Quelques semaines après avoir testé un NAS d'un genre assez novateur, le Flashstor 12 et ses unités SSD M.2, nous revenons à du plus classique, et du moins onéreux aussi. En effet, toujours chez ASUSTOR, la série Nimbustor fait peau neuve, et nous avons pris en main l'AS5404T, qui associe Intel Celeron N5105 et 4 unités 2,5/3,5 pouces. Plus classique, nous n'avons pas menti.
- Double 2,5 GbE agrégeable
- Design et conception réussis
- Port HDMI 2.0b et USB 3.2 Gen 2
- Extension RAM et 4x M.2 cache
- Logiciel très accessible
- 2.5 GbE un peu sous-exploité
- Control Center capricieux
- Logiciel qui stagne un peu
Fiche technique ASUSTOR Nimbustor 4 Gen 2 AS5404T
Type de processeur | Intel Celeron N5105 |
Norme(s) ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Nombre maximal de disques supportés | 4 |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, JBOD, 6, 5, 10, 1, Single Disk |
Système de fichier | Btrfs, Ext4, NTFS |
Type de processeur | Intel Celeron N5105 |
Fréquence CPU | 2000 MHz |
Taille de la mémoire | 4Go |
Type de mémoire | DDR4 |
Norme(s) ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Connecteur(s) Réseau | LAN - 2.5 GbE x2 |
Wake On LAN | Oui |
Bluetooth | Non |
Wi-Fi | Non |
Nombre maximal de disques supportés | 4 |
RAID supporté | Oui |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, JBOD, 6, 5, 10, 1, Single Disk |
Système de fichier | Btrfs, Ext4, NTFS |
Connecteur(s) | USB 3.2 Gen 2 |
Fonctions du serveur | FTP, Impression, iTunes, Multimédia, Photo, Vidéo-surveillance, Virtualisation, Web |
Windows ADS | Oui |
iSCSI (Encapsulation SCSI) | Oui |
Téléchargement sans PC | Oui |
Evolutif | Oui |
Rackable | Non |
Niveau sonore | 19.7dB |
Consommation | 38.3W |
Largeur | 170mm |
Hauteur | 174mm |
Profondeur | 230mm |
Poids | 2.26kg |
Design et ergonomie
Premier coup d'œil posé sur l'AS5404T, et inutile de mentir, première déception. Non que le design des Nimbustor soit mauvais, au contraire même, mais ASUSTOR n'a pas bougé d'un iota par rapport à la précédente gamme, et nous aurions aimé un peu plus d'ambition ou de recherche, par exemple pour un meilleur maintien de la face avant, laquelle recouvre les berceaux des unités de stockage. Nous aurions aussi pu rêver d'un nouveau système de fixation de ces mêmes unités.
Discret bouton d'allumage et, moins discret, le logo HDMI © Nerces pour Clubic
Cela dit, il ne faut pas se montrer trop dur avec ASUSTOR. Nous avions bien apprécié le design des précédents Nimbustor, et nous n'allons pas changer d'avis aujourd'hui. Nous profitons donc toujours d'une espèce de parallélépipède compact (170 × 174 × 230 millimètres) dont la robe est presque entièrement noire. Sur l'avant, trois petites touches de rouge apportent un peu de variété, et la façade détachable adopte un léger relief très anguleux.
Des fentes d'aération sur le dessus et l'imposant ventilateur © Nerces pour Clubic
L’AS5404T n’occupe pas beaucoup de place sur le bureau – ou ailleurs – et son poids est relativement contenu à 2,26 kg. En revanche, il faut faire avec une brique d’alimentation externe (90 watts) comme hélas, c'est de plus en plus souvent le cas sur les unités 4 baies. Sur l’avant du NAS, ASUSTOR joue la carte de la sobriété : un seul port (USB 3.2 Gen 2 (10 Gbps) est disponible, sur une espèce de cartouche qui contient aussi le bouton de mise sous tension et les LED.
