Test Netgear Nighthawk M6 Pro : le Wi-FI 6E partout, mais au prix fort

Les points d’accès mobiles compatibles 5G sont encore rares sur le marché. Le Nighthawk M6 Pro de Netgear, annoncé en 2023 et disponible depuis la fin d’année, a pour ambition d’exploiter au mieux cette nouvelle technologie.

Pour cela, il fait office de routeur Wifi 6E et propose sur le papier des performances exceptionnelles. C’est le moins qu’il puisse faire vu son niveau de prix. Car à 990 euros, on y réfléchit à deux fois avant de l’acquérir…

Apporte-t-il un véritable avantage par rapport au traditionnel partage de connexion par smartphone ? Son autonomie est-elle intéressante ? Pour le savoir, nous avons vécu avec ce routeur 5G pendant un peu plus de quatre mois.

Compact, léger… mais construction cheap

Côté design, Netgear n’a pas réinventé l'eau tiède. Le M6 Pro prend la forme d’un parallélépipède aux angles arrondis. Fait d’un plastique noir mat relevé par des bandes laquées.

Il reste assez compact et léger (105 × 105 × 21,5 mm pour 256 g avec batterie) pour se faire oublier dans une poche de veste ou dans un sac déjà encombré. On aurait toutefois apprécié une finition un peu plus qualitative que le plastique dont il est fait. S'il s'avère solide, il a un côté cheap peu compatible avec appareil vendu à ce prix.

La face supérieure abrite un écran tactile de 2,8" de diagonale construit autour d’une dalle LCD couleur et de deux touches à effleurement (home et retour arrière). L’ensemble se pilote très facilement à l’aide d’une interface intuitive. L’écran reste raisonnablement lisible à l’extérieur en plein soleil.

L’alimentation est assurée par une batterie amovible de 5 040 mAh. On la recharge à l’aide de l’adaptateur électrique fourni en passant par le connecteur USB-C. Détail intéressant, le M6 Pro peut fonctionner sans batterie en le connectant en permanence au réseau électrique. Cela permet d’activer le mode « branché » qui booste la couverture Wifi.

L’application compagnon du M6 Pro, fort judicieusement baptisée Netgear Mobile, autorise la configuration et le paramétrage depuis un smartphone. Nous ne l’avons presque pas utilisée pendant nos trois mois de test car elle fait double emploi avec l’interface tactile déjà présente dans l’appareil.

Cette dernière dispose même d’un clavier afin de saisir simplement les informations nécessaires au paramétrage et s’avère largement suffisante. L’interface reste accessible par le navigateur web d’un ordinateur connecté en Ethernet, Wifi ou en USB-C (partage de connexion).

Finissons cette rapide présentation en signalant la présence d’une prise Ethernet 2,5 Gbps et de deux ports de type TS9. Ceux-ci permettent de relier une antenne externe optionnelle afin d’améliorer la connexion au réseau mobile.

Notre exemplaire de test était accompagné d'une antenne externe optionnelle vendue 50 € et d'une batterie supplémentaire (35 €). Au moment où ce test est rédigé, les deux accessoires étaient offerts lorsqu'ils étaient achetés en bundle avec le M6 Pro.

Sophistiqué tout en restant simple à utiliser

La mise en service initiale s’avère d’une grande simplicité. Il suffit d’insérer une carte SIM dans l’emplacement situé sous la batterie, puis d’allumer l’appareil en utilisant la touche de mise sous tension.

Le temps de démarrage s’avère plutôt long (une minute avant de pouvoir accéder à l’appareil). Il faut impérativement posséder une SIM physique, le M6 Pro n’étant malheureusement pas compatible avec les eSIM. Dommage.

Le M6 Pro peut se connecter à une grande variété de réseaux mobiles. À commencer par 5G dans sa déclinaison actuelle NSA (Non Stand Alone), mais aussi en SA (Stand Alone).

Sans trop rentrer dans les détails, la 5G NSA est actuellement proposée par les opérateurs mobiles et se base sur la structure du réseau 4G. Sa déclinaison SA est considérée comme étant la « vraie » 5G, celle qui dispose d’un temps de latence très faible et d’un meilleur débit (entre autres).

