tout en préservant le dynamisme de l’image afin de profiter d’une qualité d’affichage suffisante pour les signaux HDR. Après avoir pris le temps de visionner quelques films et séries, sans oublier le passage sous la lentille de notre sonde, on vous donne notre avis sur ce téléviseur petit budget.

Les plus
  • Expérience connectée (Android TV, Assistant, Chromecast) ...
  • Une image juste et flatteuse en SDR
  • Très bon contraste natif
  • Blooming visible mais contenu
Les moins
  • ... avec quelques lenteurs
  • Volume de couleurs / Angles de vision étroits
  • HDR sans grand intérêt
  • Filtre antireflet médiocre
  • Input lag du mode jeu

La marque dont l’histoire est chargée d’innovations ambitionne encore de redorer son blason face à une concurrence chinoise et coréenne particulièrement rude.

Entre le four à micro-ondes, la calculatrice et l’écran plat, les appareils et technologies sous-jacentes dont Sharp déclare la paternité ont jalonné notre quotidien durant ces dernières décennies. Et pourtant, le constructeur qui occupait une grande place sur le marché des téléviseurs il y a encore 15 ans a perdu de la vitesse sur ce marché. Après moult rebondissements, notamment avec un transfert de licence pour ses activités en Europe puis une reprise sur les droits de la marque quelques années après, Sharp entend regagner du terrain sur des secteurs comme celui du téléviseur et de l’audio. Avec deux nouvelles gammes de téléviseurs cette année (séries FN et EQ), le géant japonais tente de se placer comme une alternative aux produits budget friendly d’acteurs comme TCL et Hisense. On regarde ça de plus près.

Prix et disponibilité

La série FN se décline sous quatre diagonales de 43, 50, 55 et 65 pouces. Notre exemplaire de test, en version 55 pouces, est commercialisé au tarif de 499 €, le modèle de 50 pouces est quant à lui accessible dès 379 € chez certains revendeurs.

Fiche technique Sharp 55FN2EA

Résumé
Diagonale55 pouces
Résolution d'écran3840 x 2160 pixels - 4K UHD
Technologie d'écranLCD
Compatibilité HDRHLG, HDR10, Dolby Vision
Puissance des haut-parleurs (watts)12
Système d'exploitationAndroid TV
Affichage
Diagonale55 pouces
Résolution d'écran3840 x 2160 pixels - 4K UHD
Technologie d'écranLCD
Type de dalleTFT
Type de rétroéclairageRétroéclairage
Compatibilité HDRHLG, HDR10, Dolby Vision
Fréquence de rafraîchissement60Hz
Audio
Puissance des haut-parleurs (watts)12
Nombre de haut-parleurs2
DTS:XOui
Connectique
Nombre de ports HDMI4
Standard HDMIHDMI 2.1
ARC / eARCeARC
Autres entrées2x USB-A, 1x Ethernet
Autres sorties1x HDMI ARC/ eARC, 1x casque
Connectivité
Système d'exploitationAndroid TV
BluetoothOui
Wi-FiOui
Assistant vocalGoogle Assistant
ChromecastOui
Airplay 2Non
HomekitNon
Caracteristiques physiques
Hauteur760mm
Largeur1,231mm
Profondeur265mm
Poids11kg
Pied amovibleOui
Hauteur (sans pied)718m
Largeur (sans pied)1,231m
Profondeur (sans pied)91m
Compatibilité VESAOui

Design : une conception à la fois moderne et basique

Sharp parvient à se distinguer sur cette fourchette de prix avec une conception qui privilégie largement le plastique, mais un design résolument moderne et épuré. On profite d’un téléviseur léger à l’installation facile, d’un cadre fin qui laisse place à l’image, et d’un support constitué de deux pieds excentrés, tout ce qu’il y a de plus basique.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Ce type de support a malgré tout un désavantage : celui de ne pas laisser le choix de posséder un meuble TV suffisamment large pour accueillir ce modèle. En revanche, l’installation reste très compacte sur la profondeur, tandis que l’espace libéré par les pieds sur la hauteur permet de positionner une barre de son sous la télé, à condition qu'elle soit peu volumineuse.

