Quelques semaines après notre exclusivité sur le test du Netgear Nighthawk RS700S, nous testons un second routeur Wi-Fi 7, cette fois signé TP-Link, l’un des principaux concurrents de la marque américaine. Le Deco BE85 est un modèle plus ambitieux encore qui ajoute l’option mesh à des fonctionnalités hors normes.
- Tous les apports du Wi-Fi 7
- Rapide sur toutes les bandes
- Simple à installer/configurer
- Ports SFP+, 10GbE, 2,5 GbE
- Réseau maillé impeccable
- App smartphone bien vue
- Onéreux, même avec une seule borne
- Option Sécurité + par abonnement
- Contrôle parental avancé aussi
- Wi-Fi 7 peu répandu, forcément
Fiche technique TP-Link Deco BE85
Norme ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Norme Wi-Fi | Wi-Fi 7 |
Cryptage Wi-Fi | Cryptage WPA/WPA2, Cryptage WPA/WPA3 |
Débit théorique annoncé | 19 Gbps |
Ethernet | Oui |
Norme ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Norme Wi-Fi | Wi-Fi 7 |
Cryptage Wi-Fi | Cryptage WPA/WPA2, Cryptage WPA/WPA3 |
Wi-Fi Maillé | Oui |
MU-MIMO | Oui |
Authentification WPS | Oui |
Bandes de fréquence | Tri-band |
Compatible IPv6 | Oui |
Débit théorique annoncé | 19 Gbps |
Débit maximal | 11 520 Mbps |
Connecteur(s) Réseau | WAN ou LAN - Gigabit Ethernet |
Interface | USB 3.0, RJ45 |
Lecteur carte mémoire | Non |
Antennes | Interne(s) |
Nombre d'antennes | 8 |
Branchements antennes externes | Non |
Contrôle parental | Oui |
Interface web avec le routeur | Oui |
Application Mobile | Oui |
Écran | Non |
Longueur | 128mm |
Largeur | 128mm |
Hauteur | 236mm |
Poids | 1.5kg |
Une, deux ou trois « mini-tour » pour diffuser partout
Amusant de constater combien TP-Link et Netgear cherchent à se démarquer côté couleurs. Leur routeur WiFi 7 respectif adopte effectivement le même facteur de forme, mais alors que Netgear reste fidèle au noir, TP-Link garde le blanc immaculé de ses précédents modèles. Un peu moins haute que le RS700S, la tour du BE85 mesure exactement 236 millimètres alors que sa base, circulaire, est d’un diamètre de 128 mm. Pour l’encombrement, c’est donc du pareil au même.
Les deux bornes sont strictement identiques © Nerces pour Clubic
En revanche, reconnaissons un petit faible pour l’esthétique tout en rondeurs, moins agressive du routeur BE85 lequel s’intégrera sans doute plus facilement à plus d’intérieurs. Notez aussi que contrairement à Netgear, TP-Link nous livre ici un modèle mesh pour lequel il est possible d’opter pour une, deux ou trois bornes au moment de l’achat. De plus, les bornes peuvent être ajoutées par la suite afin d’éviter de trop dépenser dès le départ.
Pour ce test, nous avons reçu la version deux bornes, la plus onéreuse donc, mais il convient de souligner que les deux bornes sont strictement identiques. Elles disposent toutes les deux d’une connectique abondante quoique sensiblement différentes de celle du RS700S. TP-Link n’intègre que 2 ports LAN RJ45, mais ils sont en 2,5 GbE. Ils sont complétés par 2 ports RJ45 10 GbE dont 1 est combiné à un port SFP+. Bien vu pour la polyvalence.
Les ventilateurs évoqués par TP-Link sont heureusement discrets © TP-Link
Bien sûr, la marque propose aussi un connecteur USB-A à la norme 3.0 et une prise d’alimentation pour relier la brique. Externe, celle-ci est un modèle relativement imposant de 75 watts. Le constructeur a vu large alors que la consommation dépasse à peine les 40 watts. Enfin, notons que dans la boîte, en plus des deux bornes, de leur brique respective et des deux câbles d’alimentation, on ne trouve que deux câbles réseau RJ45, en catégorie 6.
Configuration « automatisée » plutôt facile
Depuis que nous testons des routeurs et des appareils mesh, la palme de la simplicité revient à Netgear et son RS700S pour lequel la marque a tout résumé à un simple QR Code d’accès. Chez TP-Link, c’est un tout petit peu plus compliqué… mais alors un tout petit peu. Il faut effectivement installer l’application DECO depuis son smartphone et suivre les étapes, une à une. TP-Link fait ainsi d’abord le point sur le type d’appareil à connecter, en l’occurrence un BE85.