Petit problème, la 5G SA nécessite de nouvelles antennes pour être disponible. En cours de déploiement, elle devrait faire son apparition commerciale courant 2024. La 4G et la 3G sont aussi de la partie, le modem étant compatible avec la 4G Catégorie 20 (soit la version la plus performante).

Le point d’accès est compatible Wifi 6E et supporte jusqu’à 32 connexions simultanées. Il autorise un débit théorique maxi de 3 600 Mbps qui varie en fonction des obstacles se trouvant entre le point d’accès et le terminal, mais aussi de la bande de fréquence utilisée (6 Ghz, 5 GHz ou 2,4 Ghz).

La connexion au Wifi peut s’effectuer en WPS, en saisissant le mot de passe du réseau ou en scannant le QR code affiché à l’écran. Comme pour un pont d’accès classique, il est possible d’activer un réseau « Invités », dont le QR code est, lui aussi, disponible.

Trois modes de fonctionnement

Le M6 Pro dispose de trois modes de fonctionnement. On a déjà évoqué le mode « branché » qui booste la puissance d’émission au détriment de la consommation. C’est pour cela qu’il n’est accessible que lorsque l’appareil est connecté à une alimentation électrique, sans batterie. Il autorise la couverture d’un appartement ou de locaux commerciaux cloisonnés d’une centaine de mètres carrés.

Le mode « performances » s’avère optimal lorsque le M6 Pro fonctionne sur batterie. L’autonomie n’est pas la meilleure, mais les performances sont préservées. Enfin, « équilibré » est activé par défaut. Ce mode préserve la batterie en abaissant la puissance d’émission WiFi. Il est à conseiller si l’on est à proximité immédiate du M6 Pro.

Évaluer les performances d’un tel appareil en utilisation réelle n’est pas toujours simple : le lieu, l’heure et bien n’entendu le réseau auquel on se connecte influent considérablement sur les résultats.

Nous avons choisi d’effectuer nos mesures en utilisant le réseau 5G d’Orange à Paris, en région parisienne, dans quelques villes de province où nous sommes passés (Laon, Lyon, La Rochelle) ainsi qu’au Royaume-Uni (Londres).

Nous avons pour cela utilisé Speedtest, l’un des leaders mondiaux de la mesure de performances des réseaux, dont nous avons installé l’app sur un iPhone 15 Pro Max. À chaque essai, nous avons effectué trois mesures :

• connexion du M6 Pro au réseau 5G sans antenne externe, puis de l’iPhone à son réseau Wifi ;
• connexion du M6 Pro au réseau 5G avec l’antenne externe, puis de l’iPhone à son réseau Wifi ;
• connexion directe de l’iPhone au réseau 5G sans passer par le M6 Pro.

Notre objectif est d’évaluer le gain de débit (s’il existe) apporté par le M6 Pro, par rapport à ce que propose la fonction de partage de connexion d’un smartphone haut de gamme.

Cet ensemble de mesures a été effectué à cinq reprises dans chaque site de test. Cela nous a permis de nous assurer de la cohérence des résultats obtenus.

Dans un appartement du centre de Paris, par exemple, nous avons obtenu un débit descendant de 63,7 Mbps en utilisant la connexion 5G de notre iPhone de test. Il passe à 215 Mbps lorsqu’on connecte l’iPhone au réseau Wifi du M6 Pro dans des conditions identiques (même réseau 5G, emplacement et date). Si l’on ajoute l’antenne externe afin d’améliorer la réception du signal 5G, le débit mesuré est alors de 275 Mbps.

Si l’on excepte notre test londonien (non concluant, car nous n’avons pas réussi à accrocher un réseau 5G), les résultats obtenus sont largement en faveur du M6 Pro dans toutes les villes où nous sommes passés. À n’en pas douter, le M6 Pro est un excellent point d’accès mobile et autorise un débit nettement plus important que le partage de connexion d’un smartphone.

Et l’autonomie dans tout cela ? Netgear annonce une autonomie pouvant atteindre 13 h en « utilisation normale ». D’après nos constatations, elle oscille entre 9 h et 11 h selon le nombre de terminaux connectés (jusqu’à trois dans notre cas) et l’utilisation faite de la connexion internet. De quoi largement couvrir une journée de travail en mobilité.

Netgear M6 Pro : l’avis de Clubic