© Matthieu Legouge pour Clubic

L’arrière du téléviseur est pour le moins classique et réalisé dans un plastique bon marché. Les connectiques sont principalement réunies sur la droite, seul le connecteur d’alimentation se trouve de l’autre côté. Dans l’ensemble, ce téléviseur Sharp fait bonne figure vu le prix attractif qu’il affiche. Il n’est pas le téléviseur le plus fin du marché, c'est certain, mais ses 91 mm d’épaisseur en font un modèle qui se prête bien à une accroche murale via la fixation VESA 400 × 300.

Connectiques et audio

Ce téléviseur embarque quatre entrées HDMI 2.1 avec un support eARC ; en revanche, pas question de 4K à 120 Hz ici puisque la dalle se limite à un taux de rafraichissement de 60 Hz. On trouve également deux ports USB, un lecteur de carte microSD, les sorties jack 3.5 mm et optique numérique, un port RJ45, ainsi que les entrées satellites et antenne. Du côté de la connectivité sans-fil, Bluetooth et Wi-Fi sont bien de la partie.

La section audio est propulsée par Harman Kardon avec un système 2.0 d’une puissance totale de 24 W. Sharp compte sur le support DTS Virtual:X pour simuler un son surround 3D. Mis à part cela, on retrouve les compatibilités Dolby Digital et Dolby Digital Plus. Dans les faits, le son de ce 55FN2EA n’a rien d’exceptionnel et reste limité, notamment en matière de basses et d’effets surround. Tout est question d’exigences évidemment et ceux qui recherchent un son 3D et percutant se tourneront vers un système plus convaincant, à minima avec une petite barre de son. Dans l’ensemble, le son de ce téléviseur remplit néanmoins sa fonction, les dialogues sont restitués avec une certaine clarté, tandis que le son ne sature pas en poussant le volume.

Expérience connectée, interface et télécommande

Android TV est à la manœuvre sur cette série FN. Avoir accès à tant d’applications et de services de streaming, le tout réuni dans une interface claire et facile à l’usage est toujours un avantage pour l’utilisateur à l’heure à la consommation de contenu se fait de plus en plus à la demande. Le Sharp 55FN2EA dispose par ailleurs d’atouts supplémentaires avec son Chromecast intégré et le contrôle vocal avec l’assistant Google via la télécommande.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Il faut malgré tout savoir se montrer patient quelquefois. Le lancement de certaines applications demande, en effet, parfois quelques longues secondes, la navigation au sein de l’interface reste quant à elle tout à fait fluide. Sharp a ajouté une très légère surcouche à Android TV ; en vérité, il s’agit uniquement d’une série de tuiles redirigeant vers les éléments d’Android TV lorsque l’on presse le bouton « Menu ».

La télécommande est comme bien d’autres : encombrante, bardée de boutons et faite en grande partie de plastique. Elle intègre néanmoins un microphone, indispensable pour profiter des fonctionnalités offertes par Android TV.

Qualité d'image

Sharp recourt à une dalle VA pour animer son téléviseur de série FN. Le contraste natif y est très bon, avec une luminance du noir qui parvient à être suffisamment basse pour produire une sensation de profondeur bienvenue et offrir du dynamisme à l’image. En contrepartie, il faut se contenter d’angles de vision étroits, les couleurs ternissent à mesure que nous ne sommes plus en face du téléviseur.

On remarque un niveau de détails intéressant dans les scènes sombres, même si l’on n’échappe pas à quelques noirs bouchés avec des zones sous-exposées et un mode Film qui est naturellement plus agréable à utiliser dans la pénombre. Étonnamment, le blooming n’est pas aussi perceptible que ce à quoi l'on s’attendait ; il est certes bien présent dès lors qu’une image très contrastée apparait à l’écran, mais le halo généré autour des objets lumineux reste discret. En revanche, ce téléviseur et son système de rétroéclairage peinent à reproduire tous les détails dans les hautes lumières. Hélas, à cette hauteur de prix, il n’y a pas de miracle possible.