Hélas, les unités 2,5 pouces nécessitent toujours l'usage de vis © Nerces pour Clubic
Ces dernières sont là pour renseigner sur l’alimentation du NAS, mais aussi l’activité réseau et l’activité des unités 2,5/3,5 pouces. Un ultime bouton est là pour les sauvegardes automatiques bien sûr configurables. En tournant le NAS dans tous les sens, on ne remarque pas de grands changements par rapport aux versions précédentes, mais des aérations ont toutefois été aménagées sur le dessus de la bête : elles sont là pour rafraîchir les quatre emplacements M.2.
Un design qui ne bouge guère avec les années, mais qui restent réussi © ASUSTOR
Enfin, sur l’arrière de l’AS5404T, on trouve l’essentiel de la connectique, encore que celle-ci se montre modeste. ASUSTOR va à l’essentiel avec deux ports USB 3.2 Gen 2 en plus, un port HDMI 2.0b, la prise d’alimentation ainsi que le verrou Kensington et, surtout, les prises réseau RJ45. ASUSTOR ne propose pas un, mais deux ports RJ45 2,5 GbE. Elle évite le surcoût d’un contrôleur 5 ou 10 GbE, mais propose quelque chose de rapide et modulaire : l’agrégation de liens est au menu.
Un slot SO-DIMM disponible et jusqu'à 4 M.2 peuvent être installés © Nerces pour Clubic
Fonctionnalités et interface logicielle
Le tour du propriétaire effectué, il faut encore mettre en place les unités de stockage avant de lancer l’installation logicielle. Rien de bien sorcier à ce niveau, ASUSTOR reste fidèle à cette façade aimantée que l’on détache presque trop facilement et à ces quatre berceaux pour unités 2,5/3,5 pouces. Des berceaux qui restent cependant plus pratiques pour les 3,5 pouces : de petites baguettes de maintien permettent de se passer des vis toujours nécessaires pour les 2,5 pouces.
La détection et l'intialisation se font très facilement sur smartphone © Nerces pour Clubic
Autre regret, l’installation de SSD au format M.2 implique de démonter la carcasse du NAS. Rien de compliqué, mais la manipulation reste plus délicate qu’un berceau à faire glisser. À quelque chose malheur est bon, dirons-nous, ouvrir l’AS5404T permet d’accéder à l’emplacement RAM laissé vacant par ASUSTOR. La marque a effectivement eu le bon goût d’augmenter la RAM embarquée de base (de 2 à 4 Go), mais en n’occupant qu’un emplacement SO-DIMM.
Un guide répond aux questions fréquences chez les débutants © Nerces pour Clubic
L’installation effectuée, on peut allumer la bête et lancer sa détection. Hélas, ce n’est pas la première fois, alors que le réseau utilisé est on ne peut plus simple, ASUSTOR Control Center est incapable de repérer le NAS : il faut entrer l’IP de la machine sur le navigateur ou configurer via l’outil smartphone, AI Master. Au moment de cette installation, il convient aussi de décider de l'objectif des SSD M.2 : utilisés comme système de cache ou associés au pool pour la création du ou des espaces de stockage.
En revanche, soulignons le soin apporté par ASUSTOR à son outil de configuration et surtout au guide de mise en place. La chose est parfaitement expliquée – en bon français, ce qui n’est pas si fréquent – et même le débutant devrait rapidement comprendre quelle norme RAID lui convient le mieux. Pour notre part, ce sera l’éternel RAID 5. Notez qu’ASUSTOR n’a rien de comparable au SRAID de Synology ou TRAID de Terramaster lesquels permettent un peu plus de flexibilité dans la gestion de la pile.
