« Hey choom, ça fait un bail ! En manque de ta dose de Danse Sensorielle ? Nova ! Viens donc tester notre nouvelle création premios ! Ça parle d’une histoire d’espionnage de psycho, avec une question de vie à trait-plat et de la baston ultra énervée dans un quartier vraiment craignos de Night City. Tu vas voir, tu vas triper ! ». Voici ce que nous propose en substance CD Projekt RED avec la tant attendue extension de Cyberpunk 2077, baptisée Phantom Liberty. Qu’en est-il en réalité ? Connectez-vous pour le savoir !
- Histoire d'espionnage trépidante à vivre
- Ambiance crasse de Dogtown
- La refonte de gameplay de la version 2.0
- Toujours aussi beau
- Globalement assez dirigiste
- Chiche en nouvelles activités
- Configurations requises musclées
- C'est la fin pour Cyberpunk 2077
Avec Hearts of Stone et Blood and Wine pour The Witcher 3, CD Projekt RED a clairement montré son talent pour proposer un véritable jeu dans le jeu au travers d'extensions de qualité. Annoncée pour la toute première fois il y a tout pile un an, celle de Cyberpunk 2077 répondant au nom de code Phantom Liberty s'apprête enfin à s'implanter dans nos circuits. Trois ans après la sortie d'un jeu transcendant à plus d'un titre, quoiqu'imparfait et pas adapté aux consoles ancienne génération, Phantom Liberty est pour le studio le moyen d'offrir une sorte de rédemption à Cyberpunk 2077. Malheureusement mais logiquement, cela ne se fera que sur PC, PS5 et Xbox Series X|S. Mission accomplie selon nous, si vous nous passez l'expression, après une bonne trentaine d'heures de jeu.
Test réalisé sur PC grâce à un code fourni par le développeur. Cyberpunk 2077 : Phantom Liberty sortira le 26 septembre sur PC, PS5 et Xbox Series X|S au tarif de 30 euros. Les captures d'écran présentes dans ce test sont issues d'éléments (sous-titrés en anglais) également fournis par CD Projekt RED.
Oiseau chanteur abattu
Avant de recevoir vos ordres de mission, un peu de contexte est de mise pour savoir où se place l'intrigue de Phantom Liberty au sein de celle du jeu original. Ceci risque cependant de divulgâcher une partie de l'histoire pour celles et ceux n'ayant pas encore joué à Cyberpunk 2077. Nous vous invitons donc au cas où à sauter les prochains paragraphes.
Alors que V cherche désespérément un moyen de se débarrasser de la Relic abritant la personnalité de Johnny Silverhand, qui s'échine sans le vouloir à investir son corps, son enquête mène notre personnage à Pacifica. Après avoir terminé cet arc, une puissante hackeuse portant le nom de code Songbird nous contacte pour une mission à très haut risque.
À Night City, tout se paye, et pour appâter notre mercenaire de V, Songbird (ou tout du moins une projection d'elle-même) lui montre l'étendue de ses impressionnantes capacités en coupant sa connexion à Johnny. Elle en profite même pour débloquer le potentiel de la Relic, nous offrant dans le processus de nouvelles compétences. Serait-ce là la solution miracle aux tourments de V tant espérée ? L'enjeu en vaut visiblement la chandelle, mais il sera de taille : nous devons nous rendre en urgence dans le quartier extrêmement mal famé de Dogtown, où l'avion de la présidente des Nouveaux États-Unis d'Amérique entame une descente en catastrophe.
C'est dans le cadre d'un prologue explosif doté d'une mise en scène spectaculaire que Phantom Liberty commence. Celui-ci est magnifié notamment par la mise à jour 2.0 de Cyberpunk 2077, qui apporte avec elle une profonde et ô combien satisfaisante refonte du gameplay. Les arbres de talents revus et corrigés nous permettent plus que jamais de construire un build extrêmement puissant et diablement jouissif à jouer.
Mais nous serons d'emblée confrontés à de tout aussi puissants adversaires, dont l'IA a été retravaillée pour nous donner pas mal de fil à retordre. Un constat d'autant plus parlant dans la difficulté maximale, devenue bien plus mortelle que dans le jeu original. Outre l'extension, cette fameuse mise à jour remet ainsi clairement Cyberpunk 2077 au goût du jour.
À tel point qu'elle nous a véritablement donné envie de relancer, non sans une émotion certaine, notre toute première partie. Partie dans laquelle nous avons vécu des moments qui continuent encore aujourd'hui de marquer notre esprit au fer rouge. Un exploit en soi, alors que d'autres RPG d'envergure récemment sortis tels que Baldur's Gate III ou Starfield essaient de jouer de leurs charmes et tirer sur la corde sensible de notre amour du genre.