© Matthieu Legouge pour Clubic


Malgré un volume de couleur relativement bas sous l’œil de notre sonde, le Sharp FN2EA parvient à flatter l’œil. Si l’image n’est pas parfaite en toutes circonstances et que les couleurs ne sont pas aussi riches que sur d’autres modèles, il faut bien avouer que l’image n’est pas terne et parvient à satisfaire notre usage quotidien.

© Matthieu Legouge pour Clubic


Du côté des traitements vidéo, la magie n’opère pas avec l’excellence que l’on retrouve sur des téléviseurs autrement plus onéreux, mais pour le dire franchement Sharp n’est pas non plus « à la traine ». Le moteur de gestion ACE Pro Ultra Engine a toutefois comme limite matérielle la dalle dont le taux de rafraichissement n’excède pas 50 Hz. Si l’image parait fluide dans de nombreuses situations en évitant parfois les saccades, ce n’est bien sûr pas toujours le cas. Les longues scènes de travelling n’échappent pas à des saccades que beaucoup de téléspectateurs remarqueront. Enfin, la mise à l’échelle est correcte pour donner l’illusion d’une image en 4K. On perd pas mal de détails au passage en raison du lissage induit par la mise à l’échelle, mais dans l’ensemble la performance reste bonne pour un téléviseur dans cette gamme de prix.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Avant de passer à nos mesures, terminons par préciser que le filtre antireflet du TV se montre moyennement efficace. C’est vrai que l’on a déjà vu pire, mais cela reste dommage pour un téléviseur qui se voit comme un appareil de divertissement dans une pièce à vivre, et non comme un produit destiné aux seules cinéphiles. L’idéal sera de jongler entre différents modes d’image, standard ou dynamique en journée quitte à perdre en fidélité des couleurs, et film en soirée pour profiter d’une meilleure justesse colorimétrique.

Nos mesures

Malgré sa température de couleur un peu trop chaude par défaut, le Sharp 55FN2EA n’a pas trop à rougir grâce à un mode Film qui restitue, dans l’ensemble et à quelques détails près, une image relativement juste.

La courbe gamma manque quelque peu de stabilité, notamment avec un pic à 2,6 à 90 % de luminance et des nuances de gris qui paraissent parfois trop sombres. On note toutefois une température de couleurs moyenne assez proche de la valeur cible (6 500 K), et un excellent rapport de contraste avec les réglages par défaut.

La colorimétrie est bien respectée, seules de légères dérives chromatiques persistent. Les tons couleur peau s’affichent également avec une bonne fidélité, ce qui est bon signe pour un mode Film. Le Delta E moyen s’établit à 2,26 ; il est par conséquent en dessous du seuil fatidique où les dérives chromatiques apparaissent à l’œil humain.

Toujours avec des signaux SDR, notons enfin que la luminosité par défaut de ce mode Film est d’environ 183 cd/m². En poussant le réglage en question pour obtenir une image plus lumineuse, nous mesurons alors un pic lumineux de 387 cd/m². Le contraste natif est excellent sur cette dalle de type VA avec un rapport de 5 767:1 dans le meilleur des cas.

HDR

Supportant aussi bien les formats HDR10 que Dolby Vision (et HDR HLG), le Sharp 55FN2EA dispose d’un sérieux avantage sur le papier par rapport à certains concurrents. En revanche, sa gestion des signaux HDR nous laisse sur notre faim, avec un Display Tone Mapping qui dope d’abord la luminosité avant de lisser le signal et éviter le clipping. Le pic lumineux atteint à peine celui constaté lors de nos mesures en SDR, avec 372 cd/m².