AI Master gère le NAS presque comme sur l'interface web © Nerces pour Clubic
Pour le reste, il n’y a pas grand-chose à reprocher à ASUSTOR si ce n’est peut-être un manque de nouveautés par rapport à certains concurrents. Remarquez, chercher la nouveauté à tout prix alors que l’interface ADM fonctionne très bien, ce n’est pas forcément une bonne chose. Disons que nous aimerions tout de même voir ASUSTOR corriger les (rares) bugs que nous rencontrons notamment quand les vignettes d’illustration des applications de l’App Central refusent de s’afficher.
De petits bugs de ce type (à gauche) apparaissent parfois © Nerces pour Clubic
L’App Central justement, en dehors de ce léger bug, est très confortable. Il s’agit bien sûr d’ajouter quantité de fonctionnalités au NAS et depuis les inévitables accessoires multimédias comme MolotovTV ou Plex Media Server, il permet des choses un peu plus originales comme Handbrake pour que le NAS encode lui-même les vidéos. ASUSTOR a le bon goût de bien catégoriser les applications avec des outils pour la gestion de bog, le commerce électronique, la domotique, le multimédia, la gestion de base de données ou de projets, l’hébergement web, etc.
Nous avons toujours une préférence pour Synology Photos par rapport à Photo Gallery 3 par exemple, mais ce dernier fait correctement son travail. Il en va de même pour Surveillance Center, même si ce module de gestion des caméras IP se tient davantage face à la concurrence. Du côté des fonctions plus classiques, l’interface de gestion des droits est très claire et il en va de même pour tout ce qui est surveillance de la machine. Point positif pour les moins experts, ASUSTOR rassemble de multiples conseils et étapes de vérification sécurité dans Dr. ASUSTOR.
Dr. ASUSTOR et Photo Gallery 3 © Nerces pour Clubic
Comme vous pouvez le voir sur certaines de nos captures, ASUSTOR dispose aussi d’une suite d’applications smartphone qui permettent de retrouver la quasi-totalité des fonctions du NAS sur son téléphone. Les choses sont là encore très simples et l’interface mobile est loin d’être ridicule côté lisibilité et accessibilité. Enfin, il n’est pas idiot de rappeler ici qu’ASUSTOR fait partie des rares fabricants de NAS à proposer un port HDMI sur son produit : sans que ce soit indispensable, cela ouvre des horizons multimédias intéressants à la machine.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Par rapport au précédent test ASUSTOR, nous sommes revenus à une configuration plus classique pour réutiliser en fonction des besoins nos quatre SSD Samsung 870 EVO 1 To et nos quatre disques durs Toshiba MG09 18 To. Bien sûr, côté réseau, nous faisons toujours confiance à l’excellent switch QSW-IM1200-8C 10 GbE signé QNAP.
Toshiba MG09 (stockage) et Samsung 870 EVO (performances) © Toshiba/Samsung
ASUSTOR nous a habitué à des performances de bon niveau et sans qu’il soit question de mauvais résultats, l’AS5404T déçoit un tout petit peu. Sur CrystalDiskMark et en lecture tout d’abord, nous sommes à 263 Mo/s soit presque 30 Mo/s de moins que sur le QNAP TS-464, avec une configuration matérielle très proche. L’écart est encore un peu plus important en écriture : 193 Mo/s contre 250 Mo/s.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 1 Go, RAID5, 1 GbE © Nerces pour Clubic
En passant sur des fichiers de test de 64 Go, CrystalDiskMark ne retourne pas de grandes différences et l’AS5404T reste en retrait. Chose « amusante » cependant : alors que le TS-464 signe des débits identiques ou presque, le NAS ASUSTOR améliore sensiblement son résultat à 211 Mo/s.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 64 Go, RAID5, 1 GbE © Nerces pour Clubic
Nous le savons cependant, ces tests théoriques ne peuvent être considérés que comme une indication. C’est pourquoi nous utilisons toujours les NAS pendant plus de trois semaines en usage « normal » pour vérifier leur bon comportement. Aucun problème avec l’AS5404T qui a toujours répondu à nos multiples sollicitations avec « vigueur ».