Chienne de ville
Après ce prologue haletant et une courte halte dans un appartement délabré hors de vue de nos poursuivants, le quartier de Dogtown s'ouvre ainsi véritablement à nous. Celui-ci jouxte Pacifica, permettant de faire d'une pierre deux coups pour CD Projekt RED. Le fief des Voodoo Boys avait pour rappel été tristement abandonné par les autorités de Night City et les développeurs. Phantom Liberty permet indirectement de redonner un peu de vie à cette partie de la ville.
Alors que le terrain de jeu de l'œuvre originale pouvait se montrer oppressant, il fait pâle figure face à Dogtown. Régi par une milice privée répondant au nom de Barghest (les chiens fantômes de The Witcher, pour les connaisseurs), le quartier est tenu d'une main de fer par Kurt Hansen. Il s'agit pour la petite histoire d'un ancien militaire tyrannique se prenant pour un petit seigneur sur cet îlot isolé du reste de Night City.
En résulte une ambiance délicieusement crasse, où junkies et démunis errent sans but dans des rues témoignant d'une gloire depuis longtemps passée. Quelques vestiges de ce passé plus reluisant demeurent, mais seuls les nantis ont le droit d'en jouir, se murant de la misère environnante. Vous l'aurez compris, Dogtown a une place on ne peut plus cohérente au sein de Night City. L'occasion pour nous de saluer encore une fois le travail de CD Projekt RED sur la partie visuelle de Phantom Liberty.
Nous avons pu en profiter de manière fluide avec tous les curseurs graphiques à fond en 1440p, mais en faisant quelques sacrifices du côté du ray tracing. Malheureusement, notre « modeste » RTX 3070 Ti n'a pas bien pris l'activation du mode Ray Tracing Overdrive, intégrant le path tracing. Celui-ci est bon gré mal gré réservé aux RTX 4000 grâce au DLSS 3.5 et à la fonctionnalité de génération d'images. Nous vous préparons d'ailleurs un beau dossier technique sur le DLSS 3.5 introduit avec le patch 2.0, restez donc connecté pour en savoir plus bientôt !
Qu'à cela ne tienne, Phantom Liberty reste, même sans ce mode un brin élitiste, un bonbon pour les yeux, malgré l'ambiance vétuste de Dogtown. Ce à condition tout de même de disposer d'une configuration PC suffisamment musclée, ou bien sur PS5 et Xbox Series X|S. La version console devra ceci étant dit forcément faire quelques sacrifices pour que le jeu reste fluide.
Pour en revenir à Dogtown, l'on pourra cependant reprocher à ce quartier une zone de jeu assez petite qui manque de nouvelles activités. À part des quêtes annexes (globalement bien écrites, soit dit en passant) et une nouvelle activité de vols de véhicules, nous restons pour ainsi dire en terrain extrêmement connu par rapport au monde ouvert de Cyberpunk 2077.
Ceci étant dit, le vol de véhicules nous permettra à terme d'accéder à de puissants bolides blindés armés jusqu'aux jantes. Ceux-ci s'avéreront particulièrement efficaces dans le cadre des courses-poursuites introduites par la mise à jour 2.0. Malgré le côté enthousiasmant de cette nouvelle fonctionnalité de gameplay, nous avons cependant trouvé cet élément un brin anecdotique. Le jeu de CD Projekt RED ne nous invite malheureusement pas à jouer le bandit de grand chemin aussi bien qu'un certain GTA.
Mission Solo-monde
Si ces activités annexes sont un bon moyen d'atteindre le niveau maximal fixé à 60 dans Phantom Liberty, le cœur de l'extension se trouve bien sûr dans les missions scénarisées visant à jouer les espions pour notre propre survie. Et là encore, CD Projekt RED impressionne par son écriture fine, rendant notre progression véritablement captivante à suivre.
Infiltration, piratage, filature, participation sous couverture à une soirée mondaine, usurpation d'identité, trahisons, complots, l'histoire de Phantom Liberty coche absolument toutes les cases du bingo d'un film d'espionnage digne de ce nom, à la sauce cyberpunk. Nous pourrons cependant reprocher un certain dirigisme dans la plupart de ces missions, nous laissant assez peu de choix ou d'impact significatif dans la marche à suivre. Dans sa globalité, l'extension embrasse également d'avantage son aspect Action que RPG, à l'exception de quelques rares passages. Toujours est-il que le studio polonais nous tisse une superbe toile que nous avons pris grand plaisir à découvrir.