Bien qu’il parvienne à afficher une image avec un certain dynamisme dans les scènes sombres grâce à son contraste et son niveau de luminance du noir, le FN2EA peine à convaincre dans les hautes lumières avec les signaux HDR. Ses performances sont insuffisantes pour restituer toute la plage dynamique des contenus diffusés et la perte de détails est flagrante sur les hautes lumières.

Une nouvelle fois, la colorimétrie est plutôt juste. Disons que nous nous attendions à pire sur cette fourchette de prix. Néanmoins, le Sharp 55FN2EA est assez fidèle à la source, quand bien même nous constatons de légères dérives chromatiques en HDR.

C’est au niveau du volume de couleurs que le bât blesse. N’étant pas équipé de la fameuse technologie à point quantique que l’on retrouve au sein des téléviseurs estampillés QLED, ce modèle de la série Aquos fait forcément moins bien que des références QLED à petit prix de certains concurrents, comme le TCL C635 par exemple. Chez Sharp, c’est la série EQ qui se charge d’élargir le spectre de reproduction des couleurs. Pour en revenir à notre FN2EA, celui-ci couvre le très exigeant espace Rec. 2020 à hauteur de 59,5 % seulement. Le DCI-P3 est naturellement mieux couvert, à hauteur de 81,75 %.

Rec. 2020
DCI-P3

Jeux vidéo

Ce téléviseur n’est pas le mieux équipé pour les jeux vidéo, la fluidité est limitée par sa dalle tandis qu’une certaine rémanence s’observe sur les objets en mouvements rapides. Malgré tout, cela n’empêche en aucun cas d’utiliser ce téléviseur Sharp avec une console de jeux, PS5 ou autre. Il ne faut tout simplement pas s’attendre à des performances de folies, surtout que nous mesurons un input lag de 50,3 ms, le plus élevé jusqu'à présent. Cela se traduit par des difficultés dans les jeux vidéo multijoueurs en ligne, alors que sur des titres en solo, on ressent aisément le retard à l’affichage avec une perte de quelques images par secondes.

Consommation électrique

Voilà un téléviseur un peu moins gourmand en énergie que la plupart des références testées jusque-là. Le Sharp 55FN2EA a en effet, une consommation relative de seulement 65 W/m² et se place ainsi parmi les téléviseurs les plus économes en énergie de notre sélection, avec le TCL C635 dont la consommation électrique n’excède pas 57 W/m².

Sharp 55FN2EA : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
6 / 10

Ce téléviseur présente des carences logiques compte tenu de son prix et des technologies d’affichages en présence. Volume de couleurs un peu juste, angles de vision étroits, blooming et manque de détails dans les hautes lumières, expérience HDR en demi-teinte… Les faiblesses relevées peuvent paraître nombreuses, mais sont contrebalancées par des qualités honorables sur un téléviseur à ce tarif avec un affichage qui se révèle assez juste dans l’ensemble.

Le Sharp 55FN2EA est malgré tout un modèle intéressant si l’on considère son rapport qualité/prix. Certes, ses performances globales sont moyennes, mais l’affichage est suffisamment bon pour profiter de contenus variés, du sport au jeu vidéo, en passant par le cinéma. Nous apprécions notamment la profondeur des noirs avec un très bon contraste natif, les effets de blooming qui restent contenus par rapport à d’autres références au même tarif, et bien sûr une expérience connectée complète malgré quelques lenteurs parfois. En somme, ce téléviseur n’est pas fait pour les plus exigeants d’entre nous, mais il convient parfaitement à un usage familial et quotidien.

Les plus
  • Expérience connectée (Android TV, Assistant, Chromecast) ...
  • Une image juste et flatteuse en SDR
  • Très bon contraste natif
  • Blooming visible mais contenu
Les moins
  • ... avec quelques lenteurs
  • Volume de couleurs / Angles de vision étroits
  • HDR sans grand intérêt
  • Filtre antireflet médiocre
  • Input lag du mode jeu
Sous-notes
Qualité d'image
7
Design et ergonomie
7
Jeux vidéo
2
Audio
6
Système d'exploitation
6

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.