L’appareil branché – on commence par configurer une borne seule – l’application se charge de la détecter. L’opération ne prend guère plus de quelques secondes et il est ensuite possible de réaliser les premières étapes de la configuration (nom du réseau et mot de passe). Rien de bien compliqué. L’étape suivante vise à installer au mieux la borne autant que le logiciel. La marque donne quelques conseils pour éviter de placer la borne dans un recoin par exemple.
Deux très bons points à distribuer de suite : d’abord les informations sont très claires, mais surtout elles sont données dans un français impeccable. De fait, en un temps record, on se retrouve sur l’écran principal de l’application, réseau parfaitement fonctionnel. Bien sûr, cet écran principal se focalise sur les informations essentielles : fonctionnement général et organisation du réseau maillé, nombre de clients connectés…
Des options en pagaille, des fonctionnalités au top
Cet écran principal est à l’image de la procédure d’installation : il est concis et accessible même aux débutants. Très vite, on peut cependant retrouver des fonctionnalités plus avancées et, par exemple, un écran se focalise sur l’aspect performances avec un « test du débit Internet ». Pas de folie à ce niveau, TP-Link vérifie la qualité de la connexion et envisage des scénarios en fonction des résultats obtenus. Bien sûr, de multiples statistiques sur l’utilisation du réseau sont prévues.
Concis et accessible © Nerces pour Clubic
Mieux, TP-Link propose même la publication de rapports hebdomadaires et mensuels pour avoir une idée précise des usages du foyer par exemple. À côté de cela, la partie sécurité est aussi plutôt complète avec un premier assistant qui se focalise sur les menaces basiques et les conseils les plus importants (mise à jour du micrologiciel par exemple). Hélas, à la manière de Netgear, TP-Link passe par un système d’abonnement pour l’option « sécurité + ».
Les fonctions avancées de l'outil sécurité nécessitent un abonnement © Nerces pour Clubic
Celle-ci est facturée 5,49 € par mois ou, moins cher, 40 € annuels pour, par exemple, apporter des précisions sur les virus qui ont été bloqués ou les menaces d’intrusion stoppées. Ce surcoût est un peu gênant sur un appareil à ce prix, mais ce n’est pas le seul puisque le contrôle parental est dans la même veine. Un module gratuit est livré, mais il se contente de quelques filtres ou la configuration d’une heure de coucher. Pour des options plus complètes, il faut payer. Encore.
Sur le contrôle parental aussi, les meilleures options sont en supplément © Nerces pour Clubic
Pour 3,29 € par mois ou 20 € annuels, sont alors débloqués des réglages comme la limite de temps ou la définition de plages horaires plus précises. C’est aussi avec cette option que l’on peut activer la recherche sécurisée ou le « YouTube restreint » via des filtres pour le coup précis et bien pensés… mais en supplément donc. Terminons par un rapide mot sur l’interface Web. De l’aveu du fabricant, ce genre d’outils est de moins en moins utilisé, mais toutes les options y sont présentes, simplement agencées de manière un peu plus « rustique ».
Et côté performances, ça donne quoi ?
La norme Wi-Fi 7 étant encore toute récente, nous avons eu quelques difficultés pour dénicher du matériel compatible et, par exemple, nous n’avons disposé d’un smartphone adéquat que durant un court laps de temps. Suffisant tout de même pour vérifier l’intégration du Wi-Fi 7 et comparer ce TP Link BE85 au Netgear RS700S ainsi qu’à notre « vieillissant » TP-Link Deco X90, lequel est très bon, mais incapable d’exploiter cette bande des 6 GHz.
Débits Internet
À gauche, les débits du Deco BE85 : notre ligne fibre a été améliorée © Nerces pour Clubic
Pour les mesures Internet, il nous faut prendre en compte la médiocrité – remercions SFR pour ses inestimables services – de notre ligne fibre. Il y a tout de même du mieux car nous tournons autour des 700 Mbps alors qu’au moment du test du RS700S, il était difficile d’atteindre les 500 Mbps. Hélas, difficile de jauger la qualité du BE85 sur cette mesure. Trop de facteurs extérieurs.