Débits en lecture/écriture sous Windows 10 en RAID 5, 1 GbE © Nerces pour Clubic
Pour apporter quelques mesures « au quotidien », nous vous présentons les résultats de copies de fichiers via l’explorateur de Windows (en SMB donc). Le QNAP TS-464 est de nouveau nettement devant l’AS5404T quand il s’agit de lire depuis le NAS (278 Mo/s contre 236 ici). En revanche, en écriture sur le NAS, c’est de nouveau ASUSTOR qui l’emporte à 212 Mo/s contre 195. Comme quoi, difficile d’être le meilleur partout.
Sachez que nous avons bien sûr essayé l’agrégation de liens pour associer les deux ports 2,5 GbE de l’AS5404T. Connecté en 10 GbE, le NAS n’a pas été en mesure de doubler ses débits… non, il a fait encoreu un peu mieux : à près de 500 Mo/s en écriture et un peu plus de 525 Mo/s en lecture depuis l'appareil, on peut dire que le jeu en vaut la chandelle.
Nous enchaînons nos mesures avec les vérifications d’usage concernant la température, les décibels et la consommation. Il n'y a cependant rien de très particulier à signaler : compte tenu du processeur Celeon N5105 utilisé – très proche du Celeron N5095 du QNAP TS-464 – nos mesures confirment la proximité des deux NAS.
Aucune inquiétude à avoir donc, les unités de stockage ne seront jamais en surchauffe (39,8 °C au maximum) et les nuisances sonores restent modérées (38,7 dB en poussant la ventilation). Deux indicateurs un peu moins élevés que sur le QNAP TS-464 et il en va de même pour la consommation, mesurée avec quatre disques à 40,1 watts.
Enfin, nous terminons le test d’un NAS avec au moins trois baies par le temps de reconstruction de notre pile RAID 5. Elle est constituée de 100 Go répartis en huit gros fichiers et de 10 Go répartis en plus de 4 000 petits fichiers. La différence est ténue, mais l’AS5404T se montre un peu plus véloce que le TS-464 de QNAP sur l’exercice : on dépasse encore les 9 minutes, mais d’un cheveu cette fois.
ASUSTOR Nimbustor 4 Gen AS5404T : l'avis de Clubic
Peut-être un peu moins riche et un peu moins polyvalent que le TS-464 signé QNAP, l’ASUSTOR AS5404T a pour lui un très net avantage tarifaire alors qu’il se négocie généralement 200 euros de moins. Un écart qui n’en fait pas un NAS « premier prix » pour autant, mais qui permet de garder du budget pour des unités plus nombreuses/de plus grande capacité.
Sans être au niveau de richesse de QNAP ou de simplicité de Synology, ASUSTOR ne néglige pour autant pas l’aspect logiciel avec une interface qui se bonifie année après année, malgré des soucis sur le logiciel de détection, l’ASUSTOR Control Center. Mention spéciale pour tout l’aspect prise en main avec un guide qui répond aux questions essentielles que peuvent se poser les débutants au moment de configurer le NAS.
L’AS5404T dispose enfin d’arguments techniques intéressants que l’on ne retrouve pas sur tous les NAS de ce type, surtout à ce niveau de prix : il est par exemple doté d’une double interface RJ45 2,5 GbE que l’on peut agréger pour doubler les débits. L’USB 3.2 Gen 2 à 10 Gbps est un autre atout, de même la possibilité d’intégrer jusqu’à 4 SSD M.2 en plus des 4 emplacements 2,5/3,5 pouces. Un modèle bien sous tous rapports en somme.
- Double 2,5 GbE agrégeable
- Design et conception réussis
- Port HDMI 2.0b et USB 3.2 Gen 2
- Extension RAM et 4x M.2 cache
- Logiciel très accessible
- 2.5 GbE un peu sous-exploité
- Control Center capricieux
- Logiciel qui stagne un peu