Outre la mise en scène et l'écriture d'excellente facture de ces missions, l'extension Phantom Liberty est également portée par ses protagonistes. En plus de la mystérieuse et attachante Songbird et la présidente des Nouveaux États-Unis d'Amérique aux multiples facettes, nous ferons d'autres connaissances. À commencer par le charismatique et méthodique espion Solomon Reed, incarné avec maestria par un certain Idris Elba. Nous pouvons également citer Alex, espionne de son état et ancienne collègue de Solomon. Tous ces personnages sont intimement liés, et il nous appartiendra au fil de l'histoire de démêler tout cela pour comprendre les motivations de chacun.
Profitons-en pour faire une mention spéciale à la bande-son de Phantom Liberty, toujours chapeautée par P.T. Adamczyk et Jacek Paciorkowski. À l'image de celle du jeu original, celle élaborée pour l'extension anime selon nous de fort belle manière notre trépidante mission d'espionnage au sein de Dogtown. Puisque la proverbiale musique parle mieux que des mots, nous vous invitons à l'écouter dans son intégralité, histoire éventuellement d'accompagner la lecture de ce test.
Si nous avons grandement apprécié le déroulé de Phantom Liberty, c'est surtout sa conclusion qui nous a particulièrement bluffé. Il semblerait que CD Projekt RED a sciemment rendu le reste de l'extension dirigiste pour nous redonner le volant à la fin. Et ce au travers de choix proprement cornéliens, auxquels nous avons été habitués par le studio polonais. Nous vous laisserons le plaisir de découvrir tout cela par vous-même. Sachez en tout cas que le final en apothéose proposé par la seule et unique extension du jeu justifie presque à lui seul l'intérêt d'une histoire intrigante de bout en bout.
À l'instar des différentes fins de Cyberpunk 2077, gageons que celle de Phantom Liberty ne laissera personne indifférent. Lors des crédits et des traditionnels appels des amis chers que nous nous sommes faits durant cette belle et tragique aventure en compagnie de V et Johnny, nous sommes en tout cas restés de notre côté le souffle coupé, apathique sur notre siège en nous disant : « Ça y est, cette fois Cyberpunk 2077, c'est vraiment terminé ».
CD Projekt RED a ainsi bouclé avec panache son Action-RPG dans le futur dystopique imaginé par Mike Pondsmith. Il en a profité pour nous proposer ce qui se rapproche le plus d'une version aboutie tant attendue depuis trois ans. Quoi qu'on en dise et en dépit d'ambitions trop grandes pour être véritablement réalisables, Cyberpunk 2077 est définitivement un titre à part à nos yeux. Il le doit notamment à son gameplay revu et corrigé grâce à la version 2.0, son ambiance magistralement maîtrisée et son scénario qui nous tient férocement en haleine… pour mieux lâcher prise de manière délicieusement douce-amère. Car il ne peut en être autrement dans un univers cyberpunk. Vivement leur prochain jeu !
Phantom Liberty : l'avis de Clubic sur l'extension de Cyberpunk 2077
Sans arriver au niveau de la monstrueuse extension Blood and Wine pour The Witcher 3, Phantom Liberty n'en demeure certainement pas moins un très beau chant du cygne pour Cyberpunk 2077. Nous serions même tentés de dire que, pour celles et ceux n'ayant pas encore essayé le dernier titre de CD Projekt RED, il s'agit du meilleur moment pour le faire.
L'ajout de l'extension et la refonte majeure du gameplay via la version 2.0 en font, selon nous, ce qui se rapproche le plus d'une version définitive de cet excellent Action-RPG dans le futur dystopique de Mike Pondsmith. Malgré ses déboires principalement sur consoles ancienne génération, Cyberpunk 2077 a depuis son lancement occupé une place particulière dans notre cœur.
Y retourner dans sa meilleure forme possible, et en plus avec une nouvelle aventure en compagnie de V et Johnny, a donc pour nous été une véritable joie. Ce grâce à une histoire extrêmement solide (mais peut-être plus Action que RPG), dotée d'une fine écriture dont CD Projekt RED a le secret. Si l'on reprochera le manque de nouvelles activités dans le relativement petit quartier à l'ambiance délicieusement vétuste de Dogtown, nous n'avons certainement pas boudé notre plaisir d'arpenter cette nouvelle portion de Night City.
Et que dire de cette fin, qui s'inscrit dans la droite lignée de celles du jeu original, dans toute sa beauté douce-amère… Comme on dit dans le milieu, l'on ne devient pas une légende à Night City sans partir dans un dernier coup d'éclat magistral, et c'est précisément ce qu'a fait Phantom Liberty pour Cyberpunk 2077. « Au revoir V. Et n'abandonne jamais le combat… ».
- Histoire d'espionnage trépidante à vivre
- Ambiance crasse de Dogtown
- La refonte de gameplay de la version 2.0
- Toujours aussi beau
- Globalement assez dirigiste
- Chiche en nouvelles activités
- Configurations requises musclées
- C'est la fin pour Cyberpunk 2077