Débits en local
De gauche à droite, le Deco BE85, le Nighthawk RS700S, le Deco X90 © Nerces pour Clubic
Pour ce second test, nous utilisons le logiciel OpenSpeedTestServer. Il permet d’ouvrir un serveur et de s’y connecter, en WiFi. Le passage du WiFi 6 au WiFi 7 booste considérablement les débits enregistrés, mais l’écart entre le BE85 et le RS700S est anecdotique.
Puissance du signal
La puissance du signal du Nighthawk RS700S (à droite) est - un peu - supérieure à celle du Deco BE85 (à gauche) © Nerces pour Clubic
L’outil d’analyse WiFi permet de vérifier l’intensité du signal en fonction de la bande de fréquences retenue et des canaux sélectionnés. Ici, nous nous intéressons surtout aux bandes des 5 GHz et des 2,4 GHz. Alors que le RS700S faisait mieux que notre Deco X90 sur les 5 GHz, le BE85 fait, lui, un peu moins bien : avantage Netgear donc. En revanche, sur le 2,4 GHz, les deux solutions font jeu égal, un peu derrière notre Deco X90.
Débits sur la distance
Pour ce quatrième test, nous avons mesuré les débits maximums obtenus en éloignant notre client. Il était d’abord placé à 2 mètres, puis à 8 m et, enfin, à 12 m, sachant que le serveur reste à proximité immédiate du routeur.
Il aurait été préférable d’avoir des routeurs plus modernes à opposer aux modèles WiFi 7, mais nos tests donnent malgré tout une bonne idée des écarts générationnels. En effet, le TP-Link BE85 et le Netgear RS700S dominent largement les débats. Notons que c’est TP Link qui l’emporte, mais seulement d’un cheveu et les écarts se réduisent avec l’augmentation de la distance.
Nos tests de performances ne rendent pas compte d’un atout du réseau mesh (ou maillé) par rapport à un routeur standard. Sur un logement de grande taille ou à étages, le maillage permet d’ajouter des bornes pour étendre la couverture, toucher des recoins difficiles d’accès.
En images, les atouts du mesh : une bonne couverture, même à étage, et pas de coupure du signal au passage d'une borne à l'autre © TP-Link
Mieux, les choses se font de manière transparente pour un usager qui se déplace dans la maison, passant d’une borne à l’autre sans s’en rendre compte. Et, encore mieux, le maillage peut se faire avec des bornes d’anciennes générations. Rien à redire à ce niveau.
TP-Link Deco BE85 : l'avis de Clubic
Après le premier routeur Wi-Fi 7, nous testons donc le premier routeur Wi-Fi 7 maillé ou mesh en anglais et pour être tout à fait honnête, nous avons une petite préférence pour ce modèle TP-Link par rapport au produit Netgear. Attention, le Nighthawk RS700S reste un excellent produit, il n’est pas question de le dénigrer, mais le BE85 profite des avantages du mesh pour l’emporter.
Les principaux atouts du Wi-Fi 7 sont la portée, la vitesse et le nombre d’appareils que l’on peut connecter simultanément. À la maison, ce dernier point ne pose finalement pas de problème à moins d’avoir un routeur antédiluvien. En revanche, portée et vitesse ont leur importance et, à ce petit jeu, difficile de battre le BE85. D’abord parce qu’il profite de la technologie mesh pour coller à toutes les tailles, toutes les formes de logement : une borne convient déjà à la plupart des domiciles, mais si vraiment c’est compliqué, il « suffit » d’en ajouter une seconde, voire une troisième.
De plus, malgré les fluctuations des mesures Wi-Fi, le BE85 est un peu plus rapide que le RS700S. Les écarts sont faibles, mais ils s’accompagnent d’une grande souplesse côté connectique : SFP+, 10 GbE et 2,5 GbE, difficile de faire mieux ! Après, il ne faut pas oublier qu’en dépit de toutes ses qualités, le Wi-Fi 7 est largement surdimensionné pour la majorité des usagers alors que les prix sont encore stratosphériques. 700 euros la borne et deux systèmes d’abonnement, ça fait beaucoup, non ?
- Tous les apports du Wi-Fi 7
- Rapide sur toutes les bandes
- Simple à installer/configurer
- Ports SFP+, 10GbE, 2,5 GbE
- Réseau maillé impeccable
- App smartphone bien vue
- Onéreux, même avec une seule borne
- Option Sécurité + par abonnement
- Contrôle parental avancé aussi
- Wi-Fi 7 peu répandu